Ecclésiaste 5

Les abus du pouvoir

7Il ne faut pas s'étonner de voir le pauvre opprimé ni de voir le droit et la justice bafoués dans le pays. En effet, un personnage haut placé est couvert par un plus grand que lui et tous deux sont protégés par des gens plus haut placés encore.

8Il serait préférable pour le pays d'avoir un roi qui favorise le travail des champs.[#5.8 C'est-à-dire, sans doute, qui défend ceux qui sont au bas de l'échelle sociale : les paysans. Autre traduction]

Trafic d'influence

(5.7-8)

Quand les puissants protègent les puissants, la justice est bafouée. La solution serait-elle, comme le suggère l'Ecclésiaste, dans le retour à une vie simple ?

La richesse est inutile

La vraie richesse : le temps

(5.9-16)

Pendant le jour, le riche ne laisse pas de repos au pauvre qui peine. Pendant la nuit, le riche peine à trouver le sommeil alors que le pauvre se repose. Lequel des deux a le plus à perdre ? L'être humain est riche des millions d'instants qui font sa vie. L'avare oublie de vivre et se fait voler les plus belles heures de ce qui aurait pu être sa vie.

9Celui qui aime l'argent n'en a jamais assez et celui qui aime la richesse n'en profite pas. Encore de la fumée qui s'évanouit !

10Plus quelqu'un a de biens, plus nombreux sont ceux qui vivent à ses dépens. Quel avantage en a-t-il sinon de contempler sa propre richesse ?

11Le travailleur dort d'un bon sommeil, qu'il ait peu ou beaucoup à manger. Mais le riche a tant de biens qu'il n'arrive pas à dormir.

12J'ai observé sur la terre une situation dramatique : celle de quelqu'un qui a mis son argent de côté pour son propre malheur.

13Il perd sa fortune dans une mauvaise affaire et il n'a plus rien lorsque lui naît un fils.

14Il devra quitter cette terre comme il y est venu, aussi nu que lorsqu'il est sorti du ventre de sa mère. Il n'aura rien retiré de son travail, rien qu'il puisse prendre avec lui.

15C'est un grand malheur pour lui de quitter le monde comme il y est entré. Quel avantage a-t-il retiré ? Il a travaillé pour du vent.[#5.14-15 Voir Job 1.21 ; Ps 49.17-18 ; 1 Tim 6.7.]

16En outre sa vie entière a été assombrie par de nombreux chagrins, l'irritation et la souffrance.[#5.16 : d'après l'ancienne version grecque ; hébreu]

17Voici la conclusion que j'en tire : le mieux pour l'être humain est de manger, de boire et de profiter des résultats de son travail ici-bas pendant la durée de vie que Dieu lui donne. C'est la part qui lui revient.

18Lorsque Dieu donne à quelqu'un d'être riche et de jouir de sa fortune, il peut profiter de la part qui lui revient, du produit de son travail. C'est là un don de Dieu.

19L'être humain oublie alors combien sa vie est courte, car Dieu remplit son cœur de bonheur.

Profiter des dons de Dieu

(5.17-19)

Mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade, c'est-à-dire qu'il vaut mieux être l'Ecclésiaste que Job. Pourtant l'un et l'autre reconnaissent que la vie et le bonheur sont des cadeaux de Dieu.

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society