Ésaïe 40

DEUXIÈME PARTIE

Changement de ton !

Réconfortez mon peuple

1Réconfortez mon peuple,

L'heure de la délivrance

(40.1-8)

L'exhortation du v. 1, souvent traduite par « Consolez, consolez mon peuple », souligne que Dieu décide la fin du châtiment et fait survenir quelque chose de neuf. Plus besoin d'avoir peur du passé, même s'il est chargé de fautes ; Dieu y met fin. Pas besoin non plus d'avoir peur du présent et de l'avenir ; Dieu est le plus fort. Aucune puissance au monde, pas même Babylone, ne pourra s'opposer à cette nouvelle libération. La délivrance accordée par Dieu n'a rien à envier à celle qui est rapportée dans le livre de l'Exode. L'atmosphère est à la joie et à l'allégresse.

c'est urgent, dit votre Dieu.

2Retrouvez la confiance de Jérusalem,

criez-lui qu'elle en a fini

avec les travaux forcés,

et qu'elle a purgé sa peine.

Car le Seigneur lui a fait payer

le prix complet de toutes ses fautes.

3J'entends une voix crier :

« Dans le désert,

ouvrez le chemin au Seigneur ;

dans cet espace aride,

frayez une route pour notre Dieu.

4Qu'on relève le niveau des vallées,

qu'on abaisse montagnes et collines !

Qu'on change les reliefs en plaine

et les hauteurs en larges vallées !

5La glorieuse présence du Seigneur

va être dévoilée,

et tout le monde la verra.

Tel est l'ordre du Seigneur. »

6J'entends une voix qui dit :

« Fais une proclamation ».

Mais je réponds : « Laquelle ? »

La voix reprend : « Celle-ci :

Le sort des humains est précaire

comme celui de l'herbe.

Ils n'ont pas plus de vigueur

que les fleurs des champs.

7L'herbe sèche, la fleur se fane,

quand le souffle du Seigneur

est passé par là.

– C'est bien vrai, les humains

ont la fragilité de l'herbe.

8Oui, l'herbe sèche, la fleur se fane,

mais la Parole de notre Dieu

se réalisera pour toujours. »

Une bonne nouvelle à proclamer

9Peuple de Jérusalem,

Voici votre Dieu !

(40.9-11)

Dieu adresse au peuple de Jérusalem (Sion) une bonne nouvelle à diffuser auprès de toute la population du royaume, comme auprès des exilés à Babylone : les déportés vont bientôt revenir ! Le prophète développe à propos de Dieu et de son action, l'image d'un berger plein d'attention pour chaque membre de son troupeau. Dieu n'est plus enfermé dans un ciel lointain, il chemine aux côtés de son peuple comme il le faisait au temps de la sortie d'Égypte.

monte sur une haute montagne.

Peuple de Sion ,

crie de toutes tes forces.

Tu es chargé d'une bonne nouvelle,

n'aie pas peur de la faire entendre.

Dis aux villes de Juda :

« Voici votre Dieu.

10Voici le Seigneur Dieu.

Il arrive plein de force,

il a les moyens de régner.

Il ramène ce qu'il a gagné,

il rapporte le fruit de sa peine.

11Il est comme un berger

qui mène son troupeau

et le rassemble d'un geste du bras ;

il porte les agneaux contre lui

et ménage les brebis

qui allaitent des petits. »

Grandeur et sagesse du maître de l'univers

12Qui a mesuré dans le creux de sa main

Qui est comme Dieu ?

(40.12-17)

Le prophète répond aux à ceux qui ne croient pas possible le retour des exilés. Il ne raisonne pas à partir d'une évaluation de la situation politique. Il décrit avec flamme la grandeur exceptionnelle de l'unique Seigneur en interpellant vigoureusement ceux qui doutent. Personne ne peut être comparé à Dieu. Personne ne peut s'opposer à son action.

le volume de la mer ?

Qui a évalué de ses doigts écartés

le diamètre du ciel ?

Et la poussière de la terre,

qui en a estimé la masse

en la tassant dans un seau ?

Qui a pesé sur la balance

les montagnes et les collines ?

13Qui a pris la mesure

de l'Esprit du Seigneur ?

Quel confident

Dieu a-t-il instruit de son plan ?

14Avec qui s'est-il entretenu

pour le mettre au courant ?

A qui a-t-il enseigné

comment il faut s'y prendre,

et ce qu'il faut savoir,

et par quel moyen

comprendre son action ?

15Devant le Seigneur,

les nations ne comptent pas plus

qu'une goutte d'eau qui tombe d'un seau,

ou qu'un grain de sable

dans le plateau d'une balance.

Les populations lointaines

ne pèsent pas plus

qu'un peu de poussière.

16Tout le gibier du Liban

ne suffirait pas pour lui offrir

un sacrifice digne de lui,

ni les arbres de ses forêts

pour entretenir le feu.

17Les nations toutes ensemble

ne font pas le poids devant lui,

elles comptent pour moins que rien.

Dieu incomparable

18A qui voulez-vous comparer Dieu ?

Dieu ou les astres ?

(40.18-26)

Le prophète s'adresse à un groupe de gens marqués par l'idolâtrie ou séduits par le système religieux des Babyloniens. A ceux qui croient que les astres sont des divinités capables d'influencer la destinée humaine, le prophète oppose la foi reçue par les ancêtres d'Israël. Il rappelle que les idoles sont créées par les hommes (41.6-7) et que les astres ont été créés par le Seigneur Dieu.

A quelle image le confronter ?

19Une idole ? Un fondeur l'a moulée,

puis un orfèvre l'a plaquée d'or

et ornée de chaînettes d'argent.

20Celui qui est trop pauvre[#40.20 Sens probable d'un terme inconnu par ailleurs.]

pour une telle dépense

choisit un morceau de bois

que les vers n'ont pas piqué.

Puis il cherche un bon artisan,

capable de faire une idole

qui tiendra solidement.

21Ne le savez-vous pas ?

Ne l'avez-vous pas appris ?

Ne vous l'a-t-on pas annoncé depuis le début ?

N'avez-vous pas compris

la fondation du monde ?

22Le Seigneur a son trône

au-dessus de l'horizon,

si haut qu'il voit les humains

de la taille des fourmis.

Il a étendu le ciel

comme une grande toile,

et l'a déployé comme une tente

pour y faire sa demeure.

23Il a réduit à rien les dirigeants du monde,

à rien du tout les détenteurs du pouvoir.

24A peine sont-ils en place,

à peine sont-ils installés,

à peine ont-ils pris racine,

que le souffle du Seigneur

les balaie, les dessèche.

Et les voilà emportés

comme des brins de paille

dans un tourbillon.

25« A qui pourriez-vous donc me comparer ?

demande l'unique vrai Dieu.

Qui pourrait être mon égal ? »

26Regardez le ciel, là-haut,

voyez qui a créé les étoiles,

qui les fait sortir au complet

comme une armée à la parade.

Il les embauche toutes par leur nom.

Sa force est si grande

et son pouvoir est tel,

qu'aucune ne manque à l'appel.

De nouvelles forces pour ceux qui faiblissent

27Israël, peuple de Jacob,

Vous pouvez compter sur le Seigneur !

(40.27-31)

Victimes de tant de malheurs, les Israélites se demandent si Dieu ne les a pas oubliés. Le prophète les rassure. Le Seigneur est le maître de l'univers, et donc de leur destinée. Quelles que soient leurs faiblesses et leurs défaillances, Dieu redonne des forces à ceux qui se confient en lui.

pourquoi affirmes-tu :

« Le Seigneur ne s'aperçoit pas de ce qui m'arrive.

Mon bon droit échappe à mon Dieu » ?

28Ne le sais-tu pas ?

Ne l'as-tu pas entendu dire ?

Le Seigneur est Dieu de siècle en siècle ;

il a créé la terre d'une extrémité à l'autre.

Jamais il ne faiblit, jamais il ne se lasse.

Son savoir-faire est sans limite.

29Il redonne des forces à celui qui faiblit,

il remplit de vigueur celui qui n'en peut plus.

30Les jeunes eux-mêmes connaissent la défaillance ;

même les champions trébuchent parfois.

31Mais ceux qui comptent sur le Seigneur

reçoivent des forces nouvelles ;

comme des aigles ils s'élancent.

Ils courent, mais sans se lasser,

ils avancent, mais sans faiblir.

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society