Psaumes (58)

Mon Dieu, délivre-moi de ceux qui m'en veulent

Entouré de chiens qui jappent

(Psaumes 59)

L'épreuve frappe. Sous le « je » qui supplie Dieu de le sauver, il faut voir, semble-t-il, le peuple d'Israël lui-même, ou le roi qui le représente tout entier. Le cercle des ennemis se resserre autour de la ville. Ils agissent le soir, dans l'obscurité, comme des chiens qui ont envie de mordre. Situation désespérée ? Non, car un autre cercle, protecteur celui-ci, ceinture la ville. Le Seigneur Dieu entoure son peuple et le protège plus efficacement que la muraille de pierre la plus solide. Bien à l'abri dans les bras maternels de Dieu, le peuple espère : il pourra chanter la bonté de son Seigneur.

Sous la figure du peuple assiégé, bien des groupes humains peuvent se reconnaître. Placés dans des situations d'extrême précarité, ils ont l'impression qu'un cercle mortel se referme sur eux. Les réfugiés, les victimes des guerres et d'autres catastrophes se sentent cernés par toutes sortes de « chiens hurlants » (v. 7, 15) : risques d'épidémie, famines, ennemis aux aguets, champs de mines… Le danger prend mille visages, tous plus terrifiants les uns que les autres. Pas facile, dans ces circonstances, de percevoir la muraille protectrice de la forteresse divine ! Pourtant, Dieu se soucie de chaque personne.

A la fin des temps, cette sollicitude de Dieu paraîtra pleinement, au grand jour. Mais déjà elle s'exprime dans l'engagement des groupes et des personnes pour la paix la justice. Toutes les nations ont le devoir d'apporter de l'aide aux peuples menacés. Et plus encore celles qui se réclament des valeurs de l'Évangile !

2Mon Dieu, délivre-moi de ceux qui m'en veulent,

protège-moi contre mes agresseurs.

3Délivre-moi de ceux qui causent mon malheur,

sauve-moi de ces assassins.

4Les voici, en effet, qui me guettent ;

ces gens cruels veulent m'attaquer.

Je n'ai pourtant pas commis de faute,

je n'ai pas manqué à mes devoirs, Seigneur ;

5je n'ai rien fait de mal, mais ils accourent, ils se préparent.

Réveille-toi, viens jusqu'à moi et regarde.

6Toi, Seigneur, Dieu de l'univers, Dieu d'Israël,

réveille-toi, interviens contre ces païens,

refuse ta faveur à tous ces traîtres. Pause

7Vers le soir, ils reviennent comme une meute de chiens hurlants

et font le tour de la ville.

8Ils ont la bouche pleine de méchancetés,

leurs paroles sont des poignards.

Qui d'autre les entendra ?

9Mais toi, Seigneur, tu te mets à rire d'eux,

tu te moques de tous ces païens.

10Je regarde vers toi, mon protecteur.[#59.10 : d'après un certain nombre de manuscrits hébreux, ainsi que les versions anciennes, et comme au v. 18 ; texte traditionnel]

C'est toi, Dieu, qui es ma forteresse.

11Mon Dieu, qui est si bon, viendra jusqu'à moi,[#59.11 Une autre tradition textuelle juive a lu]

il me fera voir mes adversaires battus.

12Ne les massacre pas tout de suite,

de peur que mon peuple oublie ta victoire.

Secoue-les avec force, fais-les tomber,

Seigneur, notre bouclier.

13Leur moindre parole est une offense pour toi.

Qu'ils soient pris au piège de leur orgueil,

parce qu'ils n'ont fait que maudire et mentir !

14Finis-en avec eux, dans ta fureur,

finis-en, et qu'on ne les voie plus !

Alors on saura jusqu'au bout du monde

qu'il y a un Dieu souverain en Israël. Pause

15Vers le soir, ils reviennent, comme une meute de chiens hurlants,

et font le tour de la ville.

16Ils cherchent çà et là quelque chose à manger,

et s'ils n'ont pas assez, ils se mettent à grogner.

17Moi, je célébrerai ta puissance,

dès le matin je crierai ta bonté,

car tu es une forteresse pour moi,

un refuge quand je suis dans la détresse.

18Mon protecteur, je veux te célébrer par mes chants,

car tu es ma forteresse, ô Dieu,

mon Dieu, toi qui es si bon.

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society