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1Vous, les populations lointaines,
Sous la forme d'un procès entre Dieu et son peuple, le prophète répond à ceux qui doutent de l'action de Dieu ou ne la comprennent pas. Il désigne, sans le nommer encore, Cyrus, qui accumule les succès militaires : il a conquis non seulement l'empire des Mèdes, mais aussi la Lydie en 546 avant J.-C. et Babylone en 539 avant J.-C. Le prophète rappelle au peuple que Dieu conduit sa destinée. C'est Dieu qui agit par le roi de Perse. Nabucodonosor a été l'instrument de Dieu contre Jérusalem et les Assyriens (10.5-15) ; il en sera de même pour Cyrus.
taisez-vous donc pour m'écouter,
dit le Seigneur.
Vous les peuples, armez-vous de courage,
comparaissez d'abord,
après quoi vous prendrez la parole.
Oui, approchons-nous, vous et moi
pour commencer le procès.
2A l'est, là-bas, n'est-ce pas moi
qui ai mis en route l'homme
que la victoire vient saluer
à chacun de ses pas ?
Il fait capituler les nations devant lui,
il piétine les rois.
Son épée les réduit en poussière,
ses flèches les éparpillent
comme la paille au vent.
3Il les poursuit
et traverse leurs rangs sain et sauf,
sans mettre même pied à terre !
4Qui est l'auteur de ces événements ?
C'est celui qui annonce à l'avance
ce qui doit arriver.
C'est moi, le Seigneur.
Je suis au point de départ,
et je serai là encore
pour les derniers événements.
5Les populations lointaines
l'ont bien vu et prennent peur ;
les gens du bout du monde
se sont approchés en tremblant.
6Des hommes s'entraident au travail,
l'un dit à l'autre : « Vas-y ! »
7Le fondeur encourage l'orfèvre ;
celui qui aplatit le métal
encourage à son tour
l'ouvrier qui travaille à l'enclume.
Il dit de la soudure : « Ça va. »
Puis on fait tenir l'idole
en la fixant avec des clous.
8Écoute, Israël, mon serviteur,
Dieu s'adresse à son peuple, qu'il appelle Israël ou Jacob. Celui-ci se considère comme définitivement rejeté et pense que son déclin est irréversible. Le prophète lui annonce au contraire la ruine de ses oppresseurs. Dieu marche avec son peuple pour le sauver, pour le libérer de la peur de vivre, de l'angoisse face à l'avenir et de tout souci devant les manœuvres de ses ennemis.
Après avoir vécu un temps d'humiliation, le peuple d'Israël recevra de Dieu une force insoupçonnée qui lui permettra de dominer tous ses adversaires. On retrouve ici un thème fréquent dans la Bible : Dieu abat les puissants et il élève les faibles (Job 34.22-28Ézék 21.31).
peuple de Jacob que j'ai choisi,
race de mon ami Abraham ;
9toi que j'ai été chercher
jusqu'au bout du monde,
et que j'ai appelé
des régions les plus lointaines ;
toi, à qui j'ai dit :
« Non, je ne t'ai pas rejeté,
au contraire, je t'ai choisi ;
mon serviteur, c'est toi. »
10N'aie pas peur maintenant,
car je suis avec toi.
Ne lance pas ces regards inquiets,
car ton Dieu, c'est moi.
Je viens te rendre courage,
j'arrive à ton secours et je te protège,
ma main droite tient sa promesse.
11Oui, honte et déshonneur
à tous ceux qui t'en veulent !
Qu'ils soient réduits à rien,
qu'ils disparaissent, tes adversaires !
12Tu chercheras vainement
la trace de tes agresseurs.
Ils seront réduits à rien du tout,
ceux qui sont en guerre contre toi.
13Car moi, le Seigneur, je suis ton Dieu,
je tiens fermement ta main droite,
je te répète : « N'aie pas peur,
j'arrive à ton secours. »
14Israël, peuple de Jacob,
n'aie pas peur, toi qu'on traite en vermine,
toi qu'on écrase comme un ver.
Je viens moi-même à ton secours,
déclare le Seigneur,
je prends ta cause en mains,
dit l'unique vrai Dieu, le Dieu d'Israël.
15Je vais faire de toi
un traîneau à battre le blé,
tout neuf, aux dents aiguës.
Tu vas déchiqueter les montagnes,
tu vas les mettre en pièces,
tu traiteras les collines
comme on traite la paille :
16tu les jetteras en l'air,
et le vent les emportera,
un tourbillon les dispersera.
Et toi tu crieras la joie
que te cause le Seigneur,
tu te féliciteras de l'unique vrai Dieu,
le Dieu d'Israël.
17Les pauvres et les malheureux
Sous la forme symbolique d'un désert qui se transforme en forêt luxuriante, le prophète exalte le Dieu d'Israël comme source permanente de vie pour les êtres humains. Les images choisies évoquent la renaissance du peuple. Il faut les comprendre comme autant de signes de l'intervention divine, destinés à donner aux exilés courage et réconfort, et non pas comme l'annonce d'un changement climatique.
cherchent de l'eau, mais rien.
La soif leur dessèche la langue.
Mais moi, le Seigneur, je vais leur répondre,
moi, le Dieu d'Israël, je ne les abandonne pas.
18Je vais faire jaillir des fleuves
sur les hauteurs dénudées,
et des sources au fond des vallées,
changeant le désert en étang
et la terre aride en oasis.
19Je planterai au désert
cèdres et acacias, myrtes et oliviers.
Dans les régions sans eau
je mettrai des cyprès,
des pins et des buis.
20Ainsi tout le monde verra,
tout le monde saura,
tous constateront et comprendront
que c'est l'œuvre du Seigneur,
ce qu'a créé l'unique vrai Dieu,
le Dieu d'Israël.
21Vous, les dieux des nations,
Les dieux des nations ne sont rien, ne font rien, n'annoncent rien. Seul Dieu tient l'histoire du monde dans ses mains. Par conséquent, la campagne que Cyrus mène contre Babylone accomplit le dessein de Dieu.
Cette interprétation de l'histoire doit donner au peuple force et courage pour vivre son présent et son avenir.
Les oracles païens prononcés à Babylone ne prédisent que des événements isolés, quand ils le peuvent ! Dieu, au contraire, annonce toujours, et longtemps à l'avance, les événements et leur signification. Dans un test comparatif avec le Seigneur, les idoles ne pèsent pas lourd.
venez présenter votre cause,
apportez vos preuves,
dit le Seigneur, le roi de Jacob.
22Apportez vos arguments,
expliquez-nous ce qui arrive.
Les premiers événements,
qu'en était-il ? Expliquez-les,
et nous y réfléchirons.
Ou bien annoncez-nous l'avenir,
et nous saurons ce qui arrivera.
23Oui, annoncez-nous
ce qui va se produire,
et nous connaîtrons alors
si vous êtes vraiment des dieux.
Faites donc seulement
un peu de bien ou de mal,
pour que nous en soyons tous
les témoins admiratifs.
24Mais vous êtes moins que rien,
et ce que vous faites est nul.
Qui vous choisit comme dieux
est aussi répugnant que vous.
25Là-bas, au nord,
j'ai mis en route un homme,
et le voilà qui vient.
Et là-bas, où le soleil se lève,
il se réclame de moi.
Il piétine les gouverneurs
comme on piétine de la boue,
ou comme un potier
foule aux pieds son argile.
26Qui a donc annoncé
cet événement à l'avance,
pour que nous le sachions ?
Qui l'a prédit,
pour que nous disions :
« Il avait raison » ?
Aucun d'entre vous, c'est sûr,
n'en a été capable ;
on ne vous a rien entendu dire.
27Moi, le premier,
j'annonce à Sion :
“Eh bien, les voici !”
J'envoie à Jérusalem
un porteur de la bonne nouvelle.
28J'ai eu beau regarder,
je n'ai vu personne :
personne parmi ces dieux-là
pour donner son avis,
personne à consulter,
personne pour me répondre.
29Ce sont tous des zéros :[#41.29 ou d'après le principal manuscrit hébreu d'Ésaïe trouvé à Qumrân, soutenu par les anciennes versions syriaque et araméenne ; texte traditionnel]
ce qu'ils font est nul.
Leurs idoles : du vent, du vide !