Luc 15

Jésus accueille les pécheurs

1Tous les collecteurs des taxes et les pécheurs s'approchaient de lui pour l'entendre.[#15.1 5.29-32/ /. – le terme correspondant est omis par certains témoins du texte ; cf. 3.16 ; 4.15 ; 9.1. – (3.12+) 5.30 ; 7.34.]

2Les pharisiens et les scribes maugréaient : Il accueille des pécheurs et il mange avec eux ![#15.2 (5.17+) (5.21+) 5.30 ; 6.7 ; 11.53. – 5.30 ; 19.7. – cf. 5.29ss ; 7.39. – cf. Ga 2.12s.]

La parabole du mouton perdu et retrouvé

Mt 18.12-14

3Mais il leur dit cette parabole :[#15.3 5.36+.]

4Quel homme d'entre vous, s'il a cent moutons et qu'il en perde un, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celui qui est perdu, jusqu'à ce qu'il le retrouve ?[#15.4 Cf. 12.32+ ; Ps 23.1ss. – 11.5+. – en fait une zone semi-désertique, lieu habituel de pâturage pour le petit bétail dans la région ; cf. 1S 17.28. – (v. 6,8s,24,32 ; 19.10) Jr 23.1ss ; Ez 34.11-16 ; Mi 4.6s ; Jn 10.11s.]

5Lorsqu'il l'a retrouvé, il le met sur ses épaules, tout joyeux,[#15.5 Cf. Es 40.11 ; 49.22. – 1.14+ ; 19.6,37.]

6et, de retour chez lui, il appelle ses amis et ses voisins pour leur dire : « Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé mon mouton, qui était perdu ! »[#15.6 Cf. v. 9,23s,32 ; voir aussi Ac 10.24.]

7De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui change radicalement que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin d'un changement radical.[#15.7 Cf. v. 10,32 ; 1.14+ ; voir aussi Ez 18.23. – 11.16. – Voir . – 5.32/ / ; 16.15 ; 18.9 ; 20.20 ; cf. 7.39ss. – ou repentance, conversion ; 3.3.]

La parabole de la drachme perdue et retrouvée

8Ou bien quelle femme, si elle a dix drachmes et qu'elle perde une drachme, n'allume une lampe, ne balaie la maison et ne cherche avec soin, jusqu'à ce qu'elle la retrouve ?[#15.8 La est une monnaie d'argent grecque dont la valeur a varié selon les époques ; au temps de Néron (54-68 apr. J.-C.) elle était équivalente au denier romain (7.41) ; en tout cas représentent une somme assez modeste. A partir d'une découverte archéologique on a parfois supposé que les montées sur une sorte de diadème pour le jour des noces, constituaient la dot de la mais cette hypothèse n'est pas nécessaire à la compréhension du texte ; voir , poids et monnaies. – dans la région l'intérieur des maisons, qui avaient peu d'ouvertures, était passablement obscur. – v. 4+.]

9Lorsqu'elle l'a retrouvée, elle appelle chez elle ses amies et ses voisines et dit : « Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la drachme que j'avais perdue ! »[#15.9 V. 6+.]

10De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui change radicalement.[#15.10 V. 7+. – cf. 12.8s ; Hé 1.6. – Voir .]

La parabole du fils perdu et retrouvé

11Il dit encore : Un homme avait deux fils.[#15.11 10.30+. – cf. v. 25 ; Mt 21.28ss.]

12Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi la part de fortune qui doit me revenir. » Le père partagea son bien entre eux.[#15.12 comme en 10.21+. – cf. 33.20ss : « A ton fils, ta femme, ton frère ou ton ami, ne donne pas pouvoir sur toi pendant ta vie. Ne fais pas à un autre donation de tes biens, de peur que, pris de regret, tu n'aies à les redemander… Mieux vaut en effet que tes enfants te demandent, que de dépendre toi-même du vouloir de tes fils… Quand arrivera le dernier des jours de ta vie et l'heure de mourir, alors distribue ton héritage. » – cf. Dt 21.17. – en fait le père garde l'autorité sur la part destinée à l'aîné, cf. v. 22s,31.]

13Peu de jours après, le plus jeune fils convertit en argent tout ce qu'il avait et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en vivant dans la débauche.[#15.13 cf. Ac 1.5 ; voir aussi Jn 2.12. – autre traduction rassembla . – cf. 19.12. – (le même verbe est traduit par disperser en 1.51) v. 30 ; 16.1 ; Pr 29.3.]

14Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à manquer de tout.

15Il se mit au service d'un des citoyens de ce pays, qui l'envoya dans ses champs pour y faire paître les cochons.[#15.15 litt. il s'attacha à un… ; cf. v. 19,26. – animaux impurs pour les Juifs : la scène se situe en pays non juif 8.32+ ; Lv 11.7 ; Dt 14.8 ; de Babylone, Baba Qamma 82b : « Maudit l'homme qui élève des porcs, et maudit l'homme qui enseigne à son fils la sagesse grecque. »]

16Il aurait bien désiré se rassasier des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait.[#15.16 (6.21+) 16.21 ; certains mss portent se remplir le ventre . – fruits (gousses) d'un arbre méditerranéen, utilisés comme aliment pour le bétail. – autre traduction personne ne lui donnait rien.]

17Rentré en lui-même, il se dit : « Combien d'employés, chez mon père, ont du pain de reste, alors que moi, ici, je meurs de faim ?[#15.17 autres traductions revenu à lui-même ; retrouvant son bon sens . – cf. 12.17+ ; 16.3. – litt. de salariés ; cf. Lv 25.50 ; Jb 7.1 ; 5.15 : « Je te donne un salaire d'une drachme par jour et, en ce qui concerne ton entretien, la même chose qu'à mon fils. » – le même verbe est traduit ailleurs par perdre ou se perdre (v. 4ss,24,32). – le même mot a été traduit par famine au v. 14.]

18Je vais partir, j'irai chez mon père et je lui dirai : “Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi ;[#15.18 V. 21. – litt. me lever, de même v. 20. – Voir . – (= Dieu, v. 7 ; 11.16) cf. Ex 10.16 ; voir aussi Ps 51.6.]

19je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes employés.” »[#15.19 autre traduction fais de moi l'un de tes employés.]

20Il partit pour rentrer chez son père.[#15.20 7.13+. – Ac 20.37 ; cf. Gn 33.4 ; 45.14s ; voir aussi 2S 14.33 ; Tobit 11.9 : « Anna courut se jeter au cou de son fils et lui dit : “Je te revois, mon enfant, désormais je peux mourir !” » – Mc 14.45.]

Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému ; il courut se jeter à son cou et l'embrassa.

21Le fils lui dit : « Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. »[#15.21 V. 18s. A la fin du v. certains mss ajoutent : Traite-moi comme un de tes employés.]

22Mais le père dit à ses esclaves : « Apportez vite la plus belle robe et mettez-la-lui ; mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.[#15.22 litt. la première robe ; on a aussi compris la robe qu'il avait auparavant ; cf. Gn 37.3s. – les bagues servaient parfois de sceau, instrument d'autorité ; cf. Gn 41.42 ; Est 3.10 ; 8.2 ; 1 6.15 : « Il lui donna (le roi Antiochos, au moment de sa mort, au régent) son diadème, sa robe et son sceau (ou : son anneau sigillaire). » Voir aussi Jc 2.2. – ce sont généralement les esclaves qui allaient nu-pieds.]

23Amenez le veau engraissé et abattez-le. Mangeons, faisons la fête,[#15.23 (ou taurillon : cf. Ac 7.41 ; Hé 9.12,19 ; Ap 4.7) cf. v. 27 ; Jg 6.28 ; Jr 46.21+. – cf. 12.19.]

24car mon fils que voici était mort, et il a repris vie ; il était perdu, et il a été retrouvé ! » Et ils commencèrent à faire la fête.[#15.24 cf. 9.60 ; Ep 2.1+. – v. 6+,32 ; 19.10.]

25Or le fils aîné était aux champs. Lorsqu'il revint et s'approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses.[#15.25 Cf. v. 11s. – cf. 17.7. – le terme correspondant a donné notre mot symphonie ; cf. Dn 3.5.]

26Il appela un des serviteurs pour lui demander ce qui se passait.[#15.26 même terme 7.7. – même verbe 18.36 ; Mt 2.4 ; Jn 4.52 ; 13.24 ; Ac 4.7 ; 10.18,29 ; 21.33 ; 23.19s,34.]

27Ce dernier lui dit : « Ton frère est de retour, et parce qu'il lui a été rendu en bonne santé, ton père a abattu le veau engraissé. »

28Mais il se mit en colère ; il ne voulait pas entrer. Son père sortit le supplier.[#15.28 Cf. v. 2.]

29Alors il répondit à son père : « Il y a tant d'années que je travaille pour toi comme un esclave, jamais je n'ai désobéi à tes commandements, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis ![#15.29 cf. Gn 31.41. – autre traduction je te sers ; cf. 1.38 ; 16.13. – (ou à tes ordres ) : cf. 17.9s ; 18.9.]

30Mais quand ton fils que voici est arrivé, lui qui a dévoré ton bien avec des prostituées, pour lui tu as abattu le veau engraissé ! »[#15.30 cf. v. 24,32 ; 18.11. – v. 13.]

31Le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ;[#15.31 cf. 2.48. – v. 12 ; cf. Jn 17.10.]

32mais il fallait bien faire la fête et se réjouir, car ton frère que voici était mort, et il a repris vie ; il était perdu, et il a été retrouvé ! »[#15.32 formule analogue à celle du v. 30. – v. 24+.]

Nouvelle Bible Segond © Société biblique française-Bibli'O, 2002 Première édition de la Bible d’étude : sous la direction de Henri Blocher, Jean-Claude Dubs†, Mario Echtler†, Jean-Claude Verrecchia, coordination Didier Fougeras.
Published by: French Bible Society