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1En effet, ton esprit immortel demeure en chacun d'eux.
2Voilà pourquoi tu corriges les coupables progressivement. Tu les avertis en leur rappelant leurs fautes, afin qu'ils renoncent au mal et croient en toi, Seigneur.
3C'est ainsi que tu as agi envers les anciens habitants de la Terre Sainte.[#12.3 : les Cananéens (comparer Deut 7.1).]
4Tu les trouvais haïssables à cause de leurs actes abominables : ils pratiquaient la magie et des rites infâmes ;
5ils tuaient cruellement des enfants et faisaient des festins de chair humaine, avec sang et entrailles. Ces gens pris sur le fait dans leurs banquets d'initiés,[#12.5 : le texte grec est peu clair et la traduction incertaine. – V. 4-5 : voir Deut 18.9-14.]
6ces parents meurtriers de leurs enfants sans défense, tu avais projeté de les faire exterminer par la main de nos ancêtres.
7Tu voulais que le pays qui t'est cher plus que tout autre accueille de nouveaux habitants, des enfants de Dieu, dignes de l'occuper.
8Pourtant, même ces gens, tu les as traités avec indulgence, parce qu'ils étaient des êtres humains. Tu as envoyé des frelons en avant de ton armée pour ne les exterminer que peu à peu.[#12.8 : voir Ex 23.28.]
9Certes, dans une bataille, tu aurais pu livrer ces païens aux mains des fidèles, ou bien les détruire d'un seul coup par des animaux féroces, ou en donnant un ordre impitoyable.
10Mais tu as exécuté ton jugement progressivement, pour leur offrir une occasion de reconnaître leurs torts. Tu n'ignorais pourtant pas que leur nature était mauvaise, qu'ils avaient été méchants dès leur naissance et qu'ils ne changeraient jamais leur façon de penser,
11car c'était une race maudite depuis le commencement.[#12.11 : voir Gen 9.25.]
Le pays promis à Israël devait être purifié. En effet, ses habitants pratiquaient des rites abominables, et leur nature était devenue mauvaise en raison de leur refus de se convertir. Dieu savait que leur cœur s'endurcirait comme celui du Pharaon. Même si personne ne pouvait s'opposer à sa puissance de destruction, Dieu a montré sa patience et sa miséricorde en les châtiant progressivement, pour leur donner l'occasion de reconnaître leurs fautes.
Si tu as laissé leurs péchés impunis, ce n'est pas par peur de quelqu'un.
12Qui donc, en effet, pourrait te demander compte de tes actes ou s'opposer à ton jugement ? Qui pourrait porter plainte contre toi pour avoir détruit des peuples que tu as toi-même créés ? Qui oserait aller au tribunal pour défendre contre toi des hommes coupables ?
13Il n'existe pas d'autre dieu que toi, personne qui prenne soin de tout comme toi, personne à qui tu doives prouver que ton jugement est juste.[#12.13 : comparer Deut 32.39.]
14Il n'y a pas de roi, pas de souverain, qui puisse s'opposer à toi pour soutenir ceux que tu punis.
15Tu es juste, Seigneur, et c'est pourquoi tu diriges l'univers avec justice. Condamner quelqu'un qui ne mérite pas d'être puni te paraît indigne de ta puissance.
16En effet, ta force est la source de ta justice, et parce que tu es le maître de toutes choses, tu les traites toutes avec bonté.
17Tu montres ta force si quelqu'un doute que ta puissance soit parfaite et tu réduis au silence celui qui te défie bien qu'il connaisse ton pouvoir.
18Toi qui maîtrises ta force, tu juges avec modération et tu nous gouvernes avec beaucoup d'indulgence. Cependant, tu as le pouvoir d'intervenir quand tu le veux.
Si les sans-Dieu usent du droit du plus fort sur les plus faibles pour exercer une justice partiale, le Seigneur n'agit pas ainsi. Au contraire, parce qu'il est tout-puissant et sans rival, Dieu domine tout avec justice et même avec miséricorde.
19En agissant ainsi, tu as appris à ton peuple que le juste doit manifester son amour pour les humains. Tu as rempli tes enfants d'espérance en leur accordant de pouvoir se repentir de leurs péchés.
20C'est avec beaucoup de patience et de modération que tu as puni les ennemis de tes enfants, bien qu'ils aient mérité la mort. Tu voulais leur donner le temps et l'occasion de renoncer au mal.
21Mais tu as jugé les tiens avec une attention encore plus grande, toi qui avais accordé une alliance à leurs ancêtres en leur promettant solennellement toutes sortes de bienfaits.
22Alors que tu frappes nos ennemis de dix mille manières, tu nous apprends à nous souvenir de ta bonté quand nous jugeons les autres et à compter sur ta pitié quand tu nous juges.[#12.22 : certains proposent de lire ici , ce qui s'accorderait mieux avec le contexte (en grec, les deux termes correspondant à ces expression sont très proches).]
La patience et la clémence divines envers les ennemis montrent au peuple qu'il doit imiter la Sagesse qui est l'amie des humains (7.23). Le souvenir de l'alliance, des promesses et de la bonté de Dieu, engage Israël à la retenue envers ses frères et même envers les étrangers.
23Voilà pourquoi tu as tourmenté ceux qui, dans leur folie, se conduisaient comme des païens. Tu les as tourmentés au moyen des êtres abominables qu'ils adoraient.
24Ils s'étaient égarés si loin sur le chemin de l'erreur qu'ils avaient pris pour dieux les animaux les plus méprisables et les plus dégoûtants, en se laissant tromper comme des enfants privés de raison.
25Alors, comme à des enfants déraisonnables, tu leur as envoyé un châtiment qui les a rendus ridicules.
26Mais ceux-ci n'ont prêté aucune attention à cette punition sans gravité, et ils allaient subir un jugement digne de Dieu.
27Ils furent exaspérés par les bêtes qui les faisaient souffrir, châtiés par celles qu'ils considéraient comme des dieux. Leurs yeux s'ouvrirent et ils reconnurent alors que le vrai Dieu était celui qu'ils refusaient précédemment de connaître. C'est pourquoi la condamnation suprême s'abattit sur eux.[#12.27 : Comparer 11.15 et la note. – : voir Ex 12.29-36 et 14.24-29.]
Les Égyptiens ont vénéré des animaux méprisables, et ces derniers se sont moqués d'eux. Cette punition a ridiculisé les idoles et le peuple. Les Égyptiens n'ont pas tenu compte des fléaux infligés par les animaux. Ils en sont pourtant venus à reconnaître le Dieu véritable, mais ils ont continué à s'opposer à lui. Aussi ont-ils subi la condamnation finale, la mort de leurs premiers-nés (Ex 12.29-36) et la destruction de leur armée dans la mer (Ex 14.15-31).