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Du matin au soir de la vie, le cycle biologique semble s'accélérer. Il conduit tout droit au sommeil de la mort. Sage et lucide, le psalmiste constate la fragilité et la brièveté de l'existence humaine. Pour lui, ce sont les fautes des humains qui enflamment la colère de Dieu. Il comprend les malheurs, la stérilité, les revers de fortune, la mort prématurée, comme des punitions divines. La bénédiction s'exprime au contraire par la fécondité, la prospérité et une longue vie.
Qui n'a pas soupiré devant la brièveté de la vie ? Accepter lucidement qu'il en soit ainsi relève déjà de la sagesse.
Le temps n'a pas de prise sur Dieu. Il existait avant les montagnes. Le psalmiste voudrait bien participer un peu à cette stabilité. Puisse Dieu allonger la vie de ses serviteurs, la prolonger dans des descendants et rendre durables les fruits du labeur humain !
Vouloir laisser une trace de son passage sur terre : voilà un désir bien humain. A quelle œuvre vaut-il la peine de consacrer ses jours ?
Seigneur, de génération en génération,
c'est toi qui as été notre sécurité.
2Avant que soient nées les montagnes,
avant même que le monde ait vu le jour,
depuis toujours, c'est toi qui es Dieu, et tu le resteras toujours.
3Tu fais revenir les humains à la poussière,[#90.3 : voir Gen 3.19.]
tu leur dis : « Retournez d'où vous êtes venus. »
4Pour toi, mille ans sont aussi brefs
que la journée d'hier, déjà passée,
ou quelques heures de la nuit.
5Tu mets fin à la vie humaine ;
elle passe comme le sommeil du matin.
Comme l'herbe qui pousse,
6le matin, elle fleurit, elle grandit ;
le soir, elle se fane, elle est sèche.
7Oui, ta colère nous balaie,
ton indignation nous terrifie.
8Tu mets nos fautes au grand jour,
ta lumière éclaire tous nos secrets.
9Sous l'effet de ta colère, notre vie décline ;
le temps d'un soupir, elle arrive à sa fin.
10Elle peut durer soixante-dix ans,
ou quatre-vingts pour les plus vigoureux,
mais nous n'en retirons que peine et malheur.
La vie passe vite et nous volons vers la mort.
11Qui reconnaît la force de ta colère ?
Qui te respecte assez pour en tenir compte ?
12Fais-nous comprendre que nos jours sont comptés.
Alors nous acquerrons un cœur sage.
13Seigneur, nous en voudras-tu longtemps encore ?
Tourne-toi vers nous,
aie pitié de nous, tes serviteurs.
14Dès le matin, comble-nous de ta bonté ;
alors toute notre vie, nous crierons de joie.
15Pendant longtemps tu nous as humiliés.
Donne-nous maintenant autant d'années de joie
que nous en avons eu de malheur.
16Que nous puissions te voir agir,
et que nos descendants découvrent ta grandeur !
17Seigneur notre Dieu,
accorde-nous ton amitié,
et donne à nos travaux un résultat durable ;
oui, donne à nos travaux un résultat durable.