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Parce qu'il n'a pas tenu son serment de vassalité envers Babylone (Ézék 17.19), Sédécias est assiégé dans sa capitale par l'armée de Nabucodonosor. Le siège dura longtemps, sans doute de janvier 588 à juillet 587, provoquant une terrible famine. Le roi tenta de s'enfuir, mais il fut rattrapé près de Jéricho et conduit auprès du roi de Babylone à Ribla sur l'Oronte en Syrie. Une scène atroce s'y déroulera pour Sédécias et ses fils.
Pour plus de détails sur le siège, on peut lire Jér 37.5-1039.1-752.4-11.
Pour la postérité culturelle de Nabucodonosor et de Sédécias, voir le formidable oratorio d'Alexandre Scarlatti, Sedecia, re di Gerusalemme (17e siècle), le plus célèbre opéra de Giuseppe Verdi, Nabucco (1842), et une gravure de Gustave Doré (1866).
3La famine devint terrible dans la ville ; il n'y avait plus de quoi nourrir la population. Le neuvième jour du quatrième mois,[#25.3 : ajouté d'après le texte parallèle de Jér 52.6. La date se situe vers fin juin.]
4les Babyloniens ouvrirent une brèche dans la muraille de la ville. A la nuit tombée, les combattants de Juda s'enfuirent. Malgré les Babyloniens qui encerclaient Jérusalem, ils passèrent par la porte située entre les deux murailles, près du jardin du roi. Le roi Sédécias prit alors le chemin qui mène à la vallée du Jourdain.[#25.4 : comme l'indique la suite (v. 5) et le récit de Jér 39.4, le roi Sédécias se trouvait parmi les fuyards. – : probablement au sud de la ville. – Voir aussi Ézék 33.21.]
5Mais les troupes babyloniennes se lancèrent à sa poursuite et le rattrapèrent dans la plaine de Jéricho ; toute son armée l'avait abandonné.
6Les Babyloniens le firent prisonnier et le conduisirent au roi de Babylone, qui se trouvait à Ribla. C'est là que les Babyloniens rendirent leur jugement contre Sédécias.[#25.6 : Comparer 23.33 et la note.]
7On exécuta les fils de Sédécias en présence de leur père. Après quoi Nabucodonosor fit crever les yeux de Sédécias, et l'envoya solidement enchaîné à Babylone.[#25.7 Voir Ézék 12.13.]
8La dix-neuvième année du règne de Nabucodonosor, roi de Babylone, le septième jour du cinquième mois, Nebouzaradan fit son entrée à Jérusalem ; c'était le chef des gardes, un officier du roi de Babylone.[#25.8 Vers fin juillet.]
9Il incendia le temple , le palais royal et les maisons de la ville, en particulier toutes celles des personnages de haut rang.[#25.9 Voir 1 Rois 9.8.]
10Les troupes babyloniennes, qui accompagnaient le chef des gardes, démolirent les murailles qui entouraient Jérusalem.
Tout se passe au mois de juillet 587. Outre le constat de la destruction des palais et des riches demeures, le texte insiste surtout sur la destruction du temple de Salomon et sur le pillage du mobilier de bronze, qui fut expédié en Babylonie (1 Rois 7.15-37). Les déportés furent plus nombreux que la première fois : on ne laissa dans le pays que les paysans pauvres. Les chefs religieux, militaires et politiques furent exécutés.
Sur le nombre des déportés, on peut lire Jér 52.12-30.
11Ensuite Nebouzaradan déporta à Babylone les habitants qui étaient demeurés dans la ville, tant ceux qui s'étaient rendus aux Babyloniens que le reste de la population.
12Mais il laissa une partie des gens les plus pauvres pour cultiver les vignes et les champs.
13Les Babyloniens mirent en pièces les colonnes de bronze qui se trouvaient à l'entrée du temple, ainsi que les chariots et la grande cuve de bronze placés dans la cour. Ils emportèrent tout ce bronze à Babylone.[#25.13 Sur les , voir 1 Rois 7.15-22 ; sur les , voir 1 Rois 7.27-37 ; sur la , voir 1 Rois 7.23-26.]
14Ils prirent aussi tous les objets de bronze qui servaient pour le culte : récipients à cendres, pelles, mouchettes et coupes.
15Le chef des gardes prit encore tous les objets d'or et d'argent, tels que cassolettes et bols à aspersion.[#25.15 Sur les divers objets de (v. 14), d' et d' servant pour le culte, voir 1 Rois 7.45-51.]
16Il fut impossible de peser tout le bronze provenant des objets que le roi Salomon avait fait confectionner pour le temple du Seigneur : les deux colonnes, la grande cuve ronde et les chariots.
17Par exemple, les colonnes avaient chacune neuf mètres de haut ; elles étaient surmontées chacune d'un chapiteau de bronze, haut d'un mètre et demi, et décoré tout autour d'une sorte de filet de bronze, et de fruits de grenadiers, également en bronze. Les deux colonnes étaient identiques, ainsi que les filets.
18Le chef des gardes fit arrêter le grand-prêtre Seraya, son adjoint Sefania, et les trois prêtres gardiens de l'entrée du temple.
19Il fit arrêter également un fonctionnaire responsable du personnel militaire, puis cinq personnes de la cour du roi, le secrétaire chargé du recrutement des soldats – c'était un chef de l'armée –, et soixante citoyens de Juda ; tous ces gens se trouvaient alors à Jérusalem.
20Nebouzaradan les conduisit auprès du roi de Babylone, à Ribla.
21Celui-ci les fit exécuter sur place, au pays de Hamath.
C'est ainsi que le peuple de Juda fut déporté loin de son territoire.
22Le roi Nabucodonosor de Babylone avait laissé une partie de la population dans le pays de Juda. Il désigna pour gouverner ces gens un certain Guedalia, fils d'Ahicam et petit-fils de Chafan.
23Lorsque les officiers et les soldats judéens qui ne s'étaient pas rendus aux Babyloniens apprirent cette décision de Nabucodonosor, ils allèrent trouver Guedalia à Mispa. Les officiers étaient Ismaël, fils de Netania, Yohanan, fils de Caréa, Seraya, fils de Tanehoumeth, de Netofa, et Yazania, de Maaka.
24Guedalia leur dit à tous : « Je vous promets que vous n'avez rien à craindre de la part des Babyloniens ; installez-vous dans le pays et soumettez-vous au roi de Babylone ; vous y trouverez votre avantage. »
Le livre de Jérémie (40–41) précise que le gouverneur Guedalia est nettement pro-babylonien et ami de Jérémie (Jér 26.2439.14). Face à lui, Ismaël est un traître nationaliste qui refuse de se soumettre au roi de Babylone (v. 24). Il élimine donc Guedalia, à la fin de septembre 587, probablement, avec l'aide du roi d'Ammon, royaume voisin de l'est (Jér 40.14-16). Ce meurtre oblige beaucoup de Judéens non déportés à fuir en Égypte, en contraignant Jérémie à les suivre (Jér 42–43).
Pour le peuple de l'alliance, c'est le début d'une dispersion qui revêtira une grande importance dans l'histoire ultérieure.
25Mais au septième mois de cette année-là, Ismaël, fils de Netania et petit-fils d'Élichama, qui était de la famille royale, vint à Mispa avec dix hommes ; ils frappèrent à mort Guedalia, de même que les Judéens et les Babyloniens qui étaient chez lui.
26Alors l'ensemble de la population et les officiers gagnèrent l'Égypte, car ils eurent peur des Babyloniens.[#25.26 Voir Jér 43.5-7.]
Le retour en grâce de Joakin, en 561, après 36 ans de captivité, est confirmé par des textes babyloniens. Ainsi les livres des Rois finissent-ils par une note d'espoir : la dynastie de David n'est pas encore éteinte, même si le nouveau roi de Babylone reste maître du jeu. Le peuple élu peut encore rêver de restauration nationale, ce qui se fera environ quarante ans plus tard, avec Zorobabel, le petit-fils de Joakin (Aggée ; Zach 4.6b-10aEsd 3–5Matt 1.12 et passages parallèles).
27Trente-sept ans après la déportation du roi Joakin, de Juda, Évil-Mérodak devint roi de Babylone. Le vingt-septième jour du douzième mois de cette année-là, il accorda sa grâce à Joakin et le fit sortir de prison ;[#25.27 en 561 avant J.-C.]
28il lui parla avec bonté et lui attribua un rang supérieur à celui des autres rois qui se trouvaient avec lui à Babylone.
29Joakin fut autorisé à ne plus porter la tenue des prisonniers, et désormais il prit toujours ses repas à la table du roi de Babylone.
30C'est ainsi que chaque jour jusqu'à sa mort, Joakin reçut du roi de Babylone ce qui était nécessaire à son entretien.