Ésaïe 18

Avertissement aux ambassadeurs éthiopiens

1Ah, ce pays de barques ailées,

Une alliance avec les pays du Nil est vaine

(18.1-7)

La compréhension de ce passage n'est pas facile, car le style et l'adresse changent d'un verset à l'autre. Il n'y a pas de titre et un seul nom propre figure dans le poème, à la fin du premier verset : l'Éthiopie. Or à l'époque d'Ésaïe, Juda n'a aucune relation avec ce pays. Les images employées font plutôt allusion à l'Égypte. De fait, les Pharaons de la dynastie kouchite (ou nubienne) étaient d'origine éthiopienne (20.3).

Le propos d'Ésaïe peut correspondre à la dénonciation qu'il fit des alliances avec l'Égypte au temps d'Ézékias (30.1-731.1-3). Pour le prophète, toute alliance autre que celle du Seigneur est vaine et nuisible. Mais le Seigneur semble rester un observateur de cette politique. Il interviendra à l'époque de la moisson, à la fin des temps.

Le v. 7 n'évoque pas la destruction de l'Égypte mais sa conversion, thème de 19.16-25, déjà énoncé en 2.2-4 et repris dans les chap. 60 et 62.

le long des fleuves d'Éthiopie !

2Il envoie des ambassadeurs

qui voyagent sur le Nil

dans des canots de papyrus.

Rapides messagers, repartez

chez ces gens de haute taille

à la peau luisante,

chez ce peuple qu'on redoute

d'ici jusqu'au bout du monde,

chez cette nation puissante

qui piétine ses ennemis.

Repartez dans votre pays

que partagent les fleuves.

3Quant à vous, habitants du monde,

vous qui peuplez la terre,

regardez, quand on dressera

un signal sur les montagnes,

écoutez, quand retentira

le son saccadé du cor.

4Car voici ce que le Seigneur m'a déclaré :

« Du haut de ma demeure,

j'observe ce qui se passe,

parfaitement immobile,

comme la chaleur

qui rayonne au grand soleil

ou les nuages de rosée

au temps de la moisson. »

5Or vers le temps de la moisson,

quand la vigne a fini de fleurir,

quand la fleur est devenue grappe

et que celle-ci mûrit,

on retranche à la serpe

les rameaux inutiles,

les gourmands et des feuilles.

6Tout cela est abandonné

aux vautours des montagnes

et aux bêtes sauvages

– les vautours en été,

les bêtes sauvages en hiver.

7C'est alors qu'on apportera des dons au Seigneur de l'univers, de la part de ce peuple à la haute taille et à la peau luisante, ce peuple qu'on redoute d'ici jusqu'au bout du monde, cette nation puissante qui piétine ses ennemis, et dont les fleuves partagent le pays. On apportera ces dons sur le mont Sion , là où le Seigneur de l'univers réside.

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society