The chat will start when you send the first message.
2Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?[#22.2 Le début du v. 2 est cité par Jésus sur la croix d'après Matt 27.46 ; Marc 15.34.]
Pourquoi restes-tu si loin, sans me secourir, sans écouter ma plainte ?
Un individu exprime son terrible désarroi : son entourage le rejette, et il a l'impression que son Dieu en fait autant. Il ne comprend pas. Comment cela se fait-il ? Celui qui autrefois a sauvé Israël opprimé en Égypte n'intervient pas pour le sauver, lui, de sa mer des Roseaux intérieure ? Tout allait si bien auparavant !
Un grand nombre de personnes – laissées pour compte, victimes de l'indifférence générale – pourront se reconnaître sous les traits du psalmiste !
C'est avec les premières paroles de ce psaume que Jésus, sur la croix, a exprimé sa douleur (Matt 27.46Marc 15.34).
3Mon Dieu, le jour je t'appelle au secours, mais tu ne réponds pas ;
et la nuit encore, sans repos.
4Pourtant tu sièges sur ton trône,
toi, l'unique vrai Dieu, qu'Israël ne cesse de louer.
5Nos ancêtres t'ont fait confiance,
et tu les as mis à l'abri ;
6ils t'ont appelé au secours, et tu les as délivrés ;
ils t'ont fait confiance, et tu ne les as pas déçus.
7Moi, on me traite comme une vermine ; je ne suis plus un homme.
Les gens m'insultent, tout le monde me méprise.
8Tous ceux qui me voient se moquent de moi,
ils font la moue, ils secouent la tête.
9Ils disent de moi : « Il a remis son sort au Seigneur,
eh bien, que le Seigneur le tire d'affaire !
Le Seigneur l'aime, eh bien, qu'il le sauve ! »
10Seigneur, c'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère
et m'as mis en sûreté contre sa poitrine.
11Dès ma naissance, j'ai été confié à toi,
dès que je suis né, tu as été mon Dieu.
Un cri introduit et termine cette deuxième section du psaume : que le Dieu apparemment lointain et muet se fasse proche ! Entre les deux mentions du cri d'appel, la plainte continue. La description se précise. Le mal se déchaîne, figuré par des animaux sournois et agressifs (taureaux de combat, lions en chasse, chiens sauvages). Il produit des effets physiques (affaissement du tonus musculaire, déshydratation, perte de poids et d'appétit) et psychologiques (découragement, sentiment d'être attaché). Devançant la mort, l'entourage s'approprie déjà en pensée les vêtements du malheureux.
Le portrait correspond à un bon nombre de situations humaines : maladie, dépression, peur d'être dépossédé, approche de la mort…
12Ne reste donc pas loin de moi,
maintenant que le danger est proche
et que personne ne vient m'aider.
13Mes adversaires sont autour de moi comme de nombreux taureaux ;
ils m'encerclent comme de puissantes bêtes du Bachan .
14On dirait des lions féroces qui rugissent
et ouvrent la gueule contre moi.
15Ma force s'en va comme l'eau qui s'écoule,
je ne tiens plus debout.
Mon courage fond en moi comme la cire.
16J'ai la gorge complètement sèche,[#22.16 Ou – : sens probable ; texte hébreu traditionnel]
ma langue se colle à mon palais.
Tu m'as placé au bord de la tombe.
17Une bande de malfaiteurs m'encercle,
ces chiens ne me laissent aucune issue ;
ils m'ont lié pieds et mains.
18Je suis tellement amaigri que je pourrais compter tous mes os.
Mes adversaires me regardent fixement,
19ils se partagent mes habits,
ils tirent au sort mes vêtements.
20Mais toi, Seigneur, ne reste pas si loin ;
toi qui es ma force, viens vite à mon secours.
21Sauve-moi d'une mort violente,
protège ma vie contre la dent de ces chiens.
22Délivre-moi de leur gueule de lion
et de leur corne de buffle !
La dernière section du psaume l'atteste, le drame a connu un heureux dénouement. Le Seigneur a répondu. Et le psalmiste le remercie de l'avoir exaucé. Le rite de reconnaissance implique la communauté : il consiste en un repas ouvert aux pauvres et aux humbles (v. 26-27, 30). Belle occasion de publier la faveur obtenue (v. 23-25, 31-32), de proclamer la tendresse de Dieu pour les misérables (v. 25) et sa royauté sur la terre entière (v. 29).
La libération d'un pauvre, quel qu'il soit, concerne la communauté de foi tout entière, non seulement actuelle (v. 23-24, 26), mais future (v. 31-32). Elle concerne même les familles de toutes les nations, c'est-à-dire l'humanité dans son ensemble (v. 28). En ce sens, par le souffle qui l'inspire, le psaume nous met sur la piste d'une spiritualité de solidarité à l'échelle de la planète.
Ah, tu m'as répondu !
23Je veux donc parler de toi à mes compagnons,
je veux t'acclamer parmi les fidèles assemblés :
24« Acclamez le Seigneur, vous qui reconnaissez son autorité.
Honorez-le, vous tous descendants de Jacob.
Tremblez devant lui, vous tous descendants d'Israël !
25Car il n'a ni méprisé ni rejeté le misérable accablé ;
il ne s'est pas détourné de lui, il a entendu son appel. »
26Seigneur, c'est grâce à toi que je peux te louer
dans la grande assemblée.
Devant tes fidèles, je tiendrai les promesses que je t'ai faites.
27J'invite les humbles : qu'ils mangent tant qu'ils auront faim ![#22.27 L'auteur du psaume invite les pauvres à participer au repas qu'il offre après son sacrifice de reconnaissance.]
Que ceux qui font appel au Seigneur
l'acclament et qu'ils aient longue vie !
28Que les peuples les plus lointains
se souviennent du Seigneur et reviennent à lui !
Que les familles de toutes les nations
s'inclinent jusqu'à terre devant lui !
29Car le Seigneur est roi, c'est lui qui règne sur les nations.
30Ceux qui sont pleins de vie mangent et s'inclinent devant lui.
Et devant lui aussi s'agenouillent
tous ceux qui descendent dans la poussière
– ceux qui ne peuvent se maintenir en vie.
31Leurs descendants le serviront ;
on parlera du Seigneur à la nouvelle génération.
32On racontera à ceux qui vont naître
ce qu'il a fait dans sa fidélité.