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1Au sujet de Moab. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël :
« Quel malheur pour les gens de Nébo :
Le pays de Moab et son dieu seront conquis par Babylone à qui le Seigneur donne la souveraineté sur les nations (46.25-26). Kemoch était une des grandes divinités moabites, mais voilà qu'on l'emmène en exil avec ses prêtres et ses princes (v. 13).
leur ville est dévastée !
Consternation pour Quiriataïm :
la voilà conquise !
Consternation pour cette citadelle :
elle ne réagit plus !
2La gloire de Moab, c'est fini.
On a fait de méchants projets
contre la ville de Hèchebon :
“Allons, rayons-la
du nombre des nations !”
Toi aussi tu es ruinée, Madmen,
la guerre te poursuit.
3On entend des appels au secours
provenant de Horonaïm :
Quel grand et terrible désastre !
4C'est fini pour Moab,
on entend ses cris jusqu'à Soar.
5Les survivants sont en larmes,
en suivant la montée de Louhith.
A la descente de Horonaïm,
on entend crier au désastre :
6“Fuyez d'ici, sauve-qui-peut !
Restez dans le désert,
comme l'âne sauvage.”
7Moab, tu te fiais
à tes réalisations, à tes réserves.
Mais te voilà pris, toi aussi !
Ton dieu Kemoch part en exil
avec tes prêtres et avec tes princes.
8Le destructeur passe de ville en ville,
aucune n'est épargnée.
Tout a péri dans la vallée,
et le plateau est ravagé. »
C'est ce qu'a dit le Seigneur.
9Qu'on donne des ailes à Moab,
qu'il parte à tire d'aile !
Ses villes seront sinistrées,
privées de tous leurs habitants.
10Que le Seigneur maudisse tous ceux
qui font son travail avec mollesse
et privent son épée de sang !
11« Depuis sa jeunesse
Moab vivait sans souci :
il n'avait jamais été déporté.
La succession de menaces contre Moab est particulièrement longue, surtout si l'on tient compte de la place mineure occupée par ce pays sur l'échiquier politique. Adversaire d'Israël depuis les origines (Nomb 22–24), Moab (v. 11) avait rejeté la tutelle d'Israël au 9e siècle avant J.-C. Moab était connu pour sa production de vin. Le pays jouissait d'une certaine tranquillité due entre autres à sa situation géographique, à l'écart des corridors militaires stratégiques. Le texte désire peut-être souligner que même ce pays, qui avait pu conserver une certaine autonomie au fil des siècles, sera conquis et sa population, exilée.
Les Moabites placent une vaine confiance en leur dieu Kemoch : seul le Seigneur est digne de confiance. Comme Israël l'avait fait avec le dieu de Béthel, Moab a compté sur un dieu incapable de le secourir, et sur ses propres moyens. C'est pourquoi il sera jugé (v. 7).
Il restait tranquille,
comme un vin qui a le temps
de laisser déposer sa lie.
On ne l'avait jamais transvasé,
il avait conservé son goût
et tout son arôme.
12« C'est pourquoi, déclare le Seigneur, un de ces jours je vais lui envoyer des gens pour le transvaser. Ils videront les jarres qui le contiennent et les mettront en pièces.
13Moab sera déçu par son dieu Kemoch, comme le royaume d'Israël a été déçu par le dieu de Béthel, en qui il avait mis toute sa confiance.
14« Gens de Moab,
comment pouvez-vous dire :
“Nous sommes des soldats d'élite,
des hommes faits pour la guerre” ?
15Moab est dévasté,
on monte à l'assaut de ses villes
et on fait descendre à l'abattoir
les meilleurs de ses jeunes gens. »
Voilà ce que déclare le grand Roi, qui a pour nom le Seigneur de l'univers :
16Pour Moab la ruine approche,
le malheur vient en toute hâte.
17Vous tous, les peuples voisins
qui le connaissez bien,
présentez-lui vos condoléances.
Dites : « Comment est-il possible
que soit brisée une telle puissance,
un pouvoir aussi glorieux ? »
18Population de Dibon,
descends du haut de ta gloire,
assieds-toi dans les ordures,
Dans cette deuxième partie de la proclamation, le jugement devient plus spécifique et annonce la destruction de villes importantes dans le pays de Moab. Ce pays a méprisé Israël et s'est opposé au Seigneur, son Dieu (v. 26-27) ; il sera méprisé à son tour. L'ivresse (v. 26) est souvent utilisée par les prophètes comme symbole du jugement du Seigneur (25.15-29). Une autre traduction pour le v. 26 serait « Qu'on l'enivre donc jusqu'à ce qu'il se vautre dans sa vomissure… », pour ainsi devenir à son tour la risée de tous. L'image du vin est particulièrement appropriée pour une déclaration contre Moab, réputé pour la qualité de son vignoble (v. 11, 32, 33).
car le destructeur de Moab
monte à l'assaut contre toi,
il démolit tes fortifications.
19Population d'Aroër,
tiens-toi sur le chemin et fais le guet.
Demande aux fuyards, aux rescapés
ce qui est arrivé.
20« C'est la honte et l'abattement
pour Moab », répondront-ils.
Poussez des cris, des hurlements ;
annoncez sur les bords de l'Arnon
que Moab est dévasté.
21C'est le jugement du Seigneur qui frappe la région du plateau et les villes de Holon, Yahas, Méfaath,
22Dibon, Nébo, Beth-Diblataïm,
23Quiriataïm, Beth-Gamoul, Beth-Méon,
24Querioth et Bosra. Il atteint toutes les villes du pays de Moab, proches ou lointaines.
25« La force de Moab est cassée,
son pouvoir est brisé »,
déclare le Seigneur.
26Moab s'est cru supérieur au Seigneur. Qu'on l'enivre donc jusqu'à ce qu'il vomisse son vin et qu'à son tour il fasse rire tout le monde de lui.[#48.26 Sur l'ivresse comme symbole du jugement de Dieu Comparer 25.15-29. – : certains traduisent]
27Moab, rappelle-toi comment tu te moquais d'Israël. Tu semblais le prendre pour un voleur, car tu ne parlais jamais de lui sans hocher la tête d'un air moqueur.
28Quittez les villes, gens de Moab,
installez-vous sur les rochers.
Imitez la colombe qui fait son nid
de l'autre côté du précipice.
29Nous avons entendu parler
de l'orgueil de Moab,
de sa fierté démesurée,
L'orgueil de Moab et son arrogance envers Israël et le Seigneur lui ont fait encourir la colère de Dieu (comparer avec le v. 26). Ces versets s'inspirent de És 16.6-12.
de sa prétention hautaine,
de son arrogance,
de son esprit de supériorité.
30« Moi aussi je le sais, déclare le Seigneur : il exagère, il se vante ; mais ce qu'il fait est sans valeur. »
31C'est pourquoi,
quand je pense à Moab,
j'entonne une complainte,
j'appelle au secours pour tout ce peuple,
je jette des cris plaintifs
à propos des gens de Quir-Hérès.
32Je pleure sur toi, vigne de Sibma,
plus que sur les gens de Yazer.
Tu avais allongé tes pousses
au-delà de la mer Morte,
elles atteignaient Yazer.
Mais le destructeur s'est jeté
sur tes fruits, sur ta vendange.
33La joie bruyante a disparu
des vergers de Moab.
Il n'y a plus de vin dans les cuves,
plus d'hommes pour fouler le raisin ;
on n'entend plus leurs cris cadencés.
34Les gens de Hèchebon appellent au secours. On les entend jusqu'à Élalé ; on perçoit leur voix jusqu'à Yahas, et de Soar jusqu'à Horonaïm et Églath-Selissia. Car même l'oasis de Nimrim est sinistrée.[#48.34 : probablement à l'extrême sud du pays.]
35« J'éliminerai de Moab ceux qui vont au lieu sacré offrir des sacrifices à leurs dieux », déclare le Seigneur.
Un nouveau reproche est adressé à Moab : l'adoration de faux dieux. Puis, le prophète entonne une lamentation sur le sort de Moab. Le pays est en deuil, et ses habitants sont en détresse. Les signes traditionnels du deuil leur sont associés (16.6).
36C'est pourquoi mon chant s'élève sur Moab et sur les gens de Quir-Hérès, plaintif comme un air de flûte : tout ce qu'ils avaient gagné est perdu.
37Les hommes ont tous tondu leurs cheveux et coupé leur barbe, ils se sont entaillé les mains et portent la tenue de deuil.
38Sur toutes les terrasses des maisons de Moab et sur les places on n'entend plus que des lamentations. « J'ai cassé Moab comme un pot dont on ne veut plus », déclare le Seigneur.
39Entonnez une complainte : « Comme le voilà abattu ! Et quelle honte pour lui d'avoir tourné le dos ! » Pour tous ses voisins Moab sera désormais un sujet d'horreur et de désarroi.
40Voici ce que déclare le Seigneur : « On dirait qu'un vautour, ailes déployées, plane au-dessus de Moab. »
41Les villes sont prises,
les forteresses conquises.
La calamité qui guette Moab est inévitable. Le peuple de Kemoch, ce dieu impuissant, subira l'exil mais sera finalement rétabli. Ce processus d'exil et de retour d'exil est le même pour Juda et pour les autres nations.
Alors les meilleurs soldats de Moab ressentent la même angoisse qu'une femme au moment d'accoucher.
42Moab est supprimé,
il n'existe plus comme peuple :
il s'est cru supérieur au Seigneur.
43« Terreur, fosse et filet :
tout cela est pour vous,
habitants de Moab,
déclare le Seigneur.
44Celui qui fuit la terreur
tombera au fond de la fosse.
S'il peut en remonter,
il se prendra au filet.
Je fais venir sur Moab
l'année où il devra rendre compte,
déclare le Seigneur.
45Les fuyards, à bout de forces,
cherchent un abri dans Hèchebon.
Mais un feu jaillit de la ville ;
du palais du roi Sihon
une flamme part dévorer
le pays de ces gens si bruyants,
des frontières jusqu'au centre.
46Quel malheur pour toi, Moab !
Tu péris, peuple du dieu Kemoch.
Tes fils et tes filles
sont emmenés prisonniers.
47Mais un jour, déclare le Seigneur,
je rétablirai Moab. »
Ici prend fin la sentence que le Seigneur a prononcée sur Moab.