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1Le paresseux ressemble
à une pierre couverte d'excréments,
que tout le monde rejette avec dégoût.
2Il fait aussi penser à un tas de fumier :
quiconque y a touché se nettoie la main.
Le point de vue exprimé ici sur la fille et la femme est strictement celui d'un père ou d'un mari. Tout ce qu'un homme peut espérer d'une fille, c'est qu'elle soit capable de devenir une bonne épouse (7.24-2642.9-11).
Pour Ben Sira, il n'y a pas d'éducation valable sans châtiments corporels (30.112). Nul ne songerait de nos jours à utiliser le fouet pour corriger son enfant, mais l'absence complète de repères et de sanctions n'est guère plus pédagogique et risque de le conduire à la délinquance.
3Quelle honte, pour un père,
d'avoir un fils qui a mal tourné !
Et si c'est une fille, il y perd davantage.
4Une fille sensée recevra un mari,
mais une fille dévergondée
cause à son père bien des soucis !
5Une femme insolente est la honte
de son père et de son mari ;
ni l'un ni l'autre ne peuvent la respecter.
6Lui faire la leçon est déplacé
comme une musique en temps de deuil ;
mais le fouet et une éducation stricte,
c'est la sagesse, dans tous les cas !
Éduquer un imbécile est une tâche impossible (Prov 1.72223.924.727.22). La sottise et la mort sont deux grandes tragédies. Toutefois, la sottise est encore plus grave, car le deuil pour un mort ne dure qu'une semaine (Gen 50.10 ; Judith 16.24), tandis que le deuil pour un imbécile dure tout au long de sa vie. L'image de la pesanteur de l'imbécile rappelle 21.16 et évoque Prov 27.3.
L'image des petits cailloux sur le mur, qui sont renversés par le vent, fait allusion à un vieil usage : ces cailloux attiraient l'attention du guetteur lorsque les animaux indésirables les faisaient tomber en franchissant le mur d'une propriété.
9Vouloir enseigner un imbécile,
c'est remettre une pièce à un pot cassé
ou réveiller quelqu'un qui dort profondément.
10S'adresser à un imbécile,
c'est comme parler à un dormeur :
il finit par demander : « De quoi s'agit-il ? »
11Pleure sur un mort : il est privé de lumière.
Mais pleure aussi sur un imbécile :
il est privé d'intelligence.
Ne pleure pas trop amèrement sur un mort,
puisqu'il a trouvé le repos.
Mais la vie de l'imbécile est pire que la mort.
12Pour un mort, on compte une semaine de deuil ;
pour l'imbécile ou celui qui méprise Dieu,
on est en deuil aussi longtemps qu'il vit.
13Ne parle pas longtemps à l'homme sans bon sens
et ne va pas à la rencontre d'un sot.
Méfie-toi de lui, pour t'épargner les ennuis
et ne pas te salir quand il se secoue.
Évite-le, si tu veux avoir la paix
et ne pas être choqué par ses sottises.
14Qu'y a-t-il de plus lourd que le plomb ?
– Une seule réponse : l'imbécile.
15Un sac de sable ou de sel, un bloc de fer,
c'est plus facile à déplacer qu'un imbécile.
16Une solide charpente pour la maison
résiste même au tremblement de terre.
Ainsi un homme attaché de tout son cœur
à un projet intelligent
ne se laissera jamais ébranler.
17Une décision qui s'appuie
sur une pensée intelligente
tient comme un bon crépi, qui protège un mur nu.
18Les petits cailloux qu'on place sur un mur[#22.18 Allusion probable à un usage palestinien : en franchissant le mur, les animaux indésirables faisaient tomber ces cailloux et alertaient les gardiens de la vigne.]
ne resteront pas là, si le vent souffle fort.
Tel est l'homme agité par de sottes idées :
à la première peur, le voilà renversé !
Cette nouvelle réflexion sur l'amitié se divise en deux parties. La première indique les fautes qui détruisent l'amitié : la critique, l'insulte, le mépris, la trahison d'un secret et l'hypocrisie (v. 19-24 ; 27.16-21). La seconde rappelle les responsabilités exigées par l'amitié : le courage et la fidélité (v. 25-26 ; 6.10-17).
19Un coup sur l'œil en fait jaillir des larmes,
un coup au cœur révèle les vrais sentiments.
20Jeter des pierres aux oiseaux les fait fuir ;
critiquer un ami détruit une amitié.
21Si tu menaces un ami de ton couteau,
rien n'est perdu, tu peux réparer cette erreur.
22Si vous vous disputez, ne t'en fais pas,
vous pouvez vous réconcilier.
Mais l'insulter, le regarder de haut,
trahir ses secrets ou agir dans son dos,
tout cela fera fuir n'importe quel ami.
23Si ton voisin est pauvre, gagne sa confiance ;
ainsi, quand tout ira mieux pour lui,
tu en bénéficieras aussi.
Reste-lui fidèle, quand il est dans la peine ;
quand il héritera, tu en profiteras.
24En voyant la vapeur ou la fumée,
on devine qu'il y a du feu.
Ainsi, quand on entend des insultes,
on n'est pas loin de voir couler le sang.
25Je n'aurai jamais peur de défendre un ami ;
s'il a besoin de moi,
je ne me déroberai pas.
26Mais si j'ai des ennuis par sa faute,
tous ceux qui l'apprendront se méfieront de lui.
Après avoir rappelé le danger de la parole (28.24-26) et la nécessité d'un gardien pour surveiller sa bouche (Ps 141.3), Ben Sira compose une prière dans laquelle il demande à être préservé des fautes de la parole (v. 1-3) et de la chair (v. 4-6). Ben Sira dénonce ici l'absence de maîtrise de soi dans la recherche des plaisirs. Il est l'un des rares auteurs bibliques à suspecter le plaisir sexuel. Son texte contraste avec le Cantique des Cantiques ou Eccl 9.7-10.
Il introduit aussi une idée nouvelle en présentant Dieu comme Père de chaque individu (51.103.30–4.10). En effet, avant lui, on parlait de Dieu comme Père, mais uniquement vis-à-vis du peuple tout entier (És 63.16Mal 2.10).
27Je voudrais un gardien, qui veille sur ma bouche
et ferme à clé la porte de mes lèvres.
Alors je ne risquerais pas
de me condamner par mes paroles,
de me perdre par ce que je dirais.