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1La troisième année du règne du roi Belshatsar, moi, Daniel, j'eus une vision, après celle que j'avais eue précédemment.[#8.1 A partir d'ici le texte est de nouveau en hébreu (cf. 2.4). – 5.1 ; cf. 7.1.]
2Je regardais, dans cette vision ; à ce que je voyais, j'étais à Suse la citadelle, dans la province d'Elam ; pendant que je regardais la vision, je me trouvais près de l'Oulaï.[#8.2 Est 1.2 ; Né 1.1. – Gn 10.22. – litt. du canal Oulaï, identifié avec l'actuel Shaour, fleuve traversant la ville de Suse.]
3Levant les yeux, je vis un bélier qui se tenait devant le canal. Il avait deux cornes ; ces cornes étaient hautes, mais l'une était plus haute que l'autre ; la plus haute s'éleva la dernière.[#8.3 V. 20 ; cf. Ap 13.11. – la dynastie perse s'empara de l'empire sous Cyrus (549 av. J.-C.), après une période de domination mède.]
4Je vis le bélier qui frappait de ses cornes à l'ouest, au nord et au sud. Aucun animal ne pouvait lui résister, et personne ne pouvait délivrer de son pouvoir ; il faisait ce qu'il voulait et grandissait.[#8.4 cf. 7.5 ; Ez 34.17s ; Za 10.3. – litt. de sa main ; cf. v. 7 ; 11.16 ; Jg 2.14. Allusion aux conquêtes de l'empire perse : Lydie, Babylonie, Syrie, Israël, Egypte etc.]
5Comme je réfléchissais, un bouc arriva de l'ouest, parcourant toute la terre sans la toucher ; ce bouc avait une corne imposante entre les yeux.[#8.5 V. 21. – Es 41.3 ; image de la rapidité et de l'étendue des conquêtes d'Alexandre le Grand (cf. 7.6). – le terme correspondant est absent d'une version grecque (Théodotion).]
6Il arriva jusqu'au bélier qui avait deux cornes et que j'avais vu se tenant devant le canal ; il courut sur lui dans l'ardeur de sa force.[#8.6 Alexandre franchit l'Hellespont pour conquérir l'Asie sous domination perse en 334 av. J.-C.]
7Je le vis qui s'approchait du bélier et s'exaspérait contre lui ; il frappa le bélier et lui brisa les deux cornes, sans que le bélier eût la force de lui résister ; il le jeta par terre et le piétina, et il n'y eut personne pour délivrer le bélier de son pouvoir.[#8.7 cf. 11.11. – 7.7,19 ; cf. 2R 14.9. – cf. Es 5.29 ; Os 5.14.]
8Le bouc devint très grand ; mais lorsqu'il fut puissant, la grande corne se brisa. Quatre cornes imposantes s'élevèrent à sa place, dans les directions des quatre vents du ciel.[#8.8 11.4 : mort d'Alexandre (323 av. J.-C.) et partage de l'empire entre ses généraux. – cf. 7.2+.]
9De l'une d'elles sortit une corne, toute petite, qui s'agrandit beaucoup vers le sud, vers l'est, et vers le plus beau des pays.[#8.9 autre traduction de l'une d'elles, de la petite, sortit une corne… A la mort d'Alexandre, Séleucos I hérite de la Syrie et de la Babylonie ; c'est de sa dynastie que sortira Antiochos IV, qui fera campagne contre l'Egypte, et contre les Parthes, avant de s'en prendre au (litt. la beauté ou l'ornement ), Israël (cf. 11.16,41 ; Jr 3.19 ; Ez 20.6 ; Za 7.14).]
10Elle s'éleva jusqu'à l'armée du ciel, fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et elle les piétina.[#8.10 cf. v. 24s ; 7.10,14,18,27 ; 12.3 ; voir aussi Es 14.13s ; Ap 8.10 ; 12.4.]
11Elle grandit jusqu'au Prince de l'armée : le sacrifice constant lui fut enlevé, et le lieu de son sanctuaire fut rejeté.[#8.11 11.31 ; 12.11. – v. 25+. – Ex 29.38-46 ; Nb 28.3-6 ; Ez 46.13-15 ; cf. 1 1.54 : « Le roi (Antiochos) construisit l'abomination de la dévastation (un autel à Zeus Olympien) sur l'autel des holocaustes… », mettant ainsi fin aux sacrifices prescrits par la loi ; autre lecture traditionnelle elle lui enleva le sacrifice constant . – Le texte hébreu de la fin du verset et jusqu'au v. 13 est obscur et a donné lieu à des traductions diverses.]
12L'armée fut livrée, en plus du sacrifice constant, à cause de la transgression ; la corne jeta la vérité par terre et réussit dans ses entreprises.[#8.12 Cf. v. 11. – ou pour cause de révolte, avec perversité, pour la transgression. – le sujet est sous-entendu dans le texte. – cf. 2Ch 31.21.]
13J'entendis parler un saint ; et un autre saint dit à celui qui parlait : Jusqu'à quand durera la vision sur le sacrifice constant, sur la transgression dévastatrice, sur le sanctuaire et l'armée livrés et piétinés ?[#8.13 4.10. – 12.6 ; cf. Es 6.11 ; Ha 1.2 ; Ap 6.10.]
14Et il me dit : Jusqu'à deux mille trois cents soirs et matins ; après quoi le sanctuaire sera rétabli.[#8.14 c.-à-d., selon toute probabilité, 1 150 jours ; il s'agit vraisemblablement d'une précision (cf. le chiffre plus symbolique de 7.25) sur la période pendant laquelle le sacrifice constant (offert soir et matin, cf. v. 11 ; 9.21) a été interrompu entre l'automne 167 et décembre 164 av. J.-C. Certains comprennent deux mille trois cents jours . – litt. , c.-à-d. rendu à sa juste fonction.]
15Tandis que moi, Daniel, je regardais cette vision et que je cherchais à la comprendre, apparut quelqu'un qui avait l'aspect d'un homme vaillant ; il se tenait debout devant moi.[#8.15 (v. 16) cf. Ez 1.26.]
16J'entendis la voix d'un être humain au milieu de l'Oulaï ; il criait : Gabriel, fais comprendre la vision à celui-ci.[#8.16 ce nom signifie Homme vaillant (même mot qu'au v. 15) de Dieu (hébreu ’El ) ou Dieu est mon héros ; 1 en fait l'un des quatre archanges, avec Michel (voir 10.13), Uriel et Raphaël ; cf. Dn 9.21-23 ; Lc 1.19,26. – ce n'est pas exactement le terme ainsi traduit au v. 15, mais un synonyme, traduit par aspect au v. 15. On le retrouve dans ce sens aux v. 26 (la première fois), 27 ; 9.23 ; 10.1 ; terme apparenté en 10.7s,16. Cf. Ez 1.1.]
17Il vint alors près de l'endroit où j'étais. A sa venue, je fus rempli d'effroi et je tombai face contre terre. Il me dit : Comprends, humain, car la vision est pour le temps de la fin.[#8.17 Ez 1.28 ; Ap 1.17. – 9.22 ; 10.14. – litt. d'homme. – ou que . – v. 19 ; 11.35 ; cf. Ez 21.30,34 ; 35.5 ; Am 8.2 ; Ha 2.3 ; 1Co 15.24.]
18Comme il me parlait, je restai frappé de torpeur, face contre terre. Il me toucha et me fit tenir debout à l'endroit où j'étais.[#8.18 10.9s. – ou profond sommeil ; cf. Gn 2.21.]
19Puis il me dit : Je te fais connaître ce qui arrivera au terme de la fureur, car il y a un temps fixé pour la fin.[#8.19 cf. Mt 3.7. – litt. au temps (de) la fin, ce qui pourrait aussi signifier il s'agit du temps de la fin ; cf. v. 17+ ; 11.27,35 ; 12.7-13.]
20Le bélier que tu as vu et qui avait deux cornes, ce sont les rois de Médie et de Perse.[#8.20 V. 3 ; cf. 5.28.]
21Le bouc velu, c'est le roi de Grèce. La grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi.[#8.21 Cf. v. 5-7 et notes. – 10.20 ; 11.2 ; cf. Gn 10.2. – Alexandre le Grand.]
22Les quatre qui se dressèrent à sa place quand elle fut brisée, ce sont quatre royaumes qui se dresseront à partir de cette nation, mais qui n'auront pas sa force.[#8.22 V. 8.]
23A la fin de leur règne,[#8.23 probablement Antiochos (cf. v. 9-12 et notes). – litt. fort de visage (tournure traduite par au visage farouche en Dt 28.50 et air effronté en Pr 7.13) et comprenant les énigmes ; cf. v. 25 ; 11.21 ; Jg 14.12 ; 1R 10.1.]
lorsque les transgresseurs auront comblé la mesure,
un roi insolent et retors se dressera.
24Sa puissance s'affermira, mais ce ne sera pas par sa propre force ;[#8.24 V. 10-13 ; 7.25. – ou monstrueuses ; cf. 11.36 ; 12.6 ; Jd 16. – 7.18s.]
il causera des destructions inouïes,
réussira dans ses entreprises
et détruira les puissants
et le peuple des saints.
25Par son habileté,[#8.25 Es 10.12 ; Jr 48.29 ; 49.16 ; Ab 1.3. – cf. 1 1.30 : « Il (l'émissaire d'Antiochos) adressa aux habitants (de Jérusalem) de fausses paroles de paix et on le crut. Puis il se jeta sur la ville à l'improviste… et fit périr beaucoup de gens en Israël. » – v. 11 ; 10.13 ; 11.36 ; Ap 17.14 ; 19.16. – cf. 2.34,45.]
la tromperie lui réussira,
il aura de l'arrogance dans le cœur,
et en pleine paix, il détruira une multitude de gens ;
il se dressera contre le Prince des princes,
mais il sera brisé, sans l'action d'aucune main.
26Cette vision des soirs et des matins est certaine.[#8.26 v. 14. – 12.10 ; cf. Ap 10.4. – litt. (elle est) pour des jours nombreux ; cf. v. 17,19 ; 10.14 ; Ez 12.27.]
Quant à toi, tiens secrète cette vision,
car elle se rapporte à des jours lointains.
27Moi, Daniel, je fus plusieurs jours affaibli et malade ; puis je me levai et m'occupai des affaires du roi. J'étais atterré à cause de la vision ; je ne la comprenais pas.[#8.27 2.1 ; 7.28. – 2.48. – autre traduction et personne ne la comprenait.]