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1Après cela, David interrogea le Seigneur : Monterai-je dans une des villes de Juda ? Le Seigneur lui répondit : Monte. David demanda : Où monterai-je ? Il répondit : A Hébron.[#2.1 1S 22.10+. – ou me rendrai-je ; l'hébreu met ici l'accent moins sur la différence d'altitude que sur la nuance théologique du verbe, cf. 1S 1.3. – cf. 5.1-3 ; au centre des monts de Judée, cette ville est déjà citée dans les récits concernant les patriarches (Gn 13.18 ; 23.2), et au moment du partage du pays de Canaan (Jos 14.13 ; 21.11s).]
2David y monta, ainsi que ses deux femmes, Ahinoam, la Jizréélite, et Abigaïl, femme de Nabal, le Carmélite.[#2.2 c.-à-d. veuve de Nabal, selon 1S 25.42s.]
3David fit aussi monter les hommes qui étaient avec lui, chacun avec sa famille, et ils s'installèrent dans les villes d'Hébron.[#2.3 cf. 1S 22.1-2. – litt. sa maison ou sa maisonnée . – c.-à-d. les localités proches d'Hébron.]
4Les hommes de Juda vinrent ; là, ils conférèrent l'onction à David pour qu'il soit roi sur la maison de Juda.[#2.4 cette consécration royale publique confirme l'onction secrète de 1S 16.12s. Elle sera suivie (5.3) d'une nouvelle onction faisant de David le roi de l'ensemble du peuple d'Israël. – 1S 31.11-13.]
On dit à David que les hommes de Yabesh de Galaad avaient enseveli Saül.
5David envoya des messagers aux gens de Yabesh de Galaad, pour leur dire : Soyez bénis du Seigneur , puisque vous avez agi avec fidélité envers Saül, votre seigneur, et que vous l'avez enseveli.[#2.5 cf. 1S 15.13 ; 23.21. – Jg 8.35.]
6A présent, que le Seigneur agisse envers vous avec fidélité et loyauté ! Moi aussi je vous ferai du bien, puisque vous avez agi de la sorte.[#2.6 cf. 15.20 ; Gn 24.27,49 ; 47.29 ; Jos 2.14.]
7Prenez courage, soyez vaillants : Saül, votre seigneur, est mort, et c'est à moi que la maison de Juda a conféré l'onction pour que je sois roi sur elle.[#2.7 cf. Jg 7.11 ; Za 8.9,13 ; voir aussi 1S 23.16. – cf. 1S 14.52.]
8Cependant Abner, fils de Ner, le chef de l'armée de Saül, prit Ish-Bosheth, fils de Saül, et le fit passer à Mahanaïm.[#2.8 1S 14.50. – ce nom signifie homme de honte ; il est probablement la déformation méprisante du nom ( Homme de Baal ; voir Esh-Baal en 1Ch 8.33), lequel a été volontairement modifié par des copistes anciens pour éviter d'écrire le nom du dieu cananéen Baal, concurrent dangereux du Dieu d'Israël. – localité située à l'est du Jourdain (cf. 17.24,27 ; Gn 32.3 ; Jos 13.26 ; 21.38) ; Abner pense que le roi (v. 9) y sera moins exposé qu'en Cisjordanie.]
9Il l'investit de la royauté sur le Galaad, sur les Ashourites, sur Jizréel, sur Ephraïm, sur Benjamin, sur tout Israël.[#2.9 ou il le fit roi ; cf. 1S 11.15 ; 1R 1.43 ; 16.16. – région de Transjordanie, voir Dt 3.12-17. – peuplade non identifiée ; a lu les Tassirites, les Ashérites, et et les Geshourites . – cf. 1S 29.1. – deux des tribus d'Israël. – expression récapitulative, désignant sans doute ici Israël au sens étroit de ce qui sera plus tard le royaume du Nord.]
10Ish-Bosheth, fils de Saül, avait quarante ans lorsqu'il devint roi sur Israël, et il régna deux ans ; seule la maison de Juda avait suivi David.[#2.10 v. 4.]
11Le temps que David fut roi, à Hébron, sur la maison de Juda, fut de sept ans et six mois.[#2.11 litt. le compte des jours . – cf. 5.5 ; 1R 2.11 ; 1Ch 29.27.]
12Abner, fils de Ner, et les hommes d'Ish-Bosheth, fils de Saül, se mirent en campagne à Mahanaïm et partirent en direction de Gabaon.[#2.12 litt. sortirent ; cf. 1S 8.20. – localité située à 10 km au nord-ouest de Jérusalem ; cf. Jos 9.3.]
13Joab, fils de Tserouya, et les hommes de David partirent aussi en campagne. Les deux troupes se rencontrèrent près du réservoir de Gabaon et s'arrêtèrent de part et d'autre du réservoir.[#2.13 neveu de David, qui deviendra le général en chef de son armée ; voir 8.16 ; 1S 26.6. – litt. sortirent, v. 12. – litt. ils les rencontrèrent . – les fouilles archéologiques de Gabaon ont mis au jour une grande citerne qui pourrait bien être identifiée à ce]
14Abner dit à Joab : Voici ce que je te propose : que des jeunes gens se mesurent devant nous en combat singulier ! Joab répondit : D'accord ![#2.14 litt. que les jeunes gens se lèvent, je te prie, et qu'ils se mesurent… Abner propose d'éviter un combat général en s'en remettant au résultat d'un entre quelques soldats choisis dans les deux camps. Le verbe traduit par se mesurer en combat singulier a ailleurs le sens de s'amuser, se divertir, jouer . – litt. qu'ils se lèvent !]
15Ils se levèrent et s'avancèrent en nombre égal, douze pour Benjamin et pour Ish-Bosheth, fils de Saül, et douze parmi les hommes de David.[#2.15 litt. en nombre . – le choix de ce nombre pourrait signifier que chaque camp a la prétention de représenter les douze tribus d'Israël.]
16Chacun, saisissant son adversaire par la tête, lui enfonça son épée dans le flanc : ils tombèrent tous ensemble. Et on donna à ce lieu de Gabaon le nom de Helqath-Tsourim.[#2.16 litt. son compagnon, c.-à-d. celui qui lui fait face . – sous-entendu dans le texte. – ce nom signifie champ des rochers ; ce pourrait être une appellation métaphorique pour les jeunes soldats solides comme des rochers ; au contraire, certains commentateurs pensent que le nom n'a rien à voir avec l'épisode raconté. D'autres, avec ou sans modification du texte hébreu traditionnel, traduisent champ des épées acérées ou champ des flancs.]
17Il y eut en ce jour-là une bataille extrêmement rude, dans laquelle Abner et les hommes d'Israël furent battus par les gens de David.[#2.17 L'issue du combat singulier n'ayant pas permis de départager les adversaires, s'engage entre les deux camps. – la victoire ne sera que temporaire, le conflit se poursuivant, comme le montre 3.1 ; cf. 1S 4.2.]
18Il y avait là les trois fils de Tserouya : Joab, Abishaï et Asaël. Asaël était rapide comme une de ces gazelles qui courent dans la campagne :[#2.18 cf. v. 13 ; 1S 26.6. – litt. était léger quant à ses pieds ; on trouve un même qualificatif appliqué à Achille par le poète grec Homère. – litt. cf. Ct 8.14 ; 1Ch 12.9.]
19il poursuivit Abner, sans s'écarter de ses traces ni à droite ni à gauche.[#2.19 c.-à-d. à la poursuite d'un autre adversaire.]
20Abner se retourna et demanda : Est-ce toi, Asaël ? Il répondit : Oui, c'est moi.[#2.20 litt. moi.]
21Abner lui dit : Ecarte-toi à droite ou à gauche ; attrape l'un de ces jeunes gens et dépouille son cadavre. Mais Asaël ne voulut pas se détourner de lui.[#2.21 n'importe où (sous-entendu : mais cesse de me poursuivre). – essentiellement pour récupérer son équipement et ses armes, voir Jg 14.19. – litt. de derrière lui, de même dans la suite.]
22Abner dit encore à Asaël : Détourne-toi de moi ; pourquoi devrais-je t'abattre ? Comment pourrais-je ensuite regarder en face Joab, ton frère ?[#2.22 litt. pourquoi te frapperais-je à terre ? c.-à-d. pourquoi me mets-tu dans l'obligation de te tuer ?]
23Mais Asaël refusa de se détourner. Sur quoi Abner le frappa au ventre avec l'extrémité inférieure de sa lance, et la lance sortit par-derrière. Il tomba et mourut sur place. Tous ceux qui arrivaient à l'endroit où Asaël était tombé mort s'arrêtaient.[#2.23 cf. 3.27 ; 4.6 ; 20.9s ; Jg 3.21 ; voir aussi Dt 27.24. – litt. l'arrière (et non la pointe). Abner voulait peut-être seulement empêcher Asaël de continuer la poursuite, par un coup qui le jetterait à terre ; mais Asaël, dans son impétuosité, vient s'empaler sur la lance de son adversaire. – cf. 20.12.]
24Joab et Abishaï poursuivirent Abner, et le soleil se couchait quand ils arrivèrent au coteau d'Amma, qui est en face de Guiah, sur le chemin du désert de Gabaon.[#2.24 Les détails géographiques de ce v. ne permettent pas d'identifier les lieux précis où se déroule l'action.]
25Les fils de Benjamin se rassemblèrent derrière Abner, formèrent une troupe et s'arrêtèrent au sommet d'une colline.
26Abner appela Joab et lui dit : L'épée dévorera-t-elle toujours ? Ne sais-tu pas que cela finira par de l'amertume ? Quand finiras-tu par dire aux hommes de ne plus poursuivre leurs frères ?[#2.26 Après le regroupement des fuyards en débandade (v. 25), Abner réclame un arrêt des combats, au nom de l'unité d'Israël (les deux troupes adverses sont composées de ). – voir 1S 15.8. – cf. Mt 26.52.]
27Joab répondit : Par la vie de Dieu, si tu n'avais pas parlé, les hommes n'auraient pas cessé de poursuivre leurs frères avant le matin.[#2.27 variante unique de la formule fréquente de serment par la vie du (voir 1S 14.39) ; et présentent la formule habituelle. – autre traduction ce n'est qu'au matin que les hommes auraient cessé de poursuivre leurs frères . – cf. Pr 17.14.]
28Joab sonna de la trompe, et tous les hommes s'arrêtèrent ; ils ne poursuivirent plus Israël et cessèrent le combat.[#2.28 cf. 15.10 ; 18.16 ; 20.22 ; 1R 1.39. – litt. ne continuèrent plus à se battre.]
29Abner et ses hommes marchèrent toute la nuit dans la plaine aride ; ils passèrent le Jourdain, traversèrent tout le Bitrôn et arrivèrent à Mahanaïm.[#2.29 nom hébreu de la vallée du Jourdain et de la dépression où s'étend la mer Morte ; cf. Jos 8.14 ; 1S 23.24. – le mot hébreu correspondant ne se rencontre qu'ici ; il est interprété comme un nom propre de lieu, désignant le vallon qui conduit à Mahanaïm ; certains spécialistes y voient plutôt un nom commun, signifiant soit tout le ravin, soit toute la matinée . – v. 8,12.]
30Joab revint de la poursuite d'Abner et rassembla toute l'armée ; il manquait dix-neuf des hommes de David, ainsi qu'Asaël.
31Mais les hommes de David avaient abattu trois cent soixante des hommes de Benjamin et d'Abner.
32Ils emportèrent Asaël et l'ensevelirent dans le tombeau de son père, à Beth-Léhem. Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit, et ils arrivèrent à Hébron à l'aube.[#2.32 le nom du père d'Asaël est inconnu, mais sa mère était Tserouya, sœur de David ; il n'est donc pas étonnant que la famille soit installée à Beth-Léhem, sa patrie. – litt. (la lumière) brilla pour eux à Hébron.]