Ésaïe 13

La fin de Babylone

1Message qu'Ésaïe, fils d'Amots reçut du Seigneur ; il est intitulé “Babylone ” :[#13.1 Sur : Comparer 21.1-10 ; 47.1-15 ; Jér 50–51 ; Apoc 17–18.]

2« Sur une montagne dénudée,

Le Seigneur intervient

(13.2-18)

Les chap. 13 à 22 rassemblent des poèmes sur les nations étrangères qui étaient en conflit avec Israël et Juda depuis 732, année du siège de Damas et 701, année du siège de Jérusalem par les Assyriens. Plusieurs poèmes contre Babylone ont probablement été ajoutés après la destruction de Jérusalem et du Royaume de Juda par Nabucodonosor en 587.

La présence et l'action du Seigneur parmi son peuple se manifestent dans les relations historiques entre les différents peuples. Ici la ruine de Babylone est annoncée. Avant que Cyrus, le Perse, ne conquière cette cité, en 539, les Mèdes menaient de constantes incursions contre le Royaume babylonien. Le fait est interprété comme la conséquence de la colère du Seigneur contre l'orgueil de Babylone.

dressez un signal, dit le Seigneur.

Avertissez à grands cris les guerriers.

Faites-leur signe de la main,

qu'ils entrent par les portes des volontaires !

3Je commande moi-même

aux hommes qui me sont consacrés,

j'ai convoqué mes soldats d'élite,

les joyeux champions de mon honneur,

pour manifester ma colère. »

Invasion et anéantissement

Rien n'a changé depuis cette guerre : les armées viennent de loin, pour tout dévaster devant elles. Les populations quittent le pays et se réfugient ailleurs. Pour ceux qui ne peuvent fuir, c'est le massacre des hommes, des enfants, le viol des femmes, la destruction des habitations.

4Écoutez ce bruit sur les montagnes :

on dirait une foule immense.

Écoutez ce grondement de royaumes,

de nations rassemblées.

Le Seigneur de l'univers

passe en revue l'armée qui va combattre.

5Ils arrivent d'un pays lointain,

du bout de l'horizon,

pour dévaster tout le pays :

c'est le Seigneur et ceux dont il se sert

pour manifester sa fureur.

6Entonnez une complainte,

car le jour du Seigneur n'est pas loin,

il vient comme un désastre,

envoyé par le Dieu très-grand.

7C'est pourquoi tous les bras sont inertes,

les hommes perdent courage.

8Les voilà démoralisés,

saisis de douleurs et de crampes,

se tordant de souffrance

comme une femme au moment d'accoucher.

Ils se tournent stupéfaits l'un vers l'autre,

leur visage est brûlant d'émotion.

Le jour du Seigneur

Le poème reprend l'idée du jour du Seigneur (v. 9, 13), présenté ici exclusivement comme un jour de jugement universel et de désastre (2.12-19Amos 5.18-20). Des images fortes, d'ampleur cosmique, soulignent à quel point Dieu s'engage pour venir à bout de la méchanceté et de l'injustice.

9Voici venir le jour du Seigneur,

jour de colère impitoyable

et d'ardente indignation.

Il va réduire le pays

en un désert sinistre

et en exterminer les coupables.

10Les étoiles dans le ciel

et les constellations

cessent de scintiller.

Le soleil, dès qu'il se lève, est obscurci,

et la lune ne répand plus sa clarté.

11« J'interviendrai, dit le Seigneur,

contre la méchanceté du monde,

contre les crimes des méchants.

Je mettrai fin à l'orgueil des insolents

et je rabattrai la fierté des tyrans.

12Je rendrai les humains

plus rares que l'or fin,

plus rares que l'or d'Ofir. »

13Le ciel sera ébranlé,[#13.13 : d'après l'ancienne version grecque ; hébreu]

la terre sursautera sur place,

sous l'effet de la colère

du Seigneur de l'univers,

le jour où éclatera

son ardente indignation.

14Alors on croira voir

des gazelles effarouchées

ou des moutons sans surveillance :

chacun rejoindra son peuple,

chacun regagnera son pays.

15Le premier qu'on trouvera

sera criblé de flèches,

et quiconque sera pris

tombera sous les coups d'épée.

16Ils verront leurs enfants écrasés,

leurs maisons pillées, leurs femmes violées.

17« Je vais leur susciter

des ennemis, les Mèdes,

ces gens indifférents à l'argent

et qui font fi de l'or, dit le Seigneur.

18Leurs flèches abattent les jeunes gens ;

ils n'épargnent pas les nouveau-nés,

ils sont sans pitié pour les enfants. »

19Babylone, joyau de l'empire,

Babylone dévastée

(13.19-22)

La description de la fin de Babylone utilise des images classiques de dévastation, déjà vues dans la chute de l'Assyrie (chap. 10) : dépeuplement, invasion des ronces et des animaux sauvages. La note finale (v. 22) précise l'imminence de l'événement. Babylone et son empire furent conquis vers 539 avant J.-C.

fière parure des Babyloniens,

subira le bouleversement

que Dieu a infligé jadis

à Sodome et à Gomorrhe.

20Pour toujours Babylone

restera dépeuplée,

de siècle en siècle inhabitée.

Même les nomades

n'y dresseront pas leur tente,

même les bergers

n'y feront pas de halte.

21Mais les chats sauvages

y auront leur gîte,

et les hiboux

hanteront ses maisons.

Les autruches y feront leur demeure

et les boucs y danseront.

22Les hyènes trouveront un abri[#13.22 : autres traductions ou]

dans les châteaux de la ville,

et les chacals

dans ses palais d'agrément.

Le moment est proche, il arrive,

Babylone n'aura pas

un seul jour de sursis.

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society