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Des étrangers ont fait une terrible razzia sur la terre d'Israël. Affreux spectacle de ruines et de misère : tout est jeté à terre. Le temple n'est plus que cendre et gravats. Même les prophètes se sont tus. Comment garder le souffle de la proclamation et du courage quand les signes sacrés ont disparu ? Comment les communautés de croyants peuvent-elles surmonter brimades et persécutions pour continuer à témoigner leur foi ?
Le peuple implore son salut (v. 18-23). Mais il argumente : avec audace, il rappelle à Dieu ses engagements (v. 1-2). On remonte ainsi aux origines. D'abord, le psaume évoque le début de l'histoire du peuple d'Israël : les merveilles de l'Exode, avec la sortie d'Égypte à travers les eaux de la mer (v. 13-14), le passage du Jourdain pour entrer dans le pays promis (v. 15), l'alliance (v. 20). Puis, plus loin encore dans le passé, les merveilles, non moins frappantes, de la création (v. 16-17).
Tout peuple, groupe ou communauté qui a besoin de salut ne doit pas fonder sa demande sur ses propres performances morales, religieuses ou autres. Il ne peut que s'en remettre à l'initiative gratuite de Dieu et à sa fidélité, lui qui, tant de fois au cours de l'histoire, a tiré les siens d'une situation sans issue.
O Dieu, pourquoi nous as-tu définitivement rejetés ?
Pourquoi restes-tu furieux contre nous,
le troupeau dont tu es le berger ?
2Souviens-toi de ton peuple : il y a longtemps que tu l'as acquis.
Souviens-toi de ces tribus qui t'appartiennent
et que tu as prises en charge.
Souviens-toi du mont Sion , où tu as fait ta demeure.
3Monte jusqu'à ces ruines déjà anciennes :
l'ennemi a tout saccagé dans le lieu saint.
4Tes adversaires ont poussé leurs hurlements
à l'endroit même de ta présence.
Ils y ont placé leurs bannières.
5Ils s'y sont montrés comme des bûcherons
qui brandissent leurs haches dans une forêt.
6A coups de cognée et de pioche, tous ensemble,
ils ont fracassé les sculptures.
7Ils ont mis le feu à ton sanctuaire ,
jeté à terre et souillé ta propre demeure.
8Ils se disaient à notre sujet :
« Nous allons les mater tous ensemble. »
Ils ont incendié dans le pays
tous les lieux de rendez-vous avec Dieu.
9On ne voit plus les signes de ta présence, il n'y a plus de prophètes ,
et personne parmi nous ne sait jusqu'à quand tout cela durera.
10Oui, combien de temps encore, ô Dieu,
l'adversaire te provoquera-t-il,
l'ennemi se moquera-t-il de toi sans cesse ?
11Pourquoi te retiens-tu d'intervenir
et restes-tu les bras croisés ?
12O Dieu, mon Roi depuis toujours,
tu es l'auteur de bien des délivrances sur la terre.
13Tu as eu la force de fendre la mer,
de briser les têtes du grand dragon marin,
14de fracasser le crâne de ce monstre,
et tu l'as fait dévorer par les requins.
15Tu ouvres un passage aux sources et aux ruisseaux,
tu dessèches des fleuves intarissables.
16Le jour t'appartient, la nuit aussi,
toi qui as créé la lune et le soleil.
17Tu as fixé toutes les limites de la terre,
c'est toi qui as fait l'été et l'hiver.
18Rappelle-toi ceci, Seigneur : l'ennemi te provoque,
ce peuple stupide se moque de toi.
19Ne livre pas aux bêtes sauvages la vie du peuple qui t'est si cher,[#74.19 : texte interprété d'après plusieurs versions anciennes ; hébreu – ou : autres interprétations ou]
n'oublie pas pour toujours l'existence de ces pauvres qui sont à toi.
20Considère tes engagements,
alors que les victimes de la violence
ont rempli les cachettes du pays.
21Ne laisse pas les opprimés repartir humiliés.
Mais que les pauvres et les malheureux se mettent à t'acclamer.
22Interviens, ô Dieu, défends ta cause.
Souviens-toi des insultes
que ces gens stupides t'adressent tous les jours.
23N'oublie pas les cris de tes ennemis,
les hurlements que tes adversaires font sans cesse monter vers toi.