Esaïe 21

Elle est tombée, Babylone

1Sentence sur le désert de la mer.[#21.1 13.1. – désignation probable de la Basse-Mésopotamie (Babylonie, voir 13.1+), entourée par le golfe Persique, le Tigre et l'Euphrate ; vision du désert ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour lire sentence venant du désert ; un grondement vient du désert . – cf. 2.18. – 30.6 ; Dt 1.19 ; 8.15 ; Jr 2.6.]

Comme les ouragans qui balaient le Néguev,

il arrive du désert, d'un pays redoutable.

2Une vision terrible m'apparaît :[#21.2 litt. dure . – autres traductions m'est rapportée ; m'est révélée . – (11.11) et la (13.17), peuples de l'empire perse, avaient été alliés de Babylone avant de se retourner contre elle ; cf. 24.16 ; 33.1.]

le traître trahit, le ravageur ravage.

Pars à l'attaque, Elam ! Assiège, Médie !

Je fais cesser tous les soupirs.

3C'est pourquoi mes reins sont remplis de souffrance ;[#21.3 16.11 ; cf. 13.8.]

des douleurs s'emparent de moi,

comme les douleurs d'une femme qui accouche ;

les spasmes m'empêchent d'entendre,

l'épouvante m'empêche de voir.

4Mon cœur est égaré,[#21.4 cf. Jb 7.13s. – autre traduction il (Dieu) l'a changé. – ou frayeur, déroute.]

un frémissement me remplit d'effroi ;

le crépuscule que je désirais s'est changé pour moi en un tremblement.

5On dresse la table,[#21.5 Cf. Dn 5. – autre traduction on déploie les tapis ; cette proposition est omise par . – le verbe a ailleurs le sens d’ oindre d'huile ou de donner (61.1) ; il est apparenté au mot traditionnellement transcrit messie (45.1). Les boucliers de cuir étaient graissés pour que les flèches glissent dessus au lieu d'y pénétrer (2S 1.21).]

la garde veille,

on mange, on boit…

Debout, princes !

Oignez d'huile le bouclier !

6Car ainsi m'a parlé le Seigneur :[#21.6 Cf. v. 11s ; 52.8 ; 56.10 ; Ez 33 ; Ha 2.1.]

va, place le guetteur ;

qu'il annonce ce qu'il voit.

7Il voit des chars,[#21.7 selon le sens habituel du terme hébreu qui sera traduit plus loin par Autre traduction possible une cavalerie. – le terme hébreu désigne habituellement l'attelage d'un char ou son équipage ; cf. Ez 26.7,10 ; Os 1.7.]

des chevaux deux à deux,

des colonnes d'ânes,

des colonnes de chameaux ;

et il était attentif, très attentif.

8Puis il cria comme un lion :[#21.8 sens incertain ; les mots du texte hébreu traditionnel se traduiraient plus naturellement un lion cria, mais cela n'est guère satisfaisant dans ce contexte. Un ms de porte le voyant (ou celui qui regardait ) cria.]

Seigneur, le jour je me tiens constamment sur la tour de guet,

et toutes les nuits je suis debout à mon poste de garde ;

9Des chars arrivent, avec des hommes ;[#21.9 v. 7. – Jr 51.8 ; Ap 18.2. – le sujet n'est pas exprimé (Dieu ou l'ennemi de Babylone). Plusieurs versions anciennes ont lu le passif : elles (les statues) ont été brisées.]

des chevaux, deux à deux !

Alors il dit :

Elle est tombée, elle est tombée, Babylone !

Toutes les statues de ses dieux,

il les a brisées à terre !

10Vous qui avez été battus comme du grain sur mon aire,[#21.10 litt. ma battue, de mon aire ; cf. 28.27 ; 41.15 ; Jr 51.33 ; Am 1.3 ; Mi 4.13 ; Ha 3.12. – cf. 28.22.]

ce que j'ai appris du Seigneur (YHWH) des Armées, Dieu d'Israël,

je vous l'ai dit.

Garde, où en est la nuit ?

11Sentence sur Douma.[#21.11 13.1. – On situe généralement en Arabie (Gn 25.14 ; 1Ch 1.30), non loin de ou Edom (Gn 14.6 ; 32.4 ; Dt 2.4), au sud-est de la mer Morte. signifie aussi silence (Ps 94.17 ; 115.17), d'où la traduction possible sentence silencieuse. a traduit Idumée, nom plus récent d'Edom. – 62.6 ; cf. v. 6 ; Ez 33.2,6 ; Ps 130.6.]

On me crie de Séir :

Garde, où en est la nuit ?

Garde, où en est la nuit ?

12Le garde répond :[#21.12 cf. 17.14 ; 37.36 ; Ps 30.6 ; 46.6 ; Rm 13.12 ; d'autres comprennent : le matin vient, mais il fait encore nuit. – cf. 1.27.]

Le matin vient, et la nuit aussi.

Si vous voulez interroger, interrogez !

Revenez, oui, venez !

Contre l'Arabie

13Sentence contre l'Arabie.[#21.13 13.1. – le terme pourrait aussi s'appliquer à toute région aride où séjournent des nomades (cf. 13.20). – le terme est souvent traduit par forêt. – litt. des Dedanites, peuple nomade, cf. Gn 10.7 ; 25.2s ; Jr 25.23 ; 49.8 ; Ez 25.13 ; 27.15,20 ; 38.13.]

Vous passerez la nuit dans les broussailles de l'Arabie,

caravanes de Dedân !

14Portez de l'eau à ceux qui ont soif ;[#21.14 oasis au nord-ouest de la péninsule arabique ; cf. Gn 25.15 ; 1Ch 1.30.]

les habitants du pays de Téma

vont au-devant des fugitifs avec du pain.

15Car ils fuient devant les épées,[#21.15 litt. le poids.]

devant l'épée tirée, devant l'arc tendu,

devant les malheurs de la guerre.

16Car ainsi m'a parlé le Seigneur : Encore une année comme les années d'un salarié, et toute la gloire de Qédar disparaîtra.[#21.16 16.14. – autre tribu nomade (42.11 ; 60.7 ; Gn 25.13 ; Jr 2.10 ; Ez 27.21 ; Ps 120.5) ; elle s'était mise au service des envahisseurs (cf. Jr 49.28-33).]

17Il ne restera qu'un petit nombre de vaillants archers, fils de Qédar – c'est le Seigneur , le Dieu d'Israël, qui parle.[#21.17 Cf. 1.9+.]

Nouvelle Bible Segond © Société biblique française-Bibli'O, 2002 Première édition de la Bible d’étude : sous la direction de Henri Blocher, Jean-Claude Dubs†, Mario Echtler†, Jean-Claude Verrecchia, coordination Didier Fougeras.
Published by: French Bible Society