Zacharie 11

Les grandes puissances sont abattues

1Liban, ouvre tes portes,[#11.1 Es 2.13+ ; 10.33s ; Ez 17.3 ; 27.5s ; 31.3ss ; Ps 29.5.]

et qu'un feu dévore tes cèdres !

2Hurle, cyprès, car le cèdre est tombé,[#11.2 litt. les magnifiques ou les puissants . – Es 2.13+ ; cf. Ez 39.18 ; Am 4.1.]

les arbres magnifiques sont ravagés !

Hurlez, chênes du Bashân,

car la forêt inaccessible est abattue !

3On entend les hurlements des bergers,[#11.3 Jr 25.34. – Jr 49.19 ; sur (le terme hébreu signifie aussi l'orgueil, cf. Za 9.6 ; 10.11) voir aussi Jr 12.5.]

car leur magnificence est ravagée ;

on entend les rugissements des jeunes lions,

car les fourrés du Jourdain sont ravagés.

Le bon berger et le berger stupide

4Ainsi parle le Seigneur , mon Dieu : Fais paître les bêtes de boucherie ![#11.4 litt. le petit bétail, moutons et chèvres, de même dans la suite ; voir Ez 34.2-22 ; cf. Jn 21.15-17. – litt. de tuerie, de même au v. 7 ; cf. Jr 12.3 ; Ps 44.12s,23 ; Rm 8.36.]

5Ceux qui les achètent les tuent impunément ; chacun de ceux qui les vendent dit : Béni soit le Seigneur , car je suis riche ! Et aucun de leurs bergers ne cherche à les épargner.[#11.5 Ez 34.3. – ou sans être tenus pour coupables ; sans avoir à faire réparation ; cf. Jr 50.7. – Os 12.9 ; Ap 3.17.]

6Non, je n'épargnerai plus les habitants du pays – déclaration du Seigneur . Je livre les humains les uns aux autres, et chacun à son roi ; ils saccageront le pays, et je ne délivrerai personne.[#11.6 ou de la terre . – Gn 9.2. – une légère modification de la vocalisation traditionnelle du texte hébreu permettrait de lire à leur berger ; cf. 14.13+. – litt. je ne délivrerai pas de leur main.]

7Alors je fis paître les bêtes de boucherie pour les marchands. Je pris deux bâtons : j'appelai l'un « Douceur », et j'appelai l'autre « Union ». Puis je fis paître les bêtes.[#11.7 Cf. v. 4 ; Ez 34.15. – litt. pour les marchands de petit bétail, en modifiant le texte hébreu traditionnel d'après , qui a lu ici et au v. 11 (pour) le(s) Cananéen(s) ; le texte hébreu traditionnel divise le mot Cananéen (= cf. v. 5 ; 14.21 ; Os 12.8) en deux mots [ c'est pourquoi ? assurément ? les pauvres ], d'où la traduction traditionnelle assurément les plus pauvres (ou les plus malheureuses ) des bêtes ; cf. v. 11. – ou beauté, charme, grâce, au sens d'attrait (cf. les termes apparentés en Gn 49.15 agréable ; Ps 27.4 ; 90.17 ; Ct 7.7) ; il faut peut-être voir ici (cf. v. 10) une alliance divine en vertu de laquelle Israël bénéficiait de la faveur des autres nations, c.-à-d. était en paix avec elles ; cf. Os 2.20. – (v. 14) : le terme hébreu, au pluriel, est très proche du mot pour liens.]

8Je fis disparaître les trois bergers en un seul mois ; les moutons finirent par me faire perdre patience et, de leur côté, ils me prirent en dégoût.[#11.8 il s'agit peut-être d'une allusion historique (à trois grands prêtres qui nous seraient inconnus, ou peut-être à Saül, David et Salomon, les trois rois de l'Israël uni ; cf. v. 14) ; certains pensent, d'une façon plus générale, à trois formes d'autorité (p. ex. religieuse, civile et militaire). – litt. une seule lune ; Os 5.7 ; cf. Jb 3.6. – litt. mon être s'était raccourci envers eux (ou à cause d'eux ) ; cf. v. 9 ; Nb 21.4 ; certains pensent que eux pourrait aussi désigner les trois bergers . – (ou elles ) litt. leur être (cf. Gn 1.20) me prit.]

9Alors je dis : Je ne vous ferai plus paître ! Que celle qui doit mourir meure, que celle qui doit disparaître disparaisse, et que celles qui restent se dévorent les unes les autres ![#11.9 Cf. Jr 15.2 ; 43.11 ; Ap 13.10. – désigne ici les bêtes. – litt. chacune la chair de sa compagne ; cf. Es 9.20 ; Jr 19.9.]

10Je pris mon bâton « Douceur » et je le brisai, pour rompre l'alliance que j'avais conclue avec tous les peuples.[#11.10 v. 7. – cf. Es 54.10 ; 61.8 ; Jr 11.10 ; 31.32 ; 33.21 ; Os 2.20 ; voir aussi Jr 2.3.]

11Elle fut rompue ce jour-là ; ainsi les marchands qui m'observaient surent que c'était la parole du Seigneur .[#11.11 litt. les marchands de petit bétail, en modifiant le texte hébreu traditionnel comme au v. 7 ; autre texte et les plus pauvres du petit bétail.]

12Je leur dis : Si bon vous semble, donnez-moi mon salaire ; sinon, ne le faites pas. Ils pesèrent pour mon salaire trente pièces d'argent.[#11.12 (mot sous-entendu dans le texte, de même dans la suite ; le verbe traduit par est celui qui a donné le mot sicle, en hébreu shékél ) cf. Mt 20.2 ; voir aussi Ex 21.32 ; Mt 26.15.]

13Le Seigneur me dit : Verse-le au trésorier (au « potier »), ce prix magnifique auquel ils m'ont apprécié ! Je pris les trente pièces d'argent et je les jetai au « potier », dans la maison du Seigneur .[#11.13 ou jette-le ; le verbe hébreu (également traduit plus loin par ) peut avoir les deux sens. – et traduisent un seul mot hébreu, habituellement rendu par potier . Dans ce contexte, il pourrait désigner le fondeur de métaux ou l'orfèvre du trésor du temple (un verbe apparenté est traduit par mouler en 1R 7.15 ; voir aussi 2R 12.11) ; LXX creuset, , trésor ; cf. Mt 27.5-10.]

14Puis je brisai mon second bâton, « Union », pour rompre la fraternité entre Juda et Israël.[#11.14 v. 7. – cf. 9.10 ; Jr 3.18 ; Ez 37.15-28 ; Os 2.2 ; certains voient ici une référence au schisme politique qui a suivi le règne de Salomon (cf. v. 10), d'autres une annonce du schisme .]

15Le Seigneur me dit : Prends maintenant l'équipement d'un berger stupide !

16Car moi, je suscite dans le pays un berger qui ne s'occupera pas des bêtes qui disparaissent ; il n'ira pas à la recherche de celle qui s'égare, il ne guérira pas celle qui est blessée, il ne pourvoira pas aux besoins de celle qui est debout ; mais il dévorera la viande de celle qui est grasse et il leur arrachera les sabots.[#11.16 Cf. Ez 34.2-4. – autre traduction possible qui n'interviendra pas en faveur des bêtes qui sont sur le point de disparaître . – le terme hébreu correspondant pourrait aussi signifier le garçon, d'où la traduction traditionnelle la plus jeune . – autres traductions celle qui est bien portante ; ou au contraire celle qui est épuisée . – autre traduction il fendra leurs sabots.]

17Quel malheur pour le faux berger[#11.17 litt. berger de néant, ce dernier terme étant souvent appliqué aux idoles ou aux faux dieux (Es 2.8) ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour lire berger stupide, comme au v. 15 (termes ressemblants) ; cf. Jn 10.12s. – d'autres comprennent la sécheresse ; autre terme pour cf. 1R 13.4. – cf. Gn 27.1 ; Dt 34.7 ; 1S 3.2.]

qui abandonne les bêtes !

Que l'épée s'abatte sur son bras

et sur son œil droit !

Que son bras se dessèche,

que son œil droit s'affaiblisse !

Nouvelle Bible Segond © Société biblique française-Bibli'O, 2002 Première édition de la Bible d’étude : sous la direction de Henri Blocher, Jean-Claude Dubs†, Mario Echtler†, Jean-Claude Verrecchia, coordination Didier Fougeras.
Published by: French Bible Society