Cantique des cantiques 8

1Ah ! si tu étais mon frère,[#8.1 cf. 4.9. – litt. tétant (ou suçant ) les seins . – même verbe hébreu que dans couvrir de baisers en 1.2 ; cf. Pr 7.13.]

nourri au sein de ma mère !

Je te trouverais dehors, je t'embrasserais,

et on ne me mépriserait pas.

2Je te conduirais, je t'introduirais dans la maison de ma mère ;[#8.2 3.4. – 5.1. – autre mot qu'en 7.3. – 4.3+,13.]

tu m'instruirais,

et je te ferais boire du vin parfumé,

du jus de mes grenades.

3Que sa main gauche soit sous ma tête,[#8.3 2.6.]

que son bras droit m'enlace !

4Je vous en adjure, filles de Jérusalem,[#8.4 2.7+.]

n'éveillez pas, ne réveillez pas l'amour,

avant qu'il le désire.

L'amour est fort comme la mort

5Qui est celle qui monte du désert,[#8.5 3.6. – cf. v. 4 ; a lu les pronoms compléments au féminin : je t'ai éveillée… – 2.3+. – autre traduction a éprouvé les douleurs pour te mettre au monde ; cf. Ps 7.15.]

appuyée sur son bien-aimé ?

Je t'ai éveillé sous le pommier ;

là même où ta mère t'a conçu,

là où t'a conçu celle qui t'a mis au monde.

6Place-moi comme un sceau sur ton cœur,[#8.6 litt. le sceau, objet personnel, que l'on emporte partout avec soi ; il marque de son empreinte ce qui appartient à son propriétaire et authentifie les documents émanant de lui ; cf. Gn 38.18 ; 1R 21.8 ; Jr 22.24 ; Ag 2.23. – v. 3 ; 2.6. – Es 28.15 ; Os 13.14 ; Ha 2.5. – Dt 32.24 ; Ps 76.4 (le même mot est rendu par foudres ) ; Jb 5.7 ( étincelles ). – litt. de feu . – litt. flamme-de-Yah (forme abrégée du divin YHWH ) ; ce serait la seule mention de Dieu dans le Cantique, à moins qu'on ne change la vocalisation de l'hébreu pour lire ses flammes . Certains commentateurs, tout en lisant une flamme du , comprennent cette expression dans un sens superlatif et impersonnel : une flamme sacrée, puissante, redoutable (cf. Gn 1.2, et l'expression le feu du , désignant la foudre, en Nb 11.1,3 ; 1R 18.38 ; 2R 1.12 ; Jb 1.16).]

comme un sceau sur ton bras ;

car l'amour est fort comme la mort,

la passion jalouse est dure comme le séjour des morts ;

ses fièvres sont des fièvres brûlantes,

une flamme du Seigneur (Yah).

7De grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour,[#8.7 Ps 18.17 ; 77.20 ; cf. Gn 6–9. – Es 43.2. – cf. Mt 13.44,46.]

et des fleuves ne sauraient l'emporter ;

quand un homme donnerait tous les biens de sa maison contre l'amour,

il n'obtiendrait que le mépris.

8Nous avons une petite sœur[#8.8 Cf. 1.6 ; sur le cf. Gn 24.50 ; 34 ; 2S 13. – litt. où on parlera d'elle ; expression analogue en 1S 25.39 ; d'autres comprennent où on parlera contre elle.]

qui n'a pas encore de seins ;

que ferons-nous pour notre sœur

le jour où on la demandera en mariage ?

9Si elle est une muraille,[#8.9 certains comprennent nous la bloquerons (avec) ; le verbe est habituellement traduit par assiéger (Dt 20.12,19 etc.). – 1.17.]

nous bâtirons sur elle des créneaux d'argent ;

si elle est une porte,

nous fixerons sur elle une planche de cèdre.

10Je suis une muraille,[#8.10 réponse à la question des v. 8s. – (litt. comme celle ) (cf. 1.3 ; 5.6ss) autre traduction possible qui procure (cf. Mt 5.9). – hébreu shalom, en assonance avec Salomon ( Shelomo ) au v. 11 (voir aussi 1.1 ; 7.1).]

et mes seins en sont comme les tours ;

aussi ai-je été à ses yeux celle qui trouve la paix.

11Salomon avait une vigne à Baal-Hamôn ;[#8.11 v. 10 ; 1.1. – 1.6 ; cf. Ec 2.4 ; 1Ch 27.27. – Maître de la foule . – (probablement des sicles ; voir , poids et monnaies) cf. Es 7.23. – Certains voient dans l'ensemble de ce verset énigmatique une allusion au harem de Salomon ; cf. 6.8 ; 1R 11.3.]

il remit la vigne à des gardiens ;

chacun apportait pour son fruit mille pièces d'argent.

12Ma vigne à moi, je l'ai devant moi.[#8.12 cf. Gn 24.51. – litt. les mille . – le terme est traduit par gardiens au v. 11.]

A toi, Salomon, les mille pièces,

et deux cents à ceux qui en gardent le fruit !

13Toi qui habites dans les jardins,[#8.13 cf. 2.2 ; 4.12ss ; 6.2. – 1.7. – 2.14.]

des compagnons t'écoutent :

fais-moi entendre ta voix !

14Prends la fuite, mon bien-aimé ![#8.14 Cf. 2.17.]

Sois semblable à la gazelle ou au faon des biches

sur les monts des essences odoriférantes !

Nouvelle Bible Segond © Société biblique française-Bibli'O, 2002 Première édition de la Bible d’étude : sous la direction de Henri Blocher, Jean-Claude Dubs†, Mario Echtler†, Jean-Claude Verrecchia, coordination Didier Fougeras.
Published by: French Bible Society