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1Les espoirs creux ne trompent que les imbéciles,
les rêves n'excitent que les gens sans bon sens.
2C'est vouloir saisir l'ombre ou attraper le vent
que tenir compte de ses rêves.
3Ce qu'on y voit n'est qu'un reflet
irréel comme un visage dans un miroir.
4Peut-on tirer quelque chose de pur
de ce qui est impur ?
Peut-on tirer la vérité
de ce qui est mensonge ?
5Prédictions, présages, rêves,
tout cela est sans consistance ;
autant en imagine l'esprit d'une femme
saisie par les douleurs au moment d'accoucher !
6Ne leur accorde aucune attention,
à moins que le Très-Haut
te les envoie pour t'avertir.
7Les rêves ont égaré beaucoup de gens,
et ceux qui y croyaient sont tombés de haut.
8Loin de ces illusions, la Loi
est la perfection même,
et la Sagesse s'exprime complètement
par la bouche des fidèles.
Après un éloge du voyageur et donc des cultures étrangères (v. 9-11) voici un fragment autobiographique (v. 12-13). En 51.13, Ben Sira précise que ces voyages auraient été effectués après sa jeunesse. Les voyages faisaient partie des tâches du scribe (39.4). Le voyage est une véritable école de sagesse et de tolérance à l'égard des autres communautés culturelles.
9Qui a fait des voyages a beaucoup appris.
quand on a une large expérience,
on s'exprime avec intelligence.
10Qui n'a pas été mis à l'épreuve
ne sait que peu de choses,
11mais qui a voyagé
s'est enrichi de compétences.
12Au cours de mes déplacements, j'ai beaucoup vu
et j'ai compris plus de choses que je n'en dis.
13Je me suis souvent trouvé en danger de mort,
mais je m'en suis tiré grâce à mon expérience.
La protection du Seigneur offerte à celui qui le respecte est comme une ombre sous le soleil de midi (Ps 121.5). Le Seigneur garde l'œil fixé sur celui qu'il aime (Ps 33.1834.16), il le protège des obstacles (Ps 56.14116.8) et illumine son visage de joie (És 35.10).
14Respecter l'autorité du Seigneur,
c'est s'assurer de vivre pour longtemps,
15car celui en qui on espère est le Sauveur.
16Qui respecte le Seigneur n'a rien à craindre :
il n'aura peur de rien, puisqu'il espère en Dieu.
17Heureux celui qui respecte le Seigneur !
18Sur qui s'appuiera-t-il ? Qui sera son soutien ?
19Le Seigneur garde l'œil fixé sur ceux qui l'aiment.
Puissant protecteur, soutien énergique,
abri contre le vent brûlant,
ombre sous le soleil de midi,
il protège les siens des obstacles
et les empêche de tomber.
20Il relève le moral,
il fait briller les yeux de joie,
il accorde santé, vie et bénédiction .
Dieu n'est pas dupe de ceux qui cherchent uniquement à attirer ses faveurs (v. 21-24). La pratique rituelle qui cache une injustice équivaut à se moquer de Dieu ou à tuer un enfant devant son père (És 1.10-17).
Les exploiteurs – nombreux à toutes les époques – sont ici appelés meurtriers (v. 25-27 ; Jér 22.13-17). Il était interdit de retenir le salaire de son ouvrier (Deut 24.14-15). Croire en Dieu implique une vraie solidarité avec les pauvres.
Selon la Loi, la personne rendue impure par le contact d'un mort devait s'asperger avec de l'eau de purification (v. 30 ; Nomb 19.11-13). On pouvait jeûner pour demander à Dieu le pardon des fautes individuelles ou collectives (v. 31 ; 1 Rois 21.27Jon 3.5-8), mais le vrai jeûne suppose la conversion (És 58.3-7), c'est-à-dire un changement de mentalité.
21C'est se moquer de Dieu qu'offrir en sacrifice
un animal acquis injustement.
22Il n'accepte pas les dons
de ceux qui vivent en marge de sa loi ;
23le Très-Haut n'éprouve aucun plaisir
aux offrandes de ceux qui méprisent le culte,
et il n'accorde pas le pardon des péchés
d'après le nombre des animaux sacrifiés.
24Offrir un sacrifice avec les biens d'un pauvre,
c'est égorger un fils sous les yeux de son père.
25Le pauvre gagne difficilement son pain ;
l'en priver, c'est être un meurtrier.
26C'est tuer son prochain
que de lui prendre ses moyens d'existence.
27C'est commettre un assassinat
que de priver un ouvrier de son salaire.
28En effet, l'un construit et l'autre démolit ;
pour tous deux, c'est beaucoup de peine pour rien.
29L'un prie, l'autre maudit ;
lequel des deux le Maître écoutera-t-il ?
30Quand on s'est purifié d'avoir touché un mort
et qu'on le touche une nouvelle fois,
à quoi bon avoir pris le bain qui purifie ?
31Ainsi en est-il de qui pratique le jeûne
pour obtenir le pardon de ses péchés :
s'il repart pour recommencer les mêmes fautes,
qui écoutera sa prière ?
et qu'aura-t-il gagné à s'humilier ?