Psaumes (103)

Merci à Dieu le Créateur

Présence et action divines dans la nature

(Psaumes 104)

1Je veux dire merci au Seigneur !

Dieu de lumière

(104.1-4)

Dans la Bible, le vêtement symbolise à la fois l'être et la fonction. Drapé de lumière, Dieu irradie cette lumière et la communique généreusement. Selon la représentation poétique du psalmiste, Dieu habite la nature, tout en haut, mobile comme les vents, mais caché par les nuages, c'est-à-dire mystérieux, invisible.

Seigneur, mon Dieu, tu es infiniment grand.

Tu t'habilles de splendeur et de majesté,

2tu t'enveloppes d'un manteau de lumière.

Tu as déployé le ciel comme une tente ;

3tu as placé ta demeure encore plus haut.

Les nuages te servent de char,

tu te déplaces sur les ailes du vent.

4Tu prends les vents comme messagers,

le feu est à ton service.

Dieu d'abondance

(104.5-18, 24-26)

Le poème présente le monde comme un paradis. Dans sa réalité géographique, le pays biblique souffrait souvent de longues et dangereuses sécheresses. La vie dépendait de l'eau, pour les humains (vin, huile, pain) comme pour les végétaux et les animaux, et du rythme des astres. Les pluies d'automne, tout particulièrement, faisaient l'objet de réjouissances nationales. Or, Dieu seul possède le secret de l'irrigation dans la nature. Le louer, c'est se concilier ses faveurs pour qu'il se montre prodigue de ses largesses.

5Tu as fixé la terre sur ses bases ;

pas de danger qu'elle en bouge désormais.

6Tu l'avais couverte de l'océan comme d'un manteau,

les eaux montaient jusqu'au sommet des montagnes.

7Mais tu les menaças, elles s'enfuirent ;

au bruit de ton tonnerre, elles prirent la fuite

8grimpant sur les sommets, descendant les vallées

jusqu'à la place que tu leur avais fixée.

9Tu leur traças une limite à ne pas franchir

pour qu'elles ne viennent plus couvrir la terre.

10Tu conduis l'eau des sources dans les ruisseaux,

elle se faufile entre les montagnes.

11Tous les animaux peuvent y venir boire,

et l'âne sauvage y calme sa soif.

12A proximité, les oiseaux ont leurs nids

et chantent à l'abri du feuillage.

13Du haut du ciel, tu fais pleuvoir sur les montagnes ;

tu veilles à ce que la terre ait assez d'eau.

14C'est toi qui fais pousser l'herbe pour le bétail,

et les plantes que les hommes cultivent.

Ainsi la terre leur fournit de quoi vivre :

15du vin pour les rendre gais,

de l'huile pour leur donner bonne mine,

du pain pour leur rendre des forces.

16Même les plus grands arbres ont l'eau qu'il leur faut,

les cèdres du Liban, plantés par toi, Seigneur.

17Les petits oiseaux viennent y faire leur nid,

et la cigogne s'installe sur les cyprès.

18Les hautes montagnes sont pour les bouquetins,

et les rochers servent de refuge aux damans.

Dieu d'ordre

(104.19-23)

Soleil et lune rythment le temps. Le poète ici mentionne les « dates » : le mot, en hébreu, désigne couramment les grandes fêtes du calendrier liturgique où le peuple se rassemblait.

Le rythme liturgique s'inscrit donc dans celui de la nature. Comment, dans le cycle même des heures et des saisons, ne pas ressentir cet appel à célébrer, en communauté de foi, les merveilles de Dieu ? Le psaume appelle peut-être à redécouvrir le sens profond du dimanche ou du sabbat, et des fêtes annuelles ?

19Tu as fait la lune pour fixer les dates,

et le soleil, qui sait l'heure de son coucher.

20Tu envoies l'obscurité, voici la nuit,

l'heure où s'animent les bêtes des forêts.

21Les jeunes lions rugissent après leur proie,

ils réclament de toi leur nourriture.

22Quand le soleil se lève, ils se retirent

et vont se coucher dans leur tanière.

23L'homme sort alors de chez lui

pour aller au travail et peiner jusqu'au soir.

24Seigneur, qu'elle est vaste, ton activité !

Avec quel art tu as tout fait !

La terre est remplie de ce que tu as créé.

25Voici la mer, immense, à perte de vue.

Tant d'êtres s'y meuvent, petits et grands,

qu'on ne peut les compter.

26Des navires la parcourent en tous sens,

et aussi le dragon marin, le Léviatan ;

tu l'as inventé pour jouer avec lui.

Dieu de vie

(104.27-30)

Le psalmiste appuie sa prière sur une conception de l'être humain que l'on retrouve en Gen 2.7 : Sa respiration est la respiration de Dieu en lui. Le souffle de Dieu donne la vie. Si Dieu retire son souffle, l'homme retourne à la poussière d'où il a été tiré.

27Tous ces êtres dépendent de toi

pour recevoir leur nourriture au bon moment.

28Si tu la leur donnes, ils la prennent ;

si tu ouvres la main, ils ont tout ce qu'il faut.

29Mais si tu refuses, les voilà terrifiés ;

si tu leur reprends le souffle de vie,

ils expirent et redeviennent poussière.

30Tu leur rends le souffle et les voilà recréés,

tout devient nouveau à la surface du sol.

31Que ta gloire , Seigneur, dure toujours !

Réjouis-toi de ce que tu as fait !

32Tu regardes la terre, et la voilà qui tremble ;

tu touches du doigt les montagnes,

et les voilà couvertes de fumée.

33Je veux te chanter toute ma vie ;

mon Dieu, je te célébrerai par mes chants tant que j'existerai.

34Que mon poème te plaise, Seigneur ;

moi, je suis si heureux de t'avoir comme Dieu !

35Ceux qui se détournent de toi doivent disparaître de la terre.

Qu'il n'y ait plus de gens sans foi ni loi !

Oui, je veux te dire merci, Seigneur.

Alléluia , vive le Seigneur !

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society