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1Alors Job répondit au Seigneur :
Job avoue, avec humilité, ne rien comprendre à l'action mystérieuse de Dieu. Il admet qu'il ne connaissait Dieu que par ouï-dire, mais maintenant, c'est de ses yeux qu'il a vu Dieu. Cette affirmation traduit une expérience bouleversante de la présence de Dieu. Plus rien ne sera comme avant.
S'asseoir dans la poussière et la cendre (2.8) ou même en répandre sur sa tête (2.12) est un acte d'humilité devant Dieu (Gen 18.27). Job a conscience d'avoir porté contre Dieu des accusations non fondées. Devant la grandeur de sa création et devant la force de sa parole, il ne peut que demander pardon.
Cependant la traduction de la finale du v. 6 est difficile et controversée. On peut comprendre aussi : « je rejette et j'abandonne la poussière et la cendre ». La poussière et la cendre font clairement référence à 2.8-12, passage où elles représentent la situation de Job, son attitude de plainte et de lamentation. Abandonner la poussière et la cendre, ce serait alors rejeter cette attitude. En effet, Job n'a pas à se repentir de son affirmation d'innocence, puisque Dieu lui-même n'a jamais repris les accusations des amis de Job.
2Je reconnais que tout est possible pour toi,
je sais qu'aucun projet ne peut t'embarrasser.
3Tu l'as dit : j'ai osé rendre tes plans obscurs
à force de parler de ce que j'ignorais.
Je l'avoue : j'ai parlé d'un sujet trop ardu,
je n'y comprenais rien et ne le savais pas !
4« Écoute, disais-tu, et laisse-moi parler ;
je t'interrogerai et tu me répondras. »
5Je ne savais de toi que ce qu'on m'avait dit,
mais maintenant, c'est de mes yeux que je t'ai vu.
6C'est pourquoi je retire ce que j'affirmais,
je reconnais avoir eu tort et m'humilie
en m'asseyant dans la poussière et dans la cendre.
7Quand le Seigneur eut fini de parler avec Job, il dit à Élifaz de Téman : « Tu as provoqué mon indignation, ainsi que tes deux amis. Contrairement à mon serviteur Job, en effet, vous n'avez pas dit la vérité sur moi.
8Maintenant donc, procurez-vous sept taureaux et sept béliers, et allez trouver mon serviteur Job. Vous offrirez alors pour vous-mêmes ces animaux en sacrifice complet, tandis que mon serviteur Job priera pour vous. J'accueillerai sa prière avec bienveillance et je renoncerai à vous traiter selon votre folie, bien que vous n'ayez pas dit la vérité sur moi, comme il l'a fait lui-même. »
Job se voit approuvé et reconnu comme le serviteur innocent qu'il était avant l'épreuve (1.82.3). Dieu lui donne raison : les questions soulevées par ce révolté sont pertinentes et la foi elle-même doit les assumer. Les amis de Job le pressaient d'implorer le pardon pour lui-même (11.13-1522.27), les voici contraints d'offrir un sacrifice pour leurs fautes. Job devient leur intercesseur auprès de Dieu !
9Élifaz de Téman, Bildad de Chouha et Sofar de Naama allèrent donc faire ce que le Seigneur leur avait dit, et celui-ci accueillit avec bienveillance la prière de Job.
10Tandis que Job priait pour ses amis, le Seigneur le rétablit. Il doubla même les biens que Job avait possédés.[#42.10 : d'après l'interprétation de plusieurs versions anciennes ; hébreu (ou ). – L'ancienne situation de Job : Comparer 1.1-3.]
11Alors tous les frères et sœurs de Job et tous ceux qui l'avaient connu autrefois vinrent lui rendre visite. Ils vinrent manger avec lui, ils lui manifestèrent leur sympathie et le réconfortèrent de tous les malheurs que le Seigneur lui avait envoyés. Enfin, chacun d'eux lui fit cadeau d'une pièce d'argent et d'un anneau d'or.[#42.11 : le terme employé ici (ainsi qu'en Gen 33.19 ; Jos 24.32) indique que la valeur de cette pièce correspondait au prix d'une brebis.]
La bénédiction finale sur Job confirme-t-elle la thèse des ses amis ? Certainement pas : elle intervient au moment où Job y avait renoncé et, de plus, Job reçoit le double de ce qu'il a perdu. L'auteur du livre se plaît à énumérer les biens retrouvés par Job, au premier rang desquels des fils et des filles. L'âge impressionnant accordé à Job rappelle les patriarches du début du livre de la Genèse. Il exprime le sentiment de plénitude dans lequel Job achève sa vie. Le livre nous laisse sur cette question ouverte : Dieu n'est-il pas le Dieu de tous les possibles ?
12Le Seigneur combla Job de ses bénédictions, plus encore qu'il ne l'avait fait auparavant. C'est ainsi que Job eut quatorze mille moutons, six mille chameaux, mille paires de bœufs et mille ânesses.
13Il eut aussi sept fils et trois filles.
14Il nomma la première Yemima, la seconde Quessia et la troisième Quéren-Happouk.[#42.14 C'est-à-dire respectivement , (Fleur de) et]
15Dans tout le pays, on ne trouvait pas de femmes aussi belles que les filles de Job. Leur père leur réserva une part d'héritage au même titre qu'à leurs frères.
16Après cela, Job vécut encore cent quarante ans, et il put voir ses enfants, ses petits-enfants, tous ses descendants jusqu'à la quatrième génération.
17Rassasié de la vie, il mourut à un âge avancé.