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1Voici ce que déclare le Seigneur :
« Je vais faire souffler
un vent destructeur
Le v. 2 fait référence au vannage, par lequel on sépare le grain de la paille, laissant la paille s'envoler au vent. On développe donc l'image du vent destructeur du v. 1.
Le v. 3 peut aussi être traduit : « Que l'archer ne tende pas son arc ! Qu'il ne revête pas sa cuirasse ! » Ces paroles s'adresseraient alors aux Babyloniens pour les dissuader de résister.
Le v. 5 peut aussi être traduit : « Car Israël et Juda n'ont pas perdu leur Dieu, le Seigneur de l'univers, même si leur pays est plein de fautes contre l'unique vrai Dieu, le Dieu d'Israël. » L'attribution des fautes à Israël et à Juda plutôt qu'à Babylone soulignerait alors que ces fautes n'empêchent pas pour autant le Seigneur de délivrer son peuple de l'emprise babylonienne.
sur Babylone et sur ses habitants.
2Je vais lâcher contre elle
des gens qui l'éparpilleront
comme la paille au vent,
et qui ravageront son pays.
En ce jour de malheur
ils la cerneront de partout. »
3Que les archers tirent
sur les archers adverses !
Et que ceux-ci ne se vantent pas
de leur cuirasse !
N'épargnez pas ses jeunes soldats,
exterminez son armée !
4Les blessés resteront étendus
sur la terre de Babylone,
les victimes du combat
joncheront les rues.
5Car leur pays est plein de fautes
contre l'unique vrai Dieu, le Dieu d'Israël.
– Mais Israël et Juda
n'ont pas perdu leur Dieu,
le Seigneur de l'univers. –
6Fuyez hors de Babylone,
que chacun se sauve !
Ne payez pas de votre vie
Le jugement de Dieu ne vise ni le simple citoyen de Babylone ni l'exilé, Judéen ou autre. Aussi sont-ils invités à s'enfuir pour éviter de périr avec la ville (49.8). La menace plane plutôt sur les têtes dirigeantes, coupables d'arrogance et d'avoir exploité les populations conquises.
Babylone était une « coupe » dans la main du Seigneur, c'est-à-dire un instrument du jugement divin contre les nations (49.12-22). C'est maintenant à son tour d'être jugée pour son crime.
le crime qu'elle a commis.
Pour le Seigneur, c'est en effet
le moment de la revanche ;
il lui rend ce qu'elle mérite.
7Babylone était une coupe d'or
dans la main du Seigneur.
Elle enivrait le monde entier,
les nations buvaient de son vin
à en perdre la tête.
8Elle est soudain tombée,
et la voilà en miettes.
« Entonnez la complainte sur elle,
procurez-vous du baume
pour calmer ses maux.
Peut-être guérira-t-elle ? »
9– « Nous avons soigné Babylone,
mais elle ne guérit pas.
Abandonnons-la donc
et rentrons chacun chez soi.
Car la condamnation qui la frappe
est quelque chose de colossal,
aux dimensions de l'univers.
10Le Seigneur a jugé
en notre faveur.
Allons à Sion raconter
ce qu'a fait le Seigneur notre Dieu. »
11Le Seigneur a un projet : détruire Babylone. Il encourage les rois de Médie à le réaliser. C'est sa revanche, il venge ainsi le temple qui lui est consacré.
Aiguisez bien vos flèches,
Le projet du Seigneur était initialement de juger Juda et plusieurs autres nations par l'entremise de Babylone (1.10). Maintenant, le projet de Dieu, c'est de détruire Babylone et provoquer ainsi le retour d'exil de Juda.
Les Mèdes (v. 11) ont été incorporés à l'Empire perse, vainqueur de Babylone.
remplissez-en les carquois.
12Dressez le signal de l'attaque
contre les murs de Babylone.
Renforcez les postes de garde,
postez des sentinelles,
disposez des guetteurs.
C'est ainsi que le Seigneur
accomplit ce qu'il a décidé,
ce qu'il a déclaré
sur les gens de Babylone.
13Babylone, toi qui habites
sur les bords du grand fleuve,
toi qui possèdes tant de trésors,
pour toi c'est la fin,
la mesure est comble.
14Le Seigneur de l'univers
en a fait le serment :
« Aussi vrai que je suis Dieu,
je te fais envahir
par une nuée d'hommes,
comme une nuée de sauterelles ;
ils pousseront contre toi
le cri des combattants. »
15Le Seigneur a montré sa force[#51.15 V. 15-19 : Comparer 10.12-16.]
en créant la terre ;
il a montré sa compétence
en fondant le monde,
et son intelligence
en déployant le ciel.
16Sur un ordre de lui,
les eaux s'accumulent au ciel,
les gros nuages montent à l'horizon,
les éclairs déclenchent la pluie,
les vents sortent de ses réserves.
17Tout le monde reste là,
stupide, sans comprendre.
Ceux qui ont moulé leurs idoles
sont tout honteux de les avoir faites,
car leurs statuettes font illusion :
elles n'ont aucun souffle de vie.
18C'est du vent, une œuvre ridicule.
Tout cela sera balayé
quand le Seigneur interviendra.
19Il n'est pas comme elles,
lui, le Trésor d'Israël,
le Créateur de l'univers.
C'est à lui qu'appartient
la tribu d'Israël.
Son nom : le Seigneur de l'univers.
20« Babylone, dit le Seigneur,
tu étais pour moi une massue,
une arme de guerre.
Babylone était « un marteau » (50.23), l'instrument du jugement du Seigneur. Mais l'instrument devient à son tour l'objet du jugement de Dieu (51.6-1025.11-1430.12-17). Ce jugement contre Babylone est la conséquence des mauvais traitements qu'elle a infligés à Sion, c'est-à-dire Jérusalem et le temple (51.11).
Je me suis servi de toi
pour mettre en pièces des nations
et détruire des empires.
21Je me suis servi de toi
pour mettre en pièces
des chevaux et leurs cavaliers,
des chars et leurs conducteurs.
22Je me suis servi de toi
pour mettre en pièces
des hommes et des femmes,
des jeunes et des vieux,
des garçons et des filles.
23Je me suis servi de toi
pour mettre en pièces
des bergers et leurs troupeaux,
des laboureurs et leurs attelages,
des gouverneurs et des préfets.
24Mais, déclare le Seigneur,
vous allez voir maintenant
comment je rends à Babylone
et à ses habitants
tout le mal qu'ils ont fait à Sion .
25Oui, je m'en prends à toi, Babylone,
monstre destructeur,
toi qui détruis tout sur la terre,
déclare le Seigneur.
Je tends mon poing contre toi,
je te précipite du haut des rochers.
Et je fais de toi un feu si monstrueux,
26qu'on ne pourra même plus
prendre chez toi une pierre
pour l'angle d'une maison
ou pour ses fondations.
Tu ne seras pour toujours
qu'un désert sinistre »,
déclare le Seigneur.
27Dressez un signal dans le pays,
sonnez du cor chez les nations ;
mobilisez tout le monde
Les régions d'Ararat, de Minni et d'Achekénaz sont situées dans les environs des lacs de Van et d'Ourmia, donc au nord de la Mésopotamie. Ces régions sont maintenant conquises par les Mèdes et les Perses (51.11).
Les prophètes utilisent parfois la moisson comme symbole du jugement (Osée 6.11).
contre Babylone,
convoquez les royaumes
d'Ararat, de Minni et d'Achekénaz.
Établissez des sergents recruteurs,
envoyez des chevaux à l'attaque,
comme un nuage de sauterelles.
28Mobilisez tout le monde contre elle,
en particulier les rois de Médie,
avec leurs gouverneurs et leurs préfets
et tout le pays qu'ils administrent.
29La terre se met à trembler,
elle frissonne de peur
quand les projets du Seigneur
se réalisent contre Babylone.
Il fait du pays babylonien
un territoire sinistre,
complètement dépeuplé.
30Les meilleurs soldats de Babylone
renoncent à combattre
et se terrent dans les abris.
Leur courage est à sec,
on dirait des femmelettes.
Les portes de la ville ont cédé,
ses maisons sont en feu.
31Les messagers se relaient,
ils courent à toutes jambes
jusqu'au roi de Babylone,
lui annoncer la nouvelle :
la ville est prise d'un bout à l'autre,
32les passages sont occupés,
les forts incendiés,
les soldats démoralisés.
33Voici en effet ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël :
« La malheureuse Babylone
est piétinée comme un terrain
que l'on prépare pour battre le blé.
D'ici peu viendra pour elle
le temps de la moisson. »
34« Nabucodonosor,
le roi de Babylone,
m'a dévorée, pressurée,
Babylone est accusée de violence contre Jérusalem. L'image de l'ivresse revient à nouveau pour évoquer le jugement du Seigneur (25.15-2949.12).
Le roi de Babylone et les Babyloniens sont d'abord comparés à un monstre et à des lions rugissants, ce qui évoque leur férocité, leur cruauté et leur voracité. Dans les mains du Seigneur cependant, ces fauves ne sont que de simples moutons que Dieu mène à l'abattoir.
et laissée là comme un plat vide.
Tel un monstre, il m'a engloutie,
il s'est rempli le ventre
de ce que j'avais de meilleur,
avant de me rejeter.
35Que Babylone subisse la peine
de la violence qu'elle m'a faite,
dit la population de Sion !
Que les Babyloniens paient le crime
d'avoir versé mon sang,
dit Jérusalem ! »
36Voici donc ce que déclare le Seigneur pour Jérusalem :
« Je prends ta cause en mains,
je me charge de te venger :
je vais assécher son fleuve
et tarir sa source.
37Je vais faire de Babylone
un tas de ruines,
un repaire de chacals,
une ville dépeuplée,
qui provoquera la stupeur et l'horreur.
38Pour l'instant les gens de Babylone
sont tous comme des lions rugissants,
ils grondent comme des fauves.
39Tandis que leur désir s'échauffe,
je leur prépare un festin :
je vais les enivrer jusqu'au délire ;
ils s'endormiront pour toujours,
pour ne jamais se réveiller,
je le déclare, moi le Seigneur.
40Je les emmène à l'abattoir,
comme des moutons,
des béliers ou des boucs. »
41Comment est-ce possible ?
La ville de Chéchak,
mondialement célèbre,
Le Seigneur s'en prend aux idoles de Babylone, et en particulier à Bel, son dieu suprême (50.2). Bel, en tant que dieu impérial, est associé aux conquêtes et exploits militaires babyloniens. Mais le Seigneur vaincra cette divinité et lui prendra sa proie (le peuple de Dieu) avant qu'il ne l'ait avalée. Après l'effondrement de l'empire, surgiront des cris de libération de toute la création (v. 48).
est prise et occupée !
Comment est-ce possible ?
Babylone n'est plus
qu'un désert sinistre parmi les nations !
42La mer est montée jusqu'à elle,
dans un grand fracas
les eaux l'ont recouverte.
43Ses villes sont sinistrées,
son pays est réduit
en steppe désertique,
sans plus un seul habitant,
sans plus un seul passant.
44Le Seigneur annonce :
« J'interviens contre Bel,
le dieu de Babylone ;
je lui ferai recracher
ce qu'il est en train d'avaler.
Les nations cesseront d'affluer vers lui.
La muraille de Babylone s'est écroulée.
45Vous, mon peuple, quittez la ville ;
que chacun se sauve
pour éviter les effets
de mon ardente indignation !
46« Gardez-vous de perdre courage et de prendre peur aux nouvelles que l'on colporte dans le pays. Tantôt c'est une rumeur, tantôt une autre, selon les années : violence sur la terre, coup d'état d'un dictateur qui en chasse un autre…
47Un de ces jours, j'interviendrai
contre les idoles de Babylone.
Dans tout le pays,
ce sera la consternation.
Dans la ville, les tués
resteront étendus à terre.
48Dans le ciel et sur la terre,
on entendra alors une grande clameur
au sujet de Babylone,
quand arriveront du nord
ceux qui doivent la détruire. »
Voilà ce que déclare le Seigneur.
49Dans le monde entier, des victimes
sont tombées pour Babylone ;
c'est à son tour de tomber
Les fautes de Babylone sont multiples, en particulier celles contre le peuple de Dieu. Le Seigneur rendra justice à son peuple et condamnera l'Empire babylonien pour ses fautes.
Sur l'ivresse comme image du jugement, voir 25.15-29.
pour les Israélites ses victimes.
50Vous qui avez échappé à ses coups,
partez, ne restez pas sur place.
De là-bas, pensez au Seigneur,
souvenez-vous de Jérusalem.
51« Quelle humiliation pour nous,
quand nous entendions les insultes !
La honte nous montait au front,
quand des étrangers ont pénétré
dans le sanctuaire du Seigneur. »
52« C'est pourquoi, déclare le Seigneur,
un de ces jours j'interviendrai
contre les idoles de Babylone.
On entendra dans tout son pays
le gémissement des blessés.
53Même si Babylone
pouvait grimper au ciel
et rendre là-haut sa retraite inaccessible,
sur mon ordre les destructeurs
parviendraient jusqu'à elle »,
déclare le Seigneur.
54Écoutez :
on entend des appels
venant de Babylone ;
le bruit d'un grand désastre
arrive de son pays.
55C'est le Seigneur qui est en train
de la détruire ;
il va faire taire ses grands cris.
L'ennemi pousse des clameurs,
comme les flots de la mer
dans un bruit de tonnerre ;
56le destructeur s'approche d'elle,
il va l'attaquer,
faire prisonniers ses héros
et casser leurs arcs de guerre.
Car le Seigneur est un Dieu
qui sait rendre la pareille
et user de représailles.
57« Je vais enivrer ses ministres et ses experts, ses gouverneurs, ses préfets et ses troupes d'élite. Ils s'endormiront pour toujours, pour ne jamais se réveiller, déclare le grand Roi, qui a pour nom le Seigneur de l'univers. »[#51.57 Voir v. 39 et la note.]
58Et voici ce qu'il déclare encore :
« Les larges murailles de Babylone
sont complètement démolies,
ses hautes portes sont incendiées :
les peuples se donnent du mal pour rien,
c'est pour du feu que les nations peinent ! »
Cet acte symbolique conclut la section des discours contre les nations (chap. 46–51) ainsi que le recueil des paroles de Jérémie. Seraya, frère de Baruc (32.1245.1), vient probablement d'une famille de scribes (32.9-1636).
L'Euphrate, fleuve mésopotamien, symbolise ailleurs le jugement de Dieu qui s'accomplit par l'entremise de Babylone (13.1-1146.2610). Ici, au contraire, ses eaux évoquent la destruction de l'Empire babylonien. Un renversement semblable se produit avec la menace du nord (50.41-46).
La mise en scène pourrait aussi avoir une touche ironique. Les Babyloniens attribuaient des propriétés magiques à l'Euphrate. De nombreux rituels s'y déroulaient. Ici, le prétendu pouvoir magique du fleuve se retourne contre l'empire en symbolisant sa ruine. La fin du v. 64 signale que les paroles de Jérémie s'achèvent avec le v. 58.
59-60Seraya, fils de Néria et petit-fils de Maasséya, était l'aide de camp du roi Sédécias de Juda. La quatrième année du règne de Sédécias, il accompagna le roi à Babylone. De son côté, Jérémie avait noté sur un rouleau tous les malheurs qui devaient frapper Babylone, toutes les déclarations rapportées ci-dessus à ce sujet. Jérémie donna cet ordre à Seraya :[#51.59-60 Par comparaison avec 32.12 on peut présumer que était un frère de Baruc, l'ami et le secrétaire de Jérémie. – : en 594 avant J.-C., c'est-à-dire plus de cinquante ans avant la prise de Babylone. – : l'ancienne version grecque a compris]
61« Quand tu seras arrivé à Babylone, tu prendras soin de lire à haute voix toutes ces paroles.
62Puis tu diras : “Seigneur, tu as toi-même annoncé que cette ville serait détruite, qu'il n'y resterait ni homme ni bête, qu'elle deviendrait un désert sinistre pour toujours.”
63Après avoir achevé la lecture de ce rouleau, tu y attacheras une pierre, tu le jetteras dans l'Euphrate,
64et tu prononceras ces paroles : “De la même manière Babylone disparaîtra et ne se relèvera plus du malheur que le Seigneur lui envoie.” »
« Les nations peinent » : fin des paroles de Jérémie.