Siracide 15

1C'est ainsi qu'on se conduit

quand on reconnaît l'autorité du Seigneur.

Celui qui est maître de la loi

obtiendra la sagesse.

2Comme une mère elle viendra à sa rencontre ;

elle l'accueillera

comme la jeune fille qu'il a épousée.

3Le pain qu'elle lui fait manger, c'est le bon sens ;

l'eau qu'elle lui donne à boire, c'est la sagesse.

4S'il prend appui sur elle, il ne faiblira pas ;

s'il se confie en elle, il ne sera pas déçu.

5Elle fait de lui quelqu'un

de mieux considéré que ses voisins.

Quand il parle en public,

elle lui dicte son discours.

6Il trouve ainsi une joie débordante,[#15.6 D'après le texte hébreu ; grec]

et son nom devient célèbre pour toujours.

Un nom célèbre pour toujours

(15.6)

L'immortalité par le nom est l'héritage du sage (37.2639.9), du fidèle (41.11-13) et des héros de l'histoire d'Israël (44.814). Cette renommée posthume se réalisait efficacement par une descendance nombreuse (Job 18.17-19Ps 109.13). Ben Sira ne le nie pas (40.19), mais il relativise cette opinion traditionnelle (16.1-4).

7Les imbéciles ne risquent pas

d'obtenir la sagesse ;

les gens sans foi ni loi

ne la verront jamais.

8La Sagesse se tient loin des prétentieux,

et les menteurs ne risquent pas

de se souvenir d'elle.

9Des gens sans foi ni loi qui louent le Seigneur,

cela est impensable,

10C'est la Sagesse qui pousse un homme à louer Dieu,

c'est le Seigneur lui-même qui le lui inspire.

L'homme est responsable de ses choix

Assumer ses décisions

(15.11-20)

Dans le passage de 1 Chron 21.1, qui reprend le récit plus ancien de 2 Sam 24.1, c'est Satan et non plus le Seigneur qui est responsable de la faute de David. Or, pour Ben Sira, seul l'être humain est responsable de ses écarts et de ses erreurs. Que l'être humain soit maître de ses décisions (v. 14) n'est pas une nouveauté (Deut 11.26-2830.15-20). Cependant, en affirmant que cette liberté humaine trouve son origine au début de la création, Ben Sira étend à tous les êtres humains une liberté de choix que le livre du Deutéronome réservait au seul peuple élu.

11Si tu t'écartes du droit chemin,

n'en rends pas le Seigneur responsable,

car ce que Dieu déteste, il ne va pas le faire !

12Ne dis pas : « C'est lui qui m'a induit en erreur »,

car il n'a pas besoin des gens sans foi ni loi.

13Le Seigneur déteste toute forme de mal,

et ses fidèles ne sauraient faire autrement.

14Au commencement, Dieu a créé l'être humain

et l'a laissé maître de ses décisions.

15Si tu le veux, tu suivras donc la Loi.

Y être fidèle, cela dépend de toi.

16Il a mis devant toi le feu et l'eau :

à toi de décider ce que tu vas choisir !

17Il propose aux humains soit la vie, soit la mort ;

selon leur préférence ils auront l'une ou l'autre.

18Le Seigneur, en effet, est immensément sage,

il a un grand pouvoir et il a l'œil sur tout.

19Son regard est fixé sur ceux qui le respectent

et il n'ignore rien de ce que font les hommes.

20Il n'ordonne à personne d'être un infidèle,

il ne donne à personne le droit de mal faire.

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society