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1Gens de Juda, voici venir par-dessus les montagnes
un porteur de bonne nouvelle :
il annonce la paix !
Célébrez vos fêtes religieuses,
apportez à Dieu
ce que vous lui avez promis.
L'homme diabolique n'envahira plus votre pays ;
son pouvoir a été anéanti.
2On monte à l'assaut contre toi, Ninive.
La description de l'assaut contre la capitale assyrienne marque un renversement complet de la situation. Avec brio, dans un style alerte, le prophète dépeint la fragilité d'un pouvoir qui semblait jusqu'alors invincible. Dans sa chute, Ninive entraîne le roi et la déesse, symboles de la puissance assyrienne. Nahoum ne donne pas l'identité des attaquants. Il s'intéresse uniquement au revers de fortune subi par la ville.
Les Mèdes et les Babyloniens ont détruit Ninive en 612 et sont devenus les nouveaux maîtres du Moyen-Orient jusqu'en 539 avant J.-C. Nahoum vibre aux préoccupations de son peuple. Il est bouleversé comme lui. Mais il en est surtout la conscience. Il réfléchit sur les événements et transmet à ses contemporains, au nom du Seigneur, ce qu'il a médité sous le regard de Dieu. Tel est tout prophète.
Soldats, gardez les fortifications,
surveillez les routes,
préparez-vous au combat,
rassemblez toutes vos forces.
3Voici que le Seigneur restaure
la grandeur des descendants de Jacob,
tout comme celle d'Israël,
vigne que des pillards
avaient ravagée et saccagée.
4Les soldats de l'armée ennemie
ont des boucliers peints en rouge
et portent des costumes écarlates.
Lorsqu'ils sont prêts à l'attaque,
les chars flamboient comme du feu,
les lances s'agitent.
5Les chars se lancent à l'assaut
à travers rues et places
comme des bêtes en furie.
On dirait des torches enflammées,
ils sont aussi rapides que l'éclair.
6Le roi de Ninive fait appel à ses généraux,
mais ils s'avancent en trébuchant.
Les assaillants se précipitent vers les remparts,
ils se placent derrière un abri.
7Soudain, les portes qui donnent sur les fleuves
sont enfoncées,
au palais royal c'est la débandade !
8On saisit la statue de la déesse, on l'emporte.[#2.8 : d'après l'ancienne version grecque ; le sens du texte hébreu est peu clair. Il s'agit de la déesse assyrienne Ichtar.]
Les femmes qui en prenaient soin
gémissent comme des colombes plaintives ;
dans leur tristesse, elles se frappent la poitrine.
9Ninive est comme un réservoir
dont toute l'eau s'échappe.
« Arrêtez-vous, arrêtez-vous », crie-t-on,
mais aucun fuyard ne se retourne.
10Qu'on rafle l'or et l'argent !
Les richesses de la ville sont inépuisables,
elle regorge d'objets précieux.
11Pillage, saccage et ravage !
Tous perdent courage ;
les jambes fléchissent,
les corps tremblent
et les visages pâlissent.
12Qu'est devenu le repaire du lion ?[#2.12 Le était l'emblème de Ninive.]
L'image du lion dans son repaire donne au texte un ton à la fois dramatique et poétique. Dans la Bible, le lion peut représenter un personnage ou un peuple puissant : « Israël n'était plus qu'une brebis égarée que les lions pourchassaient. Le premier à en manger fut le roi d'Assyrie » (Jér 50.17). Nahoum reprend ici cette image. Les nations voisines, vulnérables, sont des proies pour l'armée assyrienne. Comme le lion le fait pour ses petits, l'armée assyrienne partage avec les citoyens de Ninive le butin rapporté de ses conquêtes, et enrichit ainsi la ville.
Les lionceaux y recevaient leur nourriture.
Quand le lion partait en chasse,
personne n'inquiétait ses petits.
13Le lion tuait et déchirait ses proies
pour la lionne et les lionceaux.
Il remplissait ses tanières
de la chair déchiquetée de ses victimes.
14Le Seigneur de l'univers déclare :
« Je vais intervenir contre toi, Ninive,
je ferai partir en fumée tes chars de guerre,
tes lionceaux seront tués au combat.
Je mettrai un terme à tes pillages sur la terre,
on n'entendra plus les ordres de tes envoyés. »