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1Élihou poursuivit :
Élihou reprend la thèse habituelle de ceux qui font de Dieu un justicier : il enlève la vie aux gens sans foi ni loi et les fait mourir au beau milieu de leur jeunesse, mais il fait droit aux pauvres. Dieu abaisse et humilie les orgueilleux pour les amener à réfléchir : s'ils sont prêts à reconnaître leurs fautes et à se convertir, il leur donne la possibilité de finir leur vie dans le bonheur.
2Patiente encore un peu, Job, pour que je t'instruise :
j'ai encore à parler pour la cause de Dieu.
3J'apporte mon savoir aux gens les plus lointains,
je veux donner raison à Dieu, mon créateur.
4Ce que j'ai à dire, c'est la vérité pure ;
je me présente en homme sûr de son affaire.
5Oui, Dieu est trop puissant pour mépriser personne ;
il reste souverain, sa décision est ferme.
6Il enlève la vie aux gens sans foi ni loi,
mais il fait droit aux pauvres.
7Il ne retire pas son estime aux fidèles.
Parlons aussi des rois, qui siègent sur un trône.
Dieu les y a placés pour que leur règne dure.
Mais ils s'enorgueillissent.
8Les voilà prisonniers, attachés par des chaînes ;
ils sont captifs d'une situation misérable.
9Dieu leur révèle ainsi quel acte ils ont commis :
par orgueil, ils se sont révoltés contre lui.
10Il les rend attentifs à l'avertissement,
il les appelle à renoncer à leur méfait.
11S'ils veulent écouter et se soumettre à Dieu,
ils finiront leur vie dans le plus grand bonheur.
12Mais s'ils n'écoutent pas,
ils devront traverser le couloir de la mort,
et ils expireront faute d'avoir compris.
13Gens de mauvaise foi, ils en veulent à Dieu ;
ils ne l'appellent pas quand il les emprisonne.
14Les voilà morts au beau milieu de leur jeunesse,
ils connaissent la fin des jeunes débauchés.
15Mais Dieu sauve le pauvre par la pauvreté,
La pauvreté serait-elle une vertu qui permette de mériter le salut ? Cette thèse qui perdure jusqu'à nos jours pose bien des questions. Comme s'il fallait beaucoup souffrir pour obtenir la faveur de Dieu ! Élihou n'attribue pas de caractère méritoire à la pauvreté, mais uniquement une valeur d'avertissement. On n'achète pas Dieu avec des cadeaux, ni avec de l'argent ou des efforts. Que Job ne s'imagine pas infléchir la volonté de Dieu en mettant en avant sa situation de pauvre ou de malade !
il se sert du malheur afin de l'avertir.
16Autrefois, Dieu t'avait épargné la détresse,[#36.16 Les v. 16-21 présentent de nombreuses difficultés en hébreu ce qui donne lieu à des traductions diverses.]
t'accordant à la place une très large aisance.
Ta table était garnie de morceaux délicieux.
17Pourtant tu as subi une condamnation,
et la sentence qui te frappe est sans appel.
18Que la fureur ne te pousse pas aux excès !
Et ne te laisse pas séduire par l'idée
qu'à force de cadeaux tu achèterais Dieu.
19Ni tes biens ni ton or ne sauraient y suffire,
ni tes plus grands efforts.
20Ne compte pas non plus
sur la nuit qui verra les peuples disparaître.
21Garde-toi plutôt de te tourner vers le mal,
puisque c'est pour cela que tu es dans la peine.
22Oui, Dieu est souverain, tant il a de puissance.
Pour Élihou, aucun reproche ne peut être fait à Dieu. Par conséquent, au lieu de s'entêter, Job devrait se joindre aux êtres humains qui contemplent la création et glorifient leur créateur.
N'est-il pas parfois plus facile de se prosterner et de culpabiliser plutôt que de protester et de s'engager pour la justice ?
Qui peut lui être comparé, pour enseigner ?
23Qui donc lui a jamais imposé sa conduite ?
Qui a osé lui dire : « Tu as mal agi » ?
24N'oublie donc pas de célébrer ce qu'il a fait,
ce que tous les humains glorifient par leurs chants,
25ce que tous peuvent voir et contempler de loin.
26C'est que Dieu est si grand qu'on n'en a pas idée ;
Élihou entonne ici une louange au créateur : à l'ignorance humaine il oppose la grandeur insondable de Dieu. Les phénomènes atmosphériques montrent tout le travail du créateur mis au service des êtres humains. Il se fait reconnaître à ses créatures par ses merveilles, bien que celles-ci restent incompréhensibles. Ouragans, froid, nuages, éclairs lui obéissent et c'est ainsi qu'il punit ou récompense les êtres humains. Par ce portrait de la création qui manifeste la puissance insondable de Dieu, Élihou invite Job à se convertir en choisissant la bonté de Dieu plutôt que sa punition.
on ne peut calculer l'âge qu'il peut avoir.
27Il attire vers lui les gouttelettes d'eau,
pulvérise la pluie pour en faire un brouillard.
28C'est cette pluie que laissent tomber les nuages,
goutte par goutte, sur la foule des humains.
29Qui peut saisir comment se déploient les nuages
et comment le tonnerre éclate sous le ciel ?
30Tu vois bien que c'est Dieu
qui déploie son éclair au-dessus de lui-même
et qui a recouvert les profondeurs des mers.
31Par la pluie qu'il envoie, il fait vivre les peuples[#36.31 ou ; d'autres interprètent]
en leur donnant abondamment de quoi manger.
32Dans ses deux mains, il dissimule les éclairs,
puis leur fixe une cible.
33Il révèle sa présence par le tonnerre,
et même les troupeaux pressentent qu'il approche.