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1Pendant la troisième année du règne d'Osée, fils d'Éla, sur le royaume d'Israël , Ézékias, fils d'Ahaz, devint roi de Juda ;
2il avait vingt-cinq ans et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Abi, et elle était fille de Zacharie.
3Ézékias fit ce qui plaît au Seigneur, tout comme son ancêtre David.
4C'est lui qui supprima les lieux sacrés, qui fit briser les pierres dressées et couper les poteaux sacrés. Il fit aussi fracasser le serpent de bronze que Moïse avait fabriqué : en effet, jusqu'à cette époque-là, les Israélites brûlaient des parfums en l'honneur de ce serpent qu'on appelait Nehouchtan.[#18.4 Voir Nomb 21.8-9.]
5Ézékias eut confiance dans le Seigneur, le Dieu d'Israël, plus que tous les rois de Juda qui l'avaient précédé ou qui lui succédèrent.
6Il demeura attaché au Seigneur sans jamais se détourner de lui ; il obéit fidèlement aux commandements que le Seigneur avait donnés à Moïse.
7Le Seigneur était avec lui, et ainsi Ézékias réussissait dans tout ce qu'il entreprenait. Il se révolta contre le roi d'Assyrie et ne lui fut plus soumis ;
8de plus il battit les Philistins, les poursuivit jusque dans le territoire de Gaza et s'empara aussi bien des villes fortifiées que des simples postes d'observation.[#18.8 Ville des Philistins, sur la côte de la Méditerranée.]
Ézékias règne de 716 à 687. Parce qu'il se montre zélé pour supprimer les cultes païens, on lui attribue toutes les qualités, comme à Josias, au siècle suivant, qui sera montré aussi comme un cas unique (comparer 18.5 et 23.25). 2 Chron 29–31 ajoutera un long développement sur les réformes liturgiques d'Ézékias.
Le serpent de bronze renvoie à l'important épisode de Nomb 21.4-9.
De son côté, le discours qui figure dans le quatrième évangile, Jean 3.14-15, y voit une préfiguration de l'élévation du Fils de l'homme.
La victoire d'Ézékias contre les Philistins, alors soumis à l'Assyrie, pourrait être regardée comme une révolte contre celle-ci. En réalité, le poids politique du royaume de Juda est insignifiant face à la puissance assyrienne.
9Pendant la quatrième année du règne d'Ézékias, qui correspondait à la septième année du règne d'Osée, fils d'Éla, sur le royaume d'Israël , le roi d'Assyrie, Salmanasar, était venu assiéger Samarie ;
10la ville fut prise au bout de trois ans, c'est-à-dire pendant la sixième année du règne d'Ézékias ou la neuvième année du règne d'Osée.
11Le roi d'Assyrie déporta la population d'Israël en Assyrie et l'installa dans la région de Hala, dans celle de Gozan où coule le Habor, et dans les villes de Médie.[#18.11 V. 9-11 : Comparer 17.5-6 et la note.]
12Tout cela arriva parce que les Israélites n'avaient pas écouté ce que commandait le Seigneur leur Dieu et qu'ils avaient été infidèles à son alliance ; ils n'avaient ni écouté ni mis en pratique les commandements transmis par Moïse, le serviteur du Seigneur.
Cette notice sur la prise de Samarie reprend les données de 17.3-6 en y ajoutant le sens religieux de cette catastrophe : l'infidélité d'Israël à l'alliance. Le reste du deuxième livre des Rois ne parlera plus que du seul royaume du Sud, celui de Juda.
13Pendant la quatorzième année du règne d'Ézékias, le roi d'Assyrie Sennakérib vint attaquer toutes les villes fortifiées du royaume de Juda et s'en empara.[#18.13 Les chap. 36–39 du livre d'Ésaïe présentent un récit parallèle à celui de 2 Rois 18.13–20.19.]
14Alors Ézékias, le roi de Juda, fit porter ce message au roi d'Assyrie, qui se trouvait à Lakich : « J'ai commis une faute ! Renonce à m'attaquer ici. Je suis prêt à payer la somme que tu m'imposeras. » Le roi d'Assyrie exigea d'Ézékias neuf mille kilos d'argent et neuf cents kilos d'or.[#18.14 : Comparer 14.19 et la note. – : il s'agit probablement de la révolte mentionnée au v. 7.]
15Ézékias dut prendre tout l'argent qui se trouvait dans le temple du Seigneur et dans le trésor du palais royal.
16Il dut même découper le revêtement d'or qu'il avait fait poser sur les portes du temple et sur leurs montants, et livra le tout au roi d'Assyrie.
Lors de la première menace sérieuse de l'Assyrie contre Juda et Jérusalem, en 701 avant J.-C., Ézékias ne peut que plier en payant tribut, au détriment du temple. L'ensemble de cette crise majeure est aussi rapporté par És 36–37, en un récit très proche de 2 Rois 18–19, alors que 2 Chron 32.1-23 l'abrège beaucoup. Les annales assyriennes, tout en forçant un peu les chiffres du tribut et le nombre de villes prises à Juda, confirment les faits rapportés ici.
17Cependant le roi d'Assyrie, qui se trouvait à Lakich, envoya au roi Ézékias, à Jérusalem, le général en chef, le chef d'état-major, ainsi que son propre aide de camp, à la tête d'une troupe importante. Dès qu'ils arrivèrent devant la ville, ils se placèrent près du canal du réservoir supérieur, sur la route qui mène au champ des Blanchisseurs,[#18.17 Le , non identifié avec certitude, pourrait désigner la piscine de Siloé (voir Jean 9.7), située à l'angle sud-est de la ville. Un y amenait l'eau de la source de Guihon (voir 1 Rois 1.33 et la note). Le n'est pas identifié non plus ; il pouvait se trouver dans la vallée du Cédron, à proximité peut-être de la « source des Blanchisseurs » (voir 1 Rois 1.9 et la note). La , près du , désigne vraisemblablement un endroit bien connu des contemporains, à l'extérieur des murailles de la ville.]
18et demandèrent à parler au roi. Mais ce fut Éliaquim, fils de Hilquia et chef du palais royal, qui sortit de la ville à leur rencontre, accompagné du secrétaire Chebna et de Yoa, fils d'Assaf et porte-parole du roi.
19L'aide de camp assyrien leur dit : « Allez transmettre à Ézékias ce message du Grand Roi, le roi d'Assyrie : “Quelle belle confiance tu as là !
20Tu t'imagines que de simples paroles tiennent lieu de plan de bataille et de courage pour faire la guerre ! Sur qui comptes-tu pour oser te révolter contre moi ?
21Sur l'Égypte ? Sur ce roseau cassé qui transperce la main de quiconque s'y appuie ? Voilà ce que vaut le Pharaon , roi d'Égypte, pour tous ceux qui comptent sur lui !
22Vous allez sans doute me répondre que vous comptez sur le Seigneur votre Dieu. Mais c'est précisément toi, Ézékias, qui as supprimé ses lieux sacrés et ses autels , en ordonnant aux gens de Jérusalem et de Juda de ne rendre leur culte que devant l'autel de Jérusalem.
23Eh bien, fais donc un pari avec mon maître le roi d'Assyrie : je suis prêt à te fournir deux mille chevaux, si tu peux trouver des cavaliers pour les monter.
24Mais comment pourrais-tu mettre en fuite un seul officier de mon maître, même parmi les moindres ? Et tu comptes sur l'Égypte pour obtenir des chars et des chevaux !
25D'ailleurs, mon maître est-il venu attaquer ce pays et le dévaster sans que le Seigneur l'ait voulu ? Pas du tout ! C'est le Seigneur lui-même qui lui en a donné l'ordre.” »[#18.25 : voir És 7.17-25 ; 10.5-6.]
Ce défi plein de morgue a lieu au sud-est de Jérusalem, dans la vallée du Cédron, près de la piscine de Siloé (1 Rois 1.9 ; És 7.3Jean 9.7). L'aide de camp assyrien utilise habilement la réforme impopulaire d'Ézékias pour monter le peuple contre celui-ci et il fait tout pour démoraliser les assiégés. Comme Ésaïe, à la même époque et dans un vocabulaire semblable (le thème de la « confiance » revient huit fois dans ce chapitre), il tente de donner une leçon de théologie politique aux Judéens : en dénonçant la fragilité des alliances avec l'Égypte, il se prend même pour l'exécuteur du jugement divin contre Juda.
26Alors Éliaquim, fils de Hilquia, Chebna et Yoa demandèrent à l'aide de camp assyrien : « Parle-nous en araméen, s'il te plaît, nous le comprenons. Évite de t'adresser à nous en hébreu, à cause de tous les gens qui sont sur la muraille en train de nous écouter. »[#18.26 L' était alors la langue de la diplomatie internationale.]
27Mais l'aide de camp lui répondit : « Croyez-vous que le message de mon maître soit destiné seulement à votre maître et à vous ? Il concerne aussi tous ces gens qui se tiennent sur la muraille et qui, comme vous, n'auront bientôt plus que leurs excréments à manger et leur urine à boire ! »[#18.27 Lorsque la ville sera assiégée et que par conséquent la famine régnera.]
28Puis l'aide de camp se dressa et cria de toutes ses forces en hébreu : « Écoutez le message du Grand Roi, le roi d'Assyrie :
29“Ne vous laissez pas tromper par Ézékias : il est incapable de vous arracher à mon pouvoir.
30Il prétend qu'il faut faire confiance au Seigneur, que celui-ci vous sauvera sûrement et m'empêchera de prendre cette ville. N'en croyez rien.
31N'écoutez pas Ézékias, écoutez plutôt ce que je vous propose, moi le roi d'Assyrie : cessez toute résistance et rendez-vous à moi. Alors chacun de vous pourra profiter de sa vigne, de son figuier et de l'eau de sa citerne.
32Plus tard, je viendrai pour vous emmener dans un pays comme le vôtre, un pays riche en blé pour le pain, en vignes pour le vin, en oliviers pour l'huile, et même en miel. Ainsi, au lieu de mourir ici, vous pourrez vivre là-bas. N'écoutez donc pas Ézékias, car il vous égare lorsqu'il prétend que le Seigneur vous sauvera.
33Les dieux des autres nations m'ont-ils empêché de mettre la main sur leur pays ?
34Qu'ont-ils fait, les dieux de Hamath et d'Arpad ? Et ceux de Sefarvaïm, de Héna et d'Ava ? Quelqu'un m'a-t-il empêché de prendre Samarie ?[#18.34 : voir en 17.24 une liste un peu différente de villes dont les Assyriens s'étaient emparés.]
35Parmi tous ces dieux, aucun n'a pu m'interdire de mettre la main sur son pays. Comment le Seigneur m'empêcherait-il alors de prendre Jérusalem ?” »
Dans la langue du pays, l'aide de camp assyrien continue de monter le peuple contre Ézékias et propose le marché suivant : Si vous vous soumettez, la déportation se passera bien pour vous, car vous y retrouverez les qualités essentielles du pays où vous êtes présentement. Mais si vous résistez, votre Dieu, vaincu comme les autres, sera incapable de vous sauver. On pense, en effet, que chaque pays est protégé par ses dieux locaux ; quand il est vaincu par un autre pays, ses dieux le sont aussi par ceux du vainqueur.
36Tous ceux qui étaient là gardaient le silence ; ils ne répondirent pas un mot, car tel était l'ordre du roi Ézékias.
37Puis Éliaquim, fils de Hilquia et chef du palais royal, le secrétaire Chebna et Yoa, fils d'Assaf et porte-parole du roi, après avoir déchiré leurs vêtements, revinrent auprès d'Ézékias et lui rapportèrent ce que l'aide de camp assyrien avait déclaré.