The chat will start when you send the first message.
1Une fois sauvés, nous avons appris que l'île s'appelait Malte.
2Ses habitants nous traitèrent avec une grande bienveillance : comme la pluie s'était mise à tomber et qu'il faisait froid, ils allumèrent un grand feu autour duquel ils nous accueillirent tous.
3Paul ramassa un tas de branches pour le jeter dans le feu, mais un serpent en sortit à cause de la chaleur et s'accrocha à sa main.
4Quand les habitants de l'île virent ce serpent suspendu à la main de Paul, ils se dirent les uns aux autres : « Cet homme est certainement un assassin, car la justice divine ne lui permet pas de vivre, bien qu'il ait échappé à la mer. »
5Mais Paul secoua le serpent dans le feu et ne ressentit aucun mal.
6Les autres s'attendaient à le voir enfler ou tomber mort subitement. Mais, après avoir attendu longtemps, ils constatèrent qu'il ne lui arrivait aucun mal ; ils changèrent alors d'idée et dirent qu'il était un dieu.[#28.6 Comparer 14.11.]
Au bout de la nuit et de la tempête, dans une île perdue, dont les habitants, sans nom, sont simplement caractérisés comme bienveillants, Paul passe par le jugement du serpent. Cette morsure fait connaître la vérité sur Paul.
Paul n'est ni un assassin, ni un dieu, comme le pensent les païens. S'il surmonte les dangers de la mer, s'il domine le serpent, s'il guérit les malades, c'est parce que Dieu est avec lui, comme il était avec Jésus. Dieu, maître de la mer, a acquitté Paul devant les païens. Ce jugement anticipe celui de Rome, qui ne sera pas raconté par Luc.
7Près de cet endroit se trouvait la propriété du principal notable de l'île, un certain Publius. Celui-ci nous reçut aimablement et nous logea pendant trois jours.
8Le père de Publius était au lit ; il avait de la fièvre et de la dysenterie. Paul alla le voir, pria, posa les mains sur lui et le guérit.
9Après cela, les autres malades de l'île vinrent aussi et ils furent guéris.
10Ils nous montrèrent toutes sortes de marques de respect et, au moment où nous embarquions, ils nous fournirent tout ce qui était nécessaire pour notre voyage.
11Au bout de trois mois, nous sommes partis sur un bateau d'Alexandrie, appelé « Les Dioscures », qui avait passé l'hiver dans un port de l'île.[#28.11 : il s'agit de , célèbres jumeaux de la mythologie grecque, considérés par les marins de l'époque comme protecteurs des navigateurs.]
12Nous sommes arrivés à Syracuse où nous sommes restés trois jours.
13De là, nous avons suivi la côte pour atteindre Reggio. Le lendemain, le vent du sud se mit à souffler et nous sommes parvenus en deux jours à Pouzzoles.
14Dans cette ville, nous avons trouvé des frères qui nous invitèrent à passer une semaine avec eux. C'est dans ces conditions que nous sommes allés à Rome.
15Les frères de Rome avaient reçu des nouvelles à notre sujet et vinrent à notre rencontre jusqu'au Marché d'Appius et à Trois-Auberges. Dès que Paul les vit, il remercia Dieu et se sentit encouragé.
16Après notre arrivée à Rome, on permit à Paul de demeurer à part, avec un soldat qui le gardait.
Après le séjour hivernal à Malte, le voyage devient un déplacement sans aventure particulière vers la capitale de l'empire. A Rome, Paul est accueilli par des frères et il s'installe dans un logement dont il paye le loyer, toujours sous la garde d'un soldat. Dans la suite du récit, Paul pourra inviter et tenir des réunions en ce lieu, le prisonnier bénéficie donc d'une certaine liberté.
17Trois jours plus tard, Paul invita chez lui les chefs des Juifs de Rome. Quand ils furent réunis, il leur dit : « Frères, quoique je n'aie rien fait contre notre peuple ni contre les coutumes de nos ancêtres, j'ai été arrêté à Jérusalem et livré aux Romains.
18Après m'avoir interrogé, ceux-ci voulaient me relâcher, car ils n'avaient trouvé en moi aucune raison de me condamner à mort.
19Mais les Juifs s'y sont opposés et j'ai alors été obligé d'en appeler à l'empereur, sans pourtant avoir l'intention d'accuser ma nation.[#28.19 Comparer 25.11 et la note.]
20Voilà pourquoi j'ai demandé à vous voir et à vous parler. En effet, je porte ces chaînes à cause de celui qu'espère le peuple d'Israël . »
21Ils lui répondirent : « Nous n'avons reçu aucune lettre de Judée à ton sujet et aucun de nos frères n'est venu de là-bas pour nous faire un rapport ou nous dire du mal de toi.
22Mais nous voudrions bien t'entendre exprimer ce que tu penses, car nous savons que partout on s'oppose à ce parti auquel tu te rattaches. »
Au lieu d'une comparution devant le tribunal de l'empereur, le texte décrit deux rencontres avec les notables juifs. Dans une première entrevue, Paul rappelle que son arrestation est due à un différend entre Juifs et Romains à son sujet. Son appel à l'empereur visait à clarifier son statut personnel : il ne veut être entendu ni comme accusé ni comme accusateur ; il veut être reconnu comme enchaîné à un témoignage envers le Messie espéré.
Lors du second rendez-vous, l'accent est mis plutôt sur ceux qui entendent l'annonce du Royaume. La parole du Seigneur produit des effets différents selon les terrains où elle est reçue. Sans transformation radicale de la mentalité, la parole ne peut pas pénétrer pour guérir et le cœur s'endurcit (v. 26-27 ; És 6.9s), que celui qui entend le message soit Juif ou non-Juif.
23Ils fixèrent un rendez-vous avec Paul, et, le jour prévu, ils vinrent en plus grand nombre le trouver à l'endroit où il logeait. Depuis le matin jusqu'au soir, Paul leur donna des explications : il leur annonçait le Royaume de Dieu et cherchait à les convaincre au sujet de Jésus en citant la loi de Moïse et les livres des Prophètes .
24Les uns furent convaincus par ce qu'il disait, mais les autres refusaient de croire.
25Alors qu'ils s'en allaient sans pouvoir se mettre d'accord entre eux, Paul leur dit simplement ceci : « Le Saint-Esprit avait bien raison lorsqu'il s'adressait à vos ancêtres par l'intermédiaire du prophète Ésaïe !
26Il déclarait en effet :
“Va dire à ce peuple :
Vous entendrez bien, mais vous ne comprendrez pas ;
vous regarderez bien, mais vous ne verrez pas.
27Car ce peuple est devenu insensible ;
ils se sont bouché les oreilles,
ils ont fermé les yeux,
afin d'empêcher leurs yeux de voir,
leurs oreilles d'entendre,
leur intelligence de comprendre
et ainsi ils ne reviendront pas à moi pour que je les guérisse, dit Dieu.”
28Sachez-le donc, ajouta Paul, Dieu a envoyé le message du salut à ceux qui ne sont pas juifs : ils l'écouteront, eux ! »[#28.28 Comparer Ps 67.3 ; Luc 3.6.]
[
29A ces mots de Paul, les Juifs s'en allèrent en discutant vivement entre eux.][#28.29 Ce verset ne se trouve pas dans plusieurs anciens manuscrits.]
30Paul demeura deux années entières dans le logement qu'il avait loué. Il y recevait tous ceux qui venaient le voir.
31Il prêchait le Royaume de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ, avec une pleine assurance et librement.
La comparution de Paul devant César est restée en suspens. La situation finale reste ouverte : malgré bien des entraves humaines, un témoin annonçant audacieusement la Bonne Nouvelle du Seigneur, et sa capacité de sauver, se trouve en plein cœur de l'Empire romain, amené là par le Saint-Esprit. Aux lectrices et lecteurs avisés de prendre leur place dans la chaîne des témoins jusqu'aux extrémités de la terre !