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1Élie, un homme du village de Tichebé, en Galaad, dit au roi Achab : « Par le Seigneur vivant, le Dieu d'Israël dont je suis le serviteur, voici ce que je te déclare : “Il n'y aura ces prochaines années ni rosée ni pluie, sauf si je le demande.” »[#17.1 Annonce de sécheresse, car le pays d'Israël est peu arrosé naturellement par des cours d'eau. – Voir Jacq 5.17.]
Ici commence le cycle d'Élie (chap. 17–19212 Rois 1–2), où domine une des plus grandes figures de toute la Bible et de toute la littérature judéo-chrétienne. Son nom complet, Eliyahou , qui signifie « Mon Dieu, c'est le Seigneur », est tout un programme. Élie est le type du prophète libre et indépendant, qui apparaît de façon imprévue, tout comme il disparaîtra, et qui n'a de comptes à rendre qu'à Dieu. Son renom dans la Bible rivalise avec celui de Moïse (Mal 3.23-24 ; Sir 48.1-11 ; Matt 17.1-13 et les parallèles ; Marc 6.158.28 et les parallèles).
Le Coran mentionne Élie dans la sourate 37, 123-132. Avec Hénok (Gen 5.24) et plus tard Jésus, selon la tradition chrétienne, il est le seul homme enlevé auprès de Dieu. La liturgie byzantine l'honore spécialement et la spiritualité des carmélites le prend comme modèle. L'iconographie lui fait une grande place : entre autres, Pierre Paul Rubens (1625) ; Philippe de Champaigne (1655) ; Gustave Doré (1866). Pour la musique, Felix Mendelssohn s'impose avec son splendide oratorio Elias (1846).
2Puis le Seigneur adressa la parole à Élie :
3« Pars d'ici, lui dit-il, va vers l'orient et cache-toi près du torrent de Kerith, à l'est du Jourdain.
4Là, tu trouveras à boire au torrent, et je donnerai l'ordre aux corbeaux de t'apporter de la nourriture. »
5Élie fit ce que le Seigneur lui avait dit ; il alla s'installer près du torrent de Kerith.
6Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande matin et soir, et il buvait l'eau du torrent.
7Mais au bout d'un certain temps, le torrent fut à sec, parce qu'il n'avait pas plu dans le pays.
8Alors le Seigneur adressa la parole à Élie :
9« En route, lui dit-il, va dans la ville de Sarepta, proche de Sidon, pour y habiter. J'ai commandé à une veuve de là-bas de te donner à manger. »[#17.9 Voir Luc 4.25-26.]
Cette incursion chez les Phéniciens témoigne d'une ouverture exceptionnelle à cette époque. Jésus, selon Luc 4.25-26, s'en souviendra, pour donner une leçon d'ouverture missionnaire à ses compatriotes. Parmi les points forts de ce beau récit, on appréciera sa sobre concision et le tact d'Élie devant une situation extrême de pauvreté et de douleur révoltée. On n'est pas loin de Jésus qui, lui aussi, se fait mendiant face à la Samaritaine (Jean 4.5-42). Enfin, cette réanimation d'un fils unique est le premier des trois miracles de résurrection de l'Ancien Testament (2 Rois 4.18-3713.20-21). Luc, à nouveau, s'en inspirera pour la veuve de Naïn, afin de suggérer que Jésus est le nouvel Élie (Luc 7.11-17).
10Élie se mit donc en route pour Sarepta. Lorsqu'il arriva à l'entrée de la ville, il vit une veuve en train de ramasser du bois. Il l'appela et lui dit : « Apporte-moi, je te prie, un peu d'eau à boire. »
11Elle partit en chercher, mais il la rappela et lui dit : « Apporte-moi aussi un morceau de pain. » –
12« Par le Seigneur vivant, ton Dieu, je te jure que je n'ai pas de pain, répondit-elle ; il ne me reste qu'une poignée de farine dans un bol et un peu d'huile dans un pot. Je suis venue ramasser quelques bouts de bois ; je vais aller préparer ce qui nous reste pour mon fils et pour moi ; et quand nous l'aurons mangé, nous n'aurons plus qu'à mourir. » –
13« N'aie pas peur ! lui dit Élie. Va et fais comme tu l'as dit. Seulement, tu me prépareras d'abord une petite galette de pain que tu m'apporteras ; ensuite tu en feras une pour toi et pour ton fils.
14En effet, voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël : “La farine ne manquera pas dans le bol, l'huile ne manquera pas dans le pot, jusqu'à ce que le Seigneur fasse tomber la pluie sur la terre.” »
15La femme alla faire ce qu'Élie lui avait dit ; et ils eurent à manger pendant longtemps, elle et son fils, ainsi que le prophète.
16La farine ne manqua pas dans le bol, ni l'huile dans le pot, conformément à ce qu'Élie avait annoncé de la part du Seigneur.
17Quelque temps après, le fils de la veuve qui avait accueilli le prophète chez elle tomba malade. Il fut même si malade qu'il finit par mourir.
18Sa mère dit à Élie : « Prophète de Dieu, pourquoi m'as-tu fait cela ? Es-tu venu pour rappeler mes fautes à Dieu, et provoquer ainsi la mort de mon fils ? »
19Il lui répondit : « Donne-moi ton fils ! »
Elle le tenait dans ses bras ; il le prit, le porta à l'étage supérieur, dans la chambre où il logeait, et le coucha sur son lit.
20Puis il pria le Seigneur en ces termes : « Seigneur mon Dieu, cette veuve m'a accueilli chez elle : veux-tu vraiment la rendre malheureuse en faisant mourir son fils ? »
21Élie s'étendit ensuite trois fois sur l'enfant, en adressant au Seigneur cette prière : « Seigneur mon Dieu, je t'en supplie, rends la vie à cet enfant. »
22Le Seigneur répondit à la prière d'Élie : il rendit la vie à l'enfant, qui se remit à respirer.
23Élie prit l'enfant, le ramena à l'étage inférieur et le rendit à sa mère en disant : « Regarde, ton fils est vivant ! »
24La femme lui déclara : « Cette fois-ci, je reconnais que tu es un prophète de Dieu et que tu parles vraiment de la part du Seigneur. »