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1Job reprit son plaidoyer en disant :
Pour rester fidèle à lui-même, Job proclame son innocence. Or, au début de son histoire, l'innocence de Job était reconnue par les autres (1.1), par Dieu (1.82.3) et par sa femme (2.9).
Le personnage de Job pose à chacun cette question : Faut-il rester fidèle à ses convictions, ou se conformer à une doctrine officielle ?
2Voici ce que je jure
par le Dieu vivant, qui me refuse justice,
par le Dieu très-grand qui me remplit d'amertume :
3Tant que j'aurai en moi un petit peu de vie,
que le souffle de Dieu sera dans mes narines,
4jamais mes lèvres ne diront ce qui est faux,
ni ma langue ne trahira la vérité !
5Loin de moi la pensée de vous donner raison !
Jamais, jusqu'à ma mort,
je ne renoncerai à me dire innocent.
6Je maintiens fermement que ma conduite est juste,
je n'en démordrai pas.
En conscience, je n'ai pas honte de ma vie.
7C'est à mon ennemi
Alors que les visiteurs de Job campent sur le terrain de l'éthique et du comportement, Job déplace le débat sur le terrain de la sincérité : qui est de bonne foi, qui est de mauvaise foi ? Job s'estime de bonne foi, malgré sa révolte, tandis que le discours de ses accusateurs est creux, malgré son label officiel.
que le sort des méchants doit être réservé !
A ceux qui m'attaquent, le sort des criminels !
8Que reste-t-il à l'homme de mauvaise foi,
quand Dieu coupe ou arrache le fil de sa vie ?
9Lorsque survient pour lui le temps de la détresse,
ses appels au secours sont-ils reçus par Dieu ?
10Trouverait-il son plaisir auprès du Dieu très-grand ?
Adresserait-il à Dieu sa prière en tout temps ?
11Je dis tout haut ce que pense le Dieu très-grand,
je ne vous cache pas ses arrière-pensées.
12Vous avez constaté, vous tous, ce qu'il en est.
Alors pourquoi votre discours est-il si creux ?
13Voici le sort que Dieu réserve aux criminels,
Plusieurs commentateurs pensent que ce passage doit être attribué à Sofar puisqu'il expose la thèse de la rétribution individuelle et collective. Il n'est pas étonnant que l'identification de l'auteur de ce discours soit objet de controverse. Job est peut-être l'auteur de ces paroles car il connaît parfaitement la tradition enseignée par ses ancêtres (21.19) et par ses visiteurs (24.18-24), selon laquelle les criminels et les tyrans seront punis à travers leurs enfants (5.1-78.1-12). Puis, après avoir tout perdu, ils deviendront la cible de Dieu. Enfin, cette justice triomphera dans une sorte de spectacle digne d'applaudissements et de sifflements, même si ces gestes expriment la dérision et l'horreur (Lam 2.15Jér 49.17).
la part que le Dieu très-grand destine aux tyrans :
14Si leurs fils grandissent, la guerre les tuera,
leurs enfants n'auront pas assez de pain pour vivre ;
15enfin la peste emportera les survivants,
leurs veuves ne pourront même pas les pleurer.
16S'ils amassent l'argent comme de la poussière
et des tas de vêtements comme de la boue…,
17c'est un fidèle qui mettra les vêtements,
c'est un homme honnête qui touchera l'argent.
18La maison que ces gens ont bâtie est fragile,[#27.18 ou (celle que bâtit) ou encore (d'oiseau).]
une hutte branlante de gardien de vigne.
19Ils se couchent riches, ils ne vont pas mourir ;[#27.19 Ou (ensevelis ?).]
quand ils ouvrent les yeux, il ne reste plus rien.
20La terreur les surprend comme l'eau qui déborde,
un tourbillon les emporte pendant la nuit.
21Le vent d'est les soulève et il s'en va plus loin,
il les arrache avec violence à leur demeure.
22Sans avoir pitié d'eux, Dieu les prend comme cibles,[#27.22 : en hébreu , que certains rapportent au (v. 21) et que d'autres interprètent au sens de]
si bien qu'ils doivent fuir pour éviter les coups.
23On applaudit en les voyant dans cet état,
du lieu où ils étaient, on siffle de plaisir.