Ésaïe 6

Ésaïe se met au service du Seigneur

1C'était l'année où mourut le roi Ozias. Dans une vision, j'aperçus le Seigneur assis sur un trône très élevé. Les pans de son manteau remplissaient le temple.[#6.1 Mort du roi Ozias-Azaria (2 Rois 15.7 ; 2 Chron 26.23) : vers 740 avant J.-C.]

2Des anges flamboyants se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes : deux leur servaient à se cacher le visage, deux à se voiler le corps et deux à voler.[#6.2 Ou]

3Ils criaient l'un à l'autre :

La vocation du prophète

(6.1-7)

Le récit de la vision d'Ésaïe en 740 avant J.-C. (date de la mort du roi Ozias) souligne l'origine divine de sa mission prophétique. Dans le temple, le prophète est face à face avec Dieu, présenté comme le roi qui gouverne : le trône, le manteau en sont les symboles. La fumée qui remplit l'espace évoque la nuée dans laquelle le Seigneur se révèle à son peuple, comme lors de l'Exode.

La sainteté de Dieu est proclamée pour marquer la radicale distance entre la grandeur de Dieu et la faiblesse de l'être humain. Mais si Dieu se laisse ainsi voir, c'est aussi qu'il est très proche. La gloire évoque le poids et la force de cette relation sainte.

Dans ce face-à-face, le prophète se découvre solidaire d'un peuple pécheur qui ne garde pas la parole de Dieu. La reconnaissance de son propre péché dispose Ésaïe à recevoir le pardon et à prier pour son peuple.

« Saint, saint, saint,

le Seigneur de l'univers !

La terre entière

est remplie de sa glorieuse présence. »

4Leur voix faisait trembler les portes sur leurs pivots, et le temple se remplit de fumée.[#6.4 Voir Apoc 15.8.]

5Je dis alors : « Hélas, me voilà condamné au silence car mes lèvres sont indignes de Dieu, et j'appartiens à un peuple aux lèvres tout aussi indignes de lui. Or j'ai vu, de mes yeux, le Roi, le Seigneur de l'univers ! »[#6.5 : autre traduction]

6Mais l'un des anges flamboyants vola vers moi. Avec des pincettes il tenait une braise qu'il avait prise sur l'autel .

7Il en toucha ma bouche et me dit :

« Ceci a touché tes lèvres,

ton indignité est supprimée,

ton péché est effacé. »

8J'entendis alors le Seigneur demander : « Qui vais-je envoyer ? Qui sera notre porte-parole ? » – « Moi, répondis-je, tu peux m'envoyer. »

L'envoi en mission

(6.8-13)

Pardonné, Ésaïe peut alors entendre Dieu lui parler. Le Seigneur est en quête d'un messager qui proclamera sa parole. Ésaïe s'offre pour remplir cette mission ; ainsi, il devient prophète.

Cette mission est presque impossible, puisqu'il faut proclamer la parole de Dieu à un peuple qui la refuse. Cependant, malgré les cœurs fermés, Dieu ne cesse de parler à son peuple par le prophète.

A la question angoissée du prophète « jusqu'à quand ? », le Seigneur répond par une promesse de vie nouvelle, au-delà de l'œuvre de mort provoquée par ceux qui s'éloignent de Dieu.

9Il reprit :

« Va dire à ce peuple :

“Vous aurez beau écouter,

vous n'entendrez pas.

Vous aurez beau regarder,

vous ne verrez pas.”

10Rends-les donc insensibles,

durs d'oreille et aveugles ;

empêche leurs yeux de voir,

leurs oreilles d'entendre

et leur intelligence de comprendre,

sinon ils reviendraient à moi

et ils seraient guéris. »

11Je demandai alors : « Jusqu'à quand, Seigneur ? » Il me répondit : « Jusqu'à ce que les villes soient dévastées et dépeuplées, les maisons vidées de leurs occupants et la campagne réduite en désert.

12« Oui, le Seigneur éloignera

la population du pays.

Beaucoup de terres

y resteront en friche.

13Si même le dixième

échappe encore au désastre,

à son tour il aura le sort

des rejetons qui poussent

de la souche d'un chêne

ou d'un térébinthe abattu :

on les livre au feu.

Mais cette souche est le gage divin

d'un nouveau commencement. »

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society