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1Ah, comme j'aimerais
que tu sois mon frère,
nourri au sein de ma mère !
Quand je te rencontrerais dehors,
je pourrais t'embrasser
sans provoquer les critiques.
2Je te mènerais jusque chez ma mère,
et tu m'apprendrais l'amour.
Je te ferais goûter à mon vin parfumé
et à mon jus de grenade.
3Sa main gauche soutient ma tête,
son bras droit m'enlace la taille.
4Ah, filles de la capitale,
je vous le demande instamment :
pourquoi réveiller l'amour,
pourquoi le provoquer
avant qu'il y consente ?
5Quelle est cette femme,
Le dénouement du Cantique donne, en quelques versets, un hymne à l'amour, avec de profondes résonances bibliques.
La femme est passée du désert (8.5a), lieu de solitude, d'épreuve et de conversion (Osée 2.16s) à une vie de communion, sous un pommier (peut-être une allusion à l'arbre de vie de Gen 2–3).
L'amour renouvelle tout (8.5b-6a). La conception et la naissance du bien-aimé sont rappelées, mais une autre réalité est là : l'éveil d'une nouvelle naissance, suscitée par l'alliance d'amour. Celle-ci est symbolisée par le cachet personnel, sceau attaché à la poitrine, représentant la personne (Gen 38.18). Comme Dieu a gravé le nom d'Israël sur les paumes de ses mains (És 49.16), la femme désire cette proximité avec son bien-aimé, il ne pourra donc jamais l'oublier.
A la vie et à la mort ! Il n'est pas dit que l'amour est plus fort que la mort, mais comme la mort : deux forces s'affrontent (8.6b-7). Rien ne pourra séparer les amants du Cantique, ni la puissance de la mort, ni celle de l'enfer (« passion » traduit ici le mot sheol, le séjour des morts), ni l'eau des océans (symbole des épreuves, l'océan est aussi le lieu des puissances adverses, Job 40.15-25).
qui arrive du désert
appuyée au bras de son bien-aimé ?
Je te réveille sous le pommier,
là où ta mère t'a conçu,
là où elle t'a mis au monde.
6Place-moi contre ton cœur,
comme ton cachet personnel ;
garde-moi près de toi,
comme la pierre gravée à ton nom
que tu portes au bras.
C'est que l'amour
est aussi fort que la mort.
Comme la mort aussi
la passion vous tient.
La seule mention du nom de Dieu dans tout le poème apparaît discrètement en 8.6. Le sens littéral de l'expression traduite ici par « la foudre » (v. 6) est « une flamme du Seigneur ». Cette allusion au feu dans lequel Dieu se révèle à Moïse (Ex 3.1-6) laisse percevoir que dans tout amour vrai entre un homme et une femme, il y a une étincelle de l'amour divin. Chacun est invité à s'éveiller à cette présence secrète de Dieu en l'autre et entre eux, qui brûle sans consumer l'autre. Là se trouve le mystère profond de la personne et du couple.
Elle est une flamme ardente,
elle frappe comme la foudre.
7Toute l'eau des océans
ne suffirait pas à éteindre
le feu de l'amour.
Et toute l'eau des fleuves
serait incapable de le noyer.
Imaginons quelqu'un
qui offrirait tous ses biens
pour acheter l'amour :
il ne manquerait pas
de recueillir le mépris.
8Nous avons une sœur,
mais elle est trop jeune,
elle n'a pas encore les seins formés.
Que ferons-nous pour elle,
quand il sera question de la marier ?
9Si elle est un rempart,
pour défendre sa vertu
nous couronnerons ce rempart
de créneaux d'argent.
Si elle est une porte ouverte,
nous bloquerons cette porte
par une barre de cèdre.
10Je suis un rempart, moi ;
mes seins en sont les tours.
Alors, pour lui, je suis
celle qui fait son bonheur.
11Salomon possède une vigne
à Baal-Hamon,
et l'a confiée à des gardiens.
Le droit de vendange est fixé
à mille pièces d'argent.
12Salomon, tu peux garder
les mille pièces d'argent,
dont deux cents pour les gardiens ;
ma vigne à moi, je la garde moi-même.
13Ma belle, toi qui te tiens dans le jardin,
il y a ici des camarades,
qui essaient d'écouter ce que tu dis.
Mais c'est à moi que tu dois dire :
14« pars vite d'ici, mon amour,
et leste comme une gazelle
ou un jeune cerf,
rends-toi sur les monts parfumés. »