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Dieu semble avoir délaissé son peuple. Pourquoi ? En détresse, incapable de dormir (v. 2-5), le psalmiste médite : il s'efforce de comprendre (v. 6-11). Il ressent cet abandon plus cruellement que tous les malheurs. Puis sa réflexion atteint une profondeur nouvelle : il passe en revue les hauts faits accomplis par le Seigneur en faveur de son peuple (v. 12-21). Ce Dieu, si manifestement présent dans les puissances du cosmos, s'est engagé d'une manière décisive dans l'histoire humaine. Le poème rappelle les origines : la sortie d'Égypte, terre d'esclavage. Dieu a conduit son peuple en lui donnant des guides sûrs : il lui a fait traverser les eaux de la mort. En langage biblique, la mer symbolise les forces du mal : ici, l'oppression, la mort.
Tout croyant qui subit un grave problème, individuel ou collectif, revit à sa façon le drame de l'oppression égyptienne. Et c'est toujours le même Dieu libérateur qui est à l'œuvre : mystérieusement, il ouvre un chemin au cœur des eaux tumultueuses du mal et de la mort.
Combien de personnes souffrantes partagent l'insomnie du psalmiste ! Pour elles, la nuit s'étire, le temps se fige sur leurs angoisses. Comment vaincre l'obscurité ? Le psaume, certes, tel un miroir fidèle, nous renvoie l'image des pires douleurs humaines. Mais surtout, il met en lumière un aspect tout aussi réel de l'existence : Dieu libérateur continue d'agir. Encore et toujours, il trace un chemin sûr (v. 14-20).
2Je m'adresse à Dieu pour crier ma plainte,
je m'adresse à Dieu pour qu'il me prête attention.
3Quand je suis dans la détresse, je me tourne vers le Seigneur.
Sans relâche, la nuit, ma main se tend vers lui,
je refuse qu'on me console.
4Dès que je pense à Dieu, je pousse des soupirs ;
dès que je réfléchis, je perds courage. Pause
5Tu m'empêches de fermer l'œil, Seigneur,
je me trouble, je ne sais plus que dire.
6-7J'évoque le lointain passé, je repense au temps jadis.
Je passe la nuit à réfléchir, je médite et je cherche à comprendre :
8le Seigneur nous rejettera-t-il toujours ?
Ne voudra-t-il plus jamais de nous ?
9A-t-il cessé pour toujours d'être bon pour nous ?
N'a-t-il désormais plus rien à nous dire ?
10Dieu a-t-il oublié d'avoir pitié de nous ?
Dans sa colère, nous a-t-il fermé son cœur ? Pause
11Et je me dis : « Ce qui me fait mal,
c'est que le Dieu très-haut n'agit plus pour nous. »
12Je me souviens de ce que tu as fait, Seigneur,[#77.12 Une autre tradition textuelle juive a lu (ou ).]
oui, j'évoque tes merveilles d'autrefois.
13Je réfléchis à tes exploits,
je médite tes actes mémorables.
14O Dieu, ton action est unique,
aucun dieu n'est aussi grand que toi.
15Tu es le seul qui fasses des merveilles ;
tu as montré ton pouvoir aux autres peuples.
16Par ta vigueur tu as délivré ton peuple,
les descendants de Jacob et de Joseph. Pause
17O Dieu, quand les eaux t'ont vu,
elles ont été prises de peur,
et bouleversées jusqu'en leurs profondeurs.
18Les nuages déversaient des torrents d'eau,
au milieu d'eux grondait le tonnerre,
et tes flèches volaient en tous sens.
19Au roulement de ton tonnerre
les éclairs illuminaient le monde,
la terre tremblait de peur.
20Tu t'es fait un chemin dans la mer,
un passage au fond de l'eau,
et personne ne retrouva tes traces.
21Tu t'es servi de Moïse et d'Aaron
comme bergers pour ton peuple.