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1Sofar de Naama prit alors la parole et dit à Job :
Avec Sofar, le troisième ami de Job, le ton monte : il traite Job de bavard et souhaite que Dieu lui parle directement. Dieu, pour l'instant, se tait : Sofar va donc parler à sa place. Il explique à Job les mystères de la sagesse divine… qu'il prétend insondable ! Il connaît bien la tradition. Il reprend donc la thèse de la rétribution individuelle : si Job souffre, c'est qu'il est fautif.
2Ne faut-il pas répondre à ce flot de paroles ?
Savoir parler ne prouve pas qu'on ait raison !
3Tes beaux discours vont-ils laisser les gens muets ?
Te moqueras-tu du monde sans qu'on te blâme ?
4Tu as même affirmé : « Ce que je dis est vrai ;
oui, Dieu m'en est témoin, je suis irréprochable. »
5Ah ! combien j'aimerais que Dieu dise son mot
et qu'il consente à te parler directement !
6Il te révélerait son secret savoir-faire
– qui est trop merveilleux pour notre intelligence.
Tu comprendrais alors
que Dieu laisse passer une part de tes fautes.
7Mais peux-tu découvrir les profondeurs de Dieu,
Puis, Sofar entonne une sorte d'hymne à la justice. Toutefois, son objectif n'est pas de louer Dieu mais de polémiquer contre Job. Sofar exalte Dieu pour mieux donner tort à Job. Dieu devient un argument contre Job. Tout au long de l'histoire humaine, Dieu a souvent été utilisé comme une arme pour accuser les autres et justifier sa propre vision du monde.
peux-tu saisir la perfection du Dieu très-grand ?
8Elle est plus haute que le ciel ; que feras-tu ?
Elle est plus profonde que le monde des morts ;
que peux-tu en savoir ?
9Elle est, en étendue, plus vaste que la terre,
plus large que la mer.
10Si Dieu arrête donc un coupable en passant
et s'il l'appelle à comparaître au tribunal,
qui s'y opposera ?
11Car Dieu reconnaît bien les gens sans consistance ;
sans effort d'attention, il voit où est le mal.
12Mais un idiot sera enfin intelligent
quand l'âne sauvage naîtra domestiqué !
13Toi cependant, tu dois tendre ton cœur vers Dieu
A son tour, Sofar invite Job à se tourner vers Dieu. Or Job est le seul à l'avoir déjà fait (7.7-219.27-3110.1-22). Sofar invite Job au repentir, seul capable de lui procurer le repos. Il conclut par une image dans laquelle Job est censé entendre sa propre condamnation : le malheur du méchant est tel que seule la mort peut l'en délivrer (4.7-115.2-78.12-19). Job n'a-t-il pas dit que son seul espoir était de mourir (3.216.97.15) ?
et le prier en étendant les mains vers lui.
14Si tes mains sont salies par le mal, nettoie-les,
ne laisse pas chez toi de place à l'injustice.
15Alors tu seras sans tache, la tête haute,
rien ne t'ébranlera, rien ne te fera peur.
16Et tu ne garderas pas plus de souvenirs
de tes malheurs présents que de l'eau écoulée.
17La vie te deviendra plus radieuse encore
que le jour à midi ;
l'obscurité se changera en clair matin.
18Tu reprendras espoir, tu reprendras confiance :
voyant que tout va bien, tu dormiras tranquille.
19Personne ne viendra déranger ton repos,
tout le monde au contraire voudra te flatter.
20Mais les méchants s'usent les yeux
à chercher du secours, ils n'ont aucune issue,
et leur dernier espoir est d'expirer enfin.