Psaumes (67)

Hymne pour accueillir le Dieu victorieux

Un long parcours dans le temps

(Psaumes 68)

Rassemblé à Jérusalem, le peuple célèbre une victoire. De là l'image du Dieu « qui chevauche » (v. 5, 34), fortement développée dans le poème : tour à tour, il monte sur les nuages (v. 5), sur des chars de guerre (v. 18) et au milieu des astres dans le ciel (v. 34).

Victoire pour la colombe

(68.2-24)

Depuis la sortie d'Égypte, le peuple d'Israël peut se sentir aussi libre qu'une colombe (v. 13-14). Ses plumes se parent de reflets d'argent et d'or, image du butin de guerre arraché à l'ennemi, mais plus profondément couleurs symboliques de la lumière, du salut divin. Libération totale, puisque Dieu permet d'échapper à la mort même (v. 21). Les images cruelles d'ennemis déchus (v. 22) annoncent déjà, de loin, la défaite définitive du mal dans le monde.

2Que Dieu intervienne, que ses ennemis se dispersent,

et que ses adversaires s'enfuient devant lui !

3Comme une fumée se dissipe, comme la cire fond au feu,

qu'ainsi les méchants disparaissent devant Dieu !

4Mais que ses fidèles débordent de joie,

qu'ils explosent d'allégresse devant lui !

5Chantez en l'honneur de Dieu, célébrez son nom,

pour l'accueillir, lui qui chevauche les nuages :

le Seigneur, voilà son nom. Soyez en fête devant lui.

6Dans la demeure qui lui est consacrée,

Dieu est un père pour l'orphelin, un justicier qui défend la veuve.

7C'est lui qui donne une famille aux isolés,

et aux prisonniers la joie de la liberté.

Seuls les rebelles restent sur une terre brûlée.

Autrefois

Le psalmiste remonte aux origines. Il évoque la sortie d'Égypte, tout particulièrement l'époque du désert (v. 8-9). Au Sinaï, Dieu a formé, accompagné et éduqué son peuple nouveau-né. Il l'a invité à entrer dans son alliance.

8O Dieu, quand tu es sorti devant ton peuple,

quand tu t'es avancé dans le désert, Pause

9la terre s'est mise à trembler et le ciel à ruisseler devant toi,[#68.9 Voir Ex 19.18.]

Dieu du Sinaï, Dieu d'Israël.

10Tu as fait tomber une pluie abondante,

tu as revigoré ton pays épuisé.

11C'est là que ton peuple s'est fixé,

en ce lieu que toi, Dieu si bon,

tu avais préparé pour le malheureux.

12Le Seigneur prononce une parole ;

les messagères de bonne nouvelle forment une troupe nombreuse.

13« Les rois des armées ennemies s'enfuient à toutes jambes,

les femmes restées à la maison font le partage du butin.

14Les ailes de la colombe sont plaquées d'argent

et ses plumes ont des reflets d'or pâle.

– Allez-vous rester couchés au campement ? –

15Quand le Dieu très-grand dispersa les rois,

la neige tombait sur le mont Salmon. »

Aujourd'hui

L'action se transporte à Jérusalem. Le lieu de la présence divine n'est plus l'imposant mont Sinaï, mais la modeste colline de Sion où s'élève le temple (v. 18-19). Là, le peuple fait monter sa reconnaissance vers le Seigneur. Les plus hauts sommets du monde ne peuvent rivaliser avec Sion (v. 16-17) !

16La montagne du Bachan est une montagne sacrée ;

la montagne du Bachan a de nombreux sommets.

17Mais pourquoi, montagne aux nombreux sommets,

être jalouse de la montagne où Dieu a choisi d'habiter,

où le Seigneur demeure pour toujours ?

18Dieu a des chars par milliers, par dizaines de milliers.

Le Seigneur est venu avec eux,

le mont Sinaï est dans le lieu saint !

19Tu es monté vers les hauteurs, tu as fait des prisonniers,

tu as reçu des dons de la part des hommes, même des rebelles,

Seigneur Dieu, et tu as ta demeure à Sion .

20Qu'on remercie le Seigneur, jour après jour.

Il nous prend en charge, Dieu notre Sauveur. Pause

21Dieu est pour nous un Dieu qui sauve :

lui, le Seigneur, dispose des moyens de nous faire échapper à la mort.

22Mais Dieu brisera sûrement le crâne de ses ennemis,

la tête chevelue de ceux qui se rendent coupables.

23Le Seigneur a déclaré : « J'en ramènerai du Bachan,

j'en ramènerai du fond de la mer,

24pour que tes pieds pataugent dans le sang[#68.24 D'après les versions anciennes et comme en 58.11. Le Seigneur semble s'adresser ici à son peuple.]

et que tes chiens aient leur part de festin

sur le cadavre de tes ennemis. »

25O Dieu, on a vu ton cortège triomphal,

Un cortège triomphal

(68.25-36)

Un long cortège s'avance au temple (v. 25-28). Les voix s'unissent pour remercier Dieu de mettre un terme à tout asservissement. La « bête des roseaux » (v. 31, hippopotame ou crocodile des marais) rappelle l'oppression égyptienne. Une autre procession se met en route, celle des nations accourant de partout. Ainsi s'exprime le rêve du psalmiste de voir enfin réunis tous les humains dans une même reconnaissance, y compris ceux qui, autrefois, se faisaient complices de l'oppression.

ton cortège dans le saint temple , mon Dieu, mon Roi !

26En tête les chanteurs, en queue les musiciens,

au milieu les jeunes filles avec leurs tambourins.

27Remerciez Dieu dans les assemblées,

remerciez le Seigneur,

vous qui avez vos racines en Israël.

28En premier vient Benjamin, la plus petite des tribus ;

ensuite les chefs de Juda en habits richement brodés,

puis les chefs de Zabulon et ceux de Neftali.

29Mon Dieu, donne un ordre à la mesure de ta force,[#68.29 L'ensemble du verset est peu clair en hébreu et la traduction incertaine. – En regroupant autrement les consonnes, le texte hébreu traditionnel propose]

ta force divine, qui a tant fait pour nous !

30De ton temple, qui domine Jérusalem,

là où les rois t'apporteront leurs dons,

31lance tes menaces à la bête des roseaux,

au troupeau de taureaux et au peuple de veaux

qui se soumettent en t'offrant des pièces d'argent ;

disperse les peuples qui se plaisent à la guerre.

Demain

A la fin, le regard se tourne vers l'avenir et vers les cieux. Le psalmiste exprime son rêve d'une humanité réunie pour rendre hommage à Dieu, présent cette fois-ci dans sa demeure céleste (v. 32-35).

32Des ambassadeurs arrivent d'Égypte,

les Éthiopiens accourent vers Dieu en tendant les mains.

33Royaumes de la terre,

chantez en l'honneur de Dieu, célébrez le Seigneur, Pause

34qui chevauche au plus haut du ciel éternel.

Le voici qui fait gronder sa forte voix.

35Proclamez que la force est à Dieu,

que sa majesté domine Israël,

et que sa force a la hauteur des nuages.

Un parcours qui interroge

A l'exemple du peuple élu, chacun peut réfléchir à son propre itinéraire spirituel. Quels déserts ont marqué notre histoire et scellé notre alliance avec Dieu ? Comment lire le temps présent comme temps privilégié de la présence de Dieu ? Par-delà les tracas du quotidien, notre vie s'ouvre-t-elle sur un horizon ?

36O Dieu, tu te révèles redoutable depuis ton sanctuaire .

C'est le Dieu d'Israël qui donne à son peuple force et pouvoir.

Merci à Dieu !

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society