Job 17

Réplique de Job (suite) : Je n'ai plus d'espoir

1Je respire avec peine et ma vie va s'éteindre ;

ma tombe est grande ouverte.

2Ne voit-on pas que j'ai affaire à des moqueurs,

Dieu, le seul recours

(17.2-5)

N'ayant aucune protection humaine, Job demande à Dieu d'intervenir comme médiateur entre lui et ses accusateurs. Il lui demande aussi de ne pas leur donner gain de cause. La fin de l'histoire montrera que Dieu exauce le souhait de Job (42.7-9).

et que leurs agressions m'empêchent de dormir ?

3O Dieu, apporte-moi ta propre garantie,

car à part toi, qui voudrait s'engager pour moi ?

4Tu as ôté toute raison à mes amis ;

ne les laisse donc pas se croire supérieurs.

5Ils sont comme l'homme dont parle le proverbe :

invitant ses amis à partager son pain,

il laisse ses enfants attendre en vain leur part.

6Les gens ont fait de moi un sujet de chansons.

Le malheur mis en chanson

(17.6-10)

Devenu sujet de chanson, Job vit une grande solitude, non pas face à un Dieu qui se tait, mais face à un Dieu qui laisse des êtres humains parler à sa place. Leur verbiage couvre le silence de Dieu et accable Job, qui se refuse à entendre la voix divine dans ce discours humain.

Je suis celui sur qui on crache en plein visage.

7Mes yeux ne brillent plus, éteints par le chagrin ;

mon corps n'est à présent que l'ombre de lui-même.

8Les braves gens restent sans voix devant mon mal.

Les innocents sont indignés :

ils voient en moi un homme de mauvaise foi.

9« Que le fidèle persévère, disent-ils ;

et que l'homme aux mains propres redouble d'efforts ! »

10Quant à vous, mes amis, venez, revenez tous :

je ne trouverai parmi vous aucun vrai sage !

11Ma vie est terminée ; voici réduits à rien

La mort comme seul recours

(17.11-16)

Une fois de plus, Job conclut que la mort est le seul horizon de son espérance (7.2110.20-2214.20-22) ; il refuse de se consoler des difficultés présentes par un espoir de satisfactions dans l'au-delà.

les projets que j'ai faits et mes plus chers désirs !

12Si j'en crois mes amis, ma nuit serait le jour,

et l'aube serait proche, alors que le soir tombe !

13Que puis-je attendre encore ?

– Une place pour moi dans le monde des morts,

un lit où me coucher dans son obscurité !

14Je dis à mon tombeau : « C'est toi qui es mon père »,

et à la pourriture : « Ma mère et ma sœur ! »

15Où donc est mon espoir ? Qui l'aperçoit encore ?

16Il descend avec moi dans le monde des morts,[#17.16 : sens probable ; certains interprètent (vers)]

nous tombons tous les deux jusque dans la poussière.

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society