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1Les habitants de Zif allèrent trouver Saül à Guibéa et lui dirent : « Ne sais-tu pas que David se cache dans les collines de Hakila, près de la plaine inculte ? »[#26.1 : Comparer 23.14, 19 et les notes ; : Comparer 10.5 et la note.]
2Saül se mit donc en route pour le désert de Zif afin d'y chercher David. Il était accompagné de trois mille des meilleurs soldats d'Israël.
3Il établit son camp dans les collines de Hakila, au bord de la route. David, qui se tenait dans le désert, apprit que Saül venait l'y pourchasser.
4Il envoya des gens s'informer, et eut ainsi la certitude que Saül était arrivé.
5Il se rendit à l'emplacement du camp de Saül et repéra l'endroit précis où dormaient Saül et Abner, fils de Ner, le chef de l'armée ; Saül dormait au centre du camp, et toute la troupe campait autour de lui.
Voici un nouveau récit qui révèle la vaillance et la noblesse de cœur de David. Saül et ses gardes dorment. Un coup de lance aurait mis fin aux jours du roi. Mais David respecte le roi que le Seigneur a choisi. Il refuse de porter la main contre lui.
En rapportant ce geste généreux de David, le livre de Samuel fait l'éloge de son héros. Il est en faveur de la monarchie et reconnaît qu'elle vient de Dieu. Dans une société monarchique, le crime de lèse-majesté aura toujours des conséquences considérables : le refus d'allégeance ouvre la voie à l'instabilité politique et religieuse.
6David appela Ahimélek le Hittite et Abichaï, frère de Joab, dont la mère s'appelait Serouia ; il leur demanda : « L'un de vous viendrait-il avec moi jusqu'au camp de Saül ? » – « J'irai avec toi », répondit Abichaï.
7Pendant la nuit, David et Abichaï se rendirent au camp de l'armée : Saül, couché, dormait au centre du camp, sa lance plantée en terre près de sa tête. Abner et la troupe dormaient tout autour de lui.
8Abichaï dit à David : « Cette nuit, Dieu livre ton ennemi en ton pouvoir. Permets-moi d'aller le clouer au sol avec sa lance. Un coup suffira, je n'aurai pas besoin de lui en donner un deuxième. » –
9« Non, répondit David, ne le tue pas ! Penses-tu que l'on puisse rester impuni après avoir attenté à la vie du roi que le Seigneur a choisi ?
10Par le Seigneur vivant, je te l'affirme, le Seigneur lui-même mettra fin à sa vie, soit qu'il meure de mort naturelle, soit qu'il succombe au cours d'un combat.
11Mais que le Seigneur me préserve d'attenter à la vie du roi qu'il s'est choisi. Contentons-nous de prendre la lance qui est près de son chevet et la cruche d'eau, et allons-nous-en. »
12David prit la lance et la cruche près de la tête de Saül et ils s'en allèrent. Personne ne se réveilla, personne ne vit ni ne sut quoi que ce soit ; tout le monde dormait, car le Seigneur avait fait tomber sur eux un profond sommeil.
13David passa de l'autre côté de la vallée et se tint sur une hauteur, à bonne distance du camp de Saül.
14Il cria en direction de l'armée pour appeler Abner, fils de Ner : « Eh, Abner ! Réponds donc ! » – « Qui ose déranger ainsi le roi ? » demanda Abner.
15David reprit : « Abner, tu es un homme, n'est-ce pas ? Il n'y a pas de meilleur soldat que toi en Israël ! Alors pourquoi n'as-tu pas mieux protégé le roi, ton maître ? Quelqu'un est venu pour le tuer.
16Par le Seigneur vivant, ce n'est pas beau de négliger ainsi ton devoir ! Vous mériteriez tous la mort pour n'avoir pas protégé votre maître, le roi choisi par le Seigneur ! Regarde donc au chevet du roi : Où sont sa lance et sa cruche d'eau ? »
17Saül reconnut la voix de David et demanda : « David, mon fils, est-ce bien toi qui me parles ? » – « C'est bien moi, Majesté », répondit David.
18Et il ajouta : « Pourquoi le roi me poursuit-il ? Que lui ai-je fait ? Quel mal ai-je commis ?
19Que le roi veuille bien écouter ce que j'ai à lui dire : Si c'est le Seigneur qui l'a poussé à agir ainsi envers moi, qu'il se laisse apaiser par un sacrifice . Mais si ce sont des hommes, que le Seigneur les maudisse. En effet, on me chasse aujourd'hui, on m'empêche de résider dans le pays accordé par le Seigneur à son peuple, et c'est comme si on me disait : “Va adorer d'autres dieux !”[#26.19 : en chassant David de son pays et de son peuple, on le condamnait en quelque sorte à ne plus pouvoir adorer convenablement le Seigneur et à]
20Mais moi, je ne veux pas mourir loin de la présence du Seigneur. Pourquoi le roi s'est-il mis en campagne contre moi, une simple puce ? Pourquoi me pourchasse-t-il, comme on chasse une perdrix dans les montagnes ? »
Dieu avait promis à Abraham une terre où son peuple pourrait l'adorer (Gen 17.8). Ici, David fait observer à Saül qu'en le pourchassant, il le pousse à adorer d'autres dieux car David, en tant que proscrit, ne pourra plus vivre sur la terre donnée par Dieu à Israël.
21Saül s'écria : « Je suis coupable ! Reviens, David, mon fils, je ne te ferai plus de mal, puisque cette nuit tu as respecté ma vie. Je me suis conduit comme un insensé, je me suis lourdement trompé. »
22David répondit : « La lance du roi est ici ; l'un de ses jeunes soldats peut venir la récupérer.
23Que le Seigneur récompense chacun de nous de son respect du droit et de sa fidélité. Aujourd'hui le Seigneur t'avait livré en mon pouvoir, mais je n'ai pas voulu attenter à ta vie, car tu es le roi choisi par le Seigneur.
24De même que ta vie a eu un grand prix pour moi, que ma vie ait un grand prix pour le Seigneur, et qu'il me délivre de toute détresse. »
25Alors Saül déclara : « Que le Seigneur te bénisse , David, mon fils. Tu feras de grandes choses, tu réussiras certainement. » David s'en alla de son côté, tandis que Saül retournait chez lui.
La fin de ce chapitre fait état d'un nouveau repentir de Saül. Ses paroles de regret sont excellentes, mais le cœur du roi n'a pas vraiment changé. Le récit marque une progression dans sa narration, car Saül bénit maintenant David et annonce sa réussite future.