Job 30

Dernière réplique de Job (suite) : et maintenant ?

1Et maintenant, de plus jeunes que moi rient de moi,[#30.1 litt. plus petits quant aux jours ; cf. 16.11 ; 32.6. – le même verbe hébreu est traduit par sourire en 29.24 ; cf. 12.4+.]

eux dont je méprisais trop les pères

pour les mettre parmi les chiens de mon troupeau.

2A quoi m'aurait servi la force de leurs mains ?[#30.2 5.26.]

Leur vigueur avait disparu.

3Emaciés par la privation et la faim,[#30.3 Cf. 24.5-8. Traduction très incertaine. – le même terme hébreu est traduit par nuit dernière ; cf. Gn 31.29. – en hébreu, ces deux termes font assonance ; cf. 38.27 ; So 1.15.]

ils rongeaient le sol desséché,

dans un crépuscule de tourmente et de ravage ;

4ils arrachaient les herbes sauvages près des buissons[#30.4 litt. l’(herbe) salée, que l'on identifie parfois à l'arroche, une plante des bords de la mer Morte, cf. 24.24.]

et ils n'avaient rien d'autre à manger que la racine des genêts.

5On les chassait d'entre les hommes,[#30.5 24.4. – le même verbe est aussi traduit par lancer des acclamations ; cf. Jg 15.14.]

on poussait des cris contre eux comme contre un voleur,

6pour qu'ils demeurent dans les escarpements des oueds,[#30.6 Cf. Jg 6.2 ; 1S 13.6. – 6.15. – litt. les trous de la poussière.]

dans les antres de la terre et dans les rochers ;

7ils allaient braire parmi les buissons,

ils s'entassaient sous les mauvaises herbes.

8Etres vils et innommables,[#30.8 litt. de fou, fils de (cf. Dt 25.10). – cf. Gn 21.10 ; Jg 11.2.]

ils étaient repoussés du pays.

9Et maintenant, je suis l'objet de leurs chansons,[#30.9 16.11+ ; 17.6 ; cf. Ps 69.13 ; Lm 3.14,63.]

je suis en butte à leurs propos.

10Ils m'ont en abomination et s'éloignent de moi,[#30.10 Cf. Es 50.6 ; Mt 26.67.]

ils ne se retiennent pas de me cracher au visage.

11Puisqu'il a détendu la corde de mon arc et qu'il m'a affligé,[#30.11 (c.-à-d. Dieu) (ou de ma tente ) : litt. parce qu'il a ouvert ma ( sa, d'après une autre lecture traditionnelle) corde ( ?). Le mot traduit par (cf. Jg 16.7 ; Ps 11.2) peut aussi signifier reste, de sorte que certains comprennent puisqu'il a mis à découvert ce qui me restait . Selon l'autre lecture traditionnelle, on pourrait aussi comprendre même ceux qui ont dénoué leur corde (qui sont sans force ?) m'affligent (ou m'humilient, cf. 10.15) ou ils m'affligent sans retenue ; cf. 29.20.]

ils rejettent tout frein devant moi.

12Ces misérables se lèvent à ma droite et me poussent,[#30.12 Verset difficile et traduction conjecturale. – cf. Za 3.1 ; Ps 109.6. – litt. envoient mes pieds ( ?), c.-à-d., peut-être, me font trébucher . – l'image est peut-être celle des travaux de siège entrepris pour prendre une ville.]

ils fraient jusqu'à moi les chemins de la catastrophe ;

13ils coupent mon sentier et travaillent à ma ruine,

eux que personne ne secourait ;

14ils arrivent comme par une large brèche,[#30.14 litt. comme une large brèche.]

ils tournoient dans la tourmente.

15L'épouvante s'est tournée contre moi,[#30.15 cf. 6.4+.]

ma noblesse est emportée comme par le vent,

mon salut a passé comme un nuage.

16Et maintenant, ma vie s'écoule de moi,[#30.16 autres traductions possibles je me répands sur moi-même ; je m'épanche (cf. 16.13) ; expressions comparables en 1S 1.15 ; Ps 42.5 ; 62.9 ; Lm 2.19.]

les jours d'affliction m'ont saisi.

17La nuit m'arrache les os,[#30.17 33.19. – litt. creuse de dessus moi ; autre traduction la nuit, il m'arrache les os.]

les douleurs qui me rongent ne se couchent pas.

18Avec violence il me saisit par le vêtement,[#30.18 d'après ; texte hébreu traditionnel mon vêtement (c.-à-d. ma peau ) se défigure . – autres traductions comme le col de ma tunique il me serre ; mon mal colle à moi comme ma tunique attachée à la ceinture.]

par ma tunique il me serre.

19Il m'a jeté dans la boue,[#30.19 Cf. 9.31.]

je ressemble à la poussière et à la cendre.

20Je t'appelle au secours, et tu ne me réponds pas ;[#30.20 13.22+. – plusieurs versions anciennes ont traduit : et tu ne fais pas attention.]

je me tiens debout pour que tu fasses attention à moi.

21Tu deviens cruel envers moi,[#30.21 Cf. 10.16s ; 16.14. – même terme en 41.2.]

tu m'attaques avec toute la force de ta main.

22Tu m'emportes sur le vent, tu me le fais chevaucher,[#30.22 ou tu m'emmènes (comme sur un char) ; cf. Dt 32.13 ; Ps 18.11. – texte et traduction incertains ; autre possibilité tu fais fondre ma raison (ou mes ressources ), cf. 5.12.]

tu me fais fondre dans la tempête.

23Je le sais bien, tu me mènes à la mort,[#30.23 Gn 3.19 ; Ps 90.3 ; Ec 12.5. – litt. à la maison.]

au lieu de rendez-vous de tous les vivants.

24Celui qui va périr ne tend-il pas les mains ?[#30.24 Verset particulièrement difficile, traduction incertaine. – litt. dans une ruine ou un monceau de pierres ( ?) ; même terme en Jr 26.18 ; Mi 1.6 ; 3.12 ; Ps 79.1 ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour traduire on ne lève pas la main contre le pauvre quand dans son malheur il appelle au secours.]

Celui qui est dans le malheur n'appelle-t-il pas au secours ?

25N'ai-je pas pleuré pour celui dont les jours étaient durs ?[#30.25 Ps 35.13s ; Rm 12.15. – on pourrait aussi comprendre la tournure qui apparaît ici comme une formule de serment : si je n'ai pas pleuré… (sous-entendu que je sois maudit ), cf. 27.2 ; chap. 31.]

N'étais-je pas triste pour le pauvre ?

26J'espérais le bonheur,[#30.26 Es 59.9 ; Jr 8.15.]

c'est le malheur qui est venu ;

j'attendais la lumière,

c'est l'obscurité qui est venue.

27Mes entrailles bouillonnent sans relâche.[#30.27 Jr 4.19 ; Ps 38.8 ; Lm 1.20.]

Les jours de l'affliction m'ont atteint.

28Je m'assombris, mais ce n'est pas à cause du soleil ;[#30.28 autres traductions je marche noirci ; je déambule, l'air sombre ; cf. 5.11 ; Ps 35.14 ; Lm 4.8. – litt. la chaude (cf. Es 30.26).]

je me lève dans l'assemblée et j'appelle au secours.

29Je suis devenu le frère des chacals,[#30.29 (autre traduction effraies ; autre terme qu'en 39.13) : sans doute à cause de ses cris semblables à ceux de ces animaux sauvages, dont l'identification est d'ailleurs incertaine (cf. Mi 1.8 ; Ps 102.7s).]

le compagnon des autruches.

30Ma peau noircit sur moi,[#30.30 litt. sécheresse . Cf. Ps 102.4-6 ; Lm 3.4.]

mes os sont brûlants de fièvre.

31Ma lyre ne sert plus qu'au chant de deuil,[#30.31 Am 8.10 ; Lm 5.15.]

et mon chalumeau n'accompagne plus que le chant des pleureuses.

Nouvelle Bible Segond © Société biblique française-Bibli'O, 2002 Première édition de la Bible d’étude : sous la direction de Henri Blocher, Jean-Claude Dubs†, Mario Echtler†, Jean-Claude Verrecchia, coordination Didier Fougeras.
Published by: French Bible Society