The chat will start when you send the first message.
1Au bout de trois jours Esther cessa de prier. Elle ôta les habits qu'elle portait pour supplier Dieu et mit ses plus beaux vêtements.[#D.1 Le chapitre D développe longuement les v. 1 et 2 du chap. 5 du texte hébreu. – : voir C.13.]
2Dans cette parure solennelle, elle demanda de nouveau l'aide de Dieu, qui prend soin de tous les hommes et les préserve du danger, puis elle emmena avec elle deux de ses servantes.[#D.2 : Comparer 2.9.]
3Elle s'appuyait délicatement sur l'une d'elles,
4tandis que l'autre la suivait en tenant sa traîne.
5Elle était rougissante d'émotion et exceptionnellement belle ; elle montrait un visage souriant et aimable, mais la peur lui serrait le cœur.
Ce passage développe la démarche d'Esther auprès du roi. Esther apparaît très faible, tandis que le roi est décrit avec un vocabulaire habituellement réservé à Dieu. Au v. 6, la description du vêtement royal indique que l'on est en présence d'une manifestation divine. De même le qualificatif « redoutable » est habituellement appliqué à Dieu. Un peu plus loin (v. 13), la comparaison avec « un ange de Dieu » fait du roi une manifestation divine.
6Esther franchit toutes les portes du palais et se présenta devant le roi. Celui-ci était assis sur son trône, paré de tous les ornements royaux. Il était couvert d'or et de pierres précieuses ; son aspect était redoutable.
7Il leva son visage empreint d'une immense dignité et jeta un regard chargé de colère. Prise de faiblesse, la reine pâlit, elle faillit s'évanouir et appuya sa tête sur l'épaule de la servante qui la précédait.
8Alors Dieu changea en douceur la colère du roi. Inquiet, celui-ci se leva précipitamment de son trône et prit Esther dans ses bras jusqu'à ce qu'elle revienne à elle. Il la réconfortait par des paroles apaisantes.
9« Qu'y a-t-il, Esther ? lui demanda-t-il. Je suis là pour te protéger, n'aie pas peur ;
10tu ne mourras pas, car l'interdiction de m'approcher ne concerne que les simples citoyens.[#D.10 Comparer 4.11.]
11Viens près de moi. »
12Il leva alors son sceptre d'or et le posa sur l'épaule d'Esther, puis il l'embrassa en disant : « Dis-moi ce qui t'amène ici. » –[#D.12 Sur le sens de ce geste, Comparer 4.11.]
13« Majesté, répondit-elle, j'ai cru voir un ange de Dieu en te voyant et j'ai été bouleversée par la crainte que ta gloire m'inspire.
14Ton aspect est si merveilleux et ton visage si plein de bonté ! »
15Tandis qu'elle parlait, la reine eut une nouvelle faiblesse.
16Le roi en fut bouleversé, et tous ses serviteurs essayèrent de ranimer la reine.
Le point culminant du récit se trouve en D.8a : « Alors Dieu changea en douceur la colère du roi. » Le roi fait preuve d'une bonté qui n'est pas mentionnée dans le texte hébreu : il réconforte Esther par des paroles apaisantes, la prend dans ses bras et l'embrasse.
Le dénouement du drame n'est plus attribué à l'intervention d'Esther, mais à Dieu. Il décide du sort du peuple juif, et non pas Haman. Sa décision, loin d'être soumise au hasard des dés (3.7), implique la responsabilité d'Esther et de Mardochée. En effet, l'action de Dieu dans l'histoire se fait en collaboration avec les libertés humaines.