Cantique des cantiques 5

1J'entre dans mon jardin, ô mariée, ma sœur ;[#5.1 Cf. 4.9-16. – (1.2+) Es 55.1. – cf. 1.8. – est le pluriel du mot traduit par compagne en 1.9. – autre traduction bien-aimés, pluriel (en apostrophe) du nom habituellement donné à l'amoureux (cf. 1.13).]

je recueille ma myrrhe avec mes essences odoriférantes,

je mange mon rayon de miel avec mon miel,

je bois mon vin avec mon lait…

Mangez, amis, buvez, enivrez-vous de caresses !

Elle lui ouvre sa porte, mais trop tard

2J'étais endormie, mais mon cœur veillait…[#5.2 évocation d'un rêve, que certains identifient au récit de 3.2–5.1.]

C'est mon bien-aimé qui frappe :

« Ouvre-moi, ma sœur, mon amie,

ma colombe, ma parfaite !

Car ma tête est couverte de rosée,

mes boucles, des gouttelettes de la nuit. »

3J'ai quitté ma tunique : comment la remettrais-je ?[#5.3 hésitation pudique ou coquette ; quand elle se décidera (v. 5), il sera trop tard.]

Je me suis lavé les pieds ; comment les salirais-je ?

4Mon bien-aimé a passé la main par l'ouverture,[#5.4 sans doute un trou dans la porte, par lequel il espérait actionner le verrou. – cf. Es 16.11 ; Pr 7.11.]

mes entrailles ont frémi à cause de lui.

5Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé ;[#5.5 cf. v. 2 ; 4.12. – 1.13+ ; cf. 4.14s. Peut-être l'huile parfumée à la myrrhe était-elle destinée à graisser le pour qu'il ne fasse pas de bruit.]

et de mes mains a ruisselé la myrrhe,

de mes doigts, la myrrhe s'est répandue

sur la poignée du verrou.

6J'ai ouvert à mon bien-aimé ;[#5.6 litt. mon âme est sortie à son parler, ou, en interprétant différemment le dernier verbe, à sa fuite . L'ensemble de l'expression peut signifier aussi bien je me suis sentie défaillir que je suis sortie à sa recherche . – 3.1.]

mais mon bien-aimé avait tourné le dos, il était passé.

J'ai défailli à ses paroles.

Je l'ai cherché et ne l'ai pas trouvé ;

je l'ai appelé, et il ne m'a pas répondu.

7Les gardes qui font le tour de la ville m'ont trouvée ;[#5.7 Cf. 3.3 ; voir aussi 1.7.]

ils m'ont frappée, ils m'ont blessée,

ils m'ont enlevé ma mantille, les gardes des murailles.

8Je vous en adjure, filles de Jérusalem,[#5.8 Cf. 2.7+. – 2.5.]

si vous trouvez mon bien-aimé,

que lui direz-vous ?

Que je suis malade d'amour.

9Qu'a-t-il de plus qu'un autre, ton bien-aimé ?[#5.9 1.13. – sous-entendu dans le texte, de même 6.1. – 1.15+.]

Dis-le-nous, toi, la plus belle des femmes !

Qu'a-t-il de plus qu'un autre, ton bien-aimé,

pour que tu nous adjures ainsi ?

10Mon bien-aimé est blanc et vermeil ;[#5.10 (ou roux ) : cf. 2.4 ; Gn 25.25 ; 1S 16.12 ; Lm 4.7. – cf. 2.4. – cf. 2S 18.3 ; Ec 7.28.]

il se signale entre dix mille.

11Sa tête est de l'or fin,[#5.11 traduction incertaine ; le terme hébreu pourrait aussi désigner les grappes de fruits noirs de certains palmiers.]

ses boucles sont flottantes,

noires comme le corbeau.

12Ses yeux sont comme des colombes[#5.12 cf. 1.15+. – autres traductions sur les cours d'eau ; dans le lit des torrents ; sur le terme correspondant, voir Ps 18.16 ; Jb 6.15.]

près des torrents,

se baignant dans le lait,

reposant au sein de l'abondance.

13Ses joues sont comme un parterre d'essences odoriférantes,[#5.13 1.10. – cf. 6.2.]

des tours parfumées ;

ses lèvres sont des lis

d'où ruisselle la myrrhe répandue.

14Ses mains sont des anneaux d'or[#5.14 cf. Ez 1.16. – litt. ses entrailles, comme au v. 4 ; l'expression désigne peut-être ici le sexe masculin. – Ex 24.10.]

garnis de chrysolithe ;

son ventre est de l'ivoire poli

couvert de lapis-lazulis.

15Ses cuisses sont des colonnes de marbre blanc[#5.15 litt. fondées ; cf. Ps 144.12. – autre traduction son aspect ; cf. 2.14. – cf. 1.17 ; 3.9.]

posées sur des bases d'or fin.

Son visage est comme le Liban,

il se distingue comme les cèdres.

16Sa bouche n'est que douceur,[#5.16 litt. son palais ; cf. 2.3+.]

et tout son être est désirable.

Tel est mon bien-aimé, tel est mon compagnon,

filles de Jérusalem !

Nouvelle Bible Segond © Société biblique française-Bibli'O, 2002 Première édition de la Bible d’étude : sous la direction de Henri Blocher, Jean-Claude Dubs†, Mario Echtler†, Jean-Claude Verrecchia, coordination Didier Fougeras.
Published by: French Bible Society