Siracide 30

L'éducation des enfants

(Voir 7.23 ; Proverbes 13.24)

Une éducation musclée !

(30.1-13)

1Qui aime bien son fils

ne lui épargne pas les coups de fouet.

Plus tard ce fils sera la source de sa joie.

2Celui qui éduque bien son fils

tirera de lui de belles satisfactions ;

il sera fier de lui, chez les gens qu'il connaît.

3Celui qui instruit bien son fils

rendra jaloux ses ennemis

et, devant ses amis, débordera de joie.

4Quand ce père aura fini sa vie,

il ne sera pas tout à fait mort,

puisqu'il laisse après lui quelqu'un qui lui ressemble.

5De son vivant, il est heureux de voir son fils ;

au moment de mourir, il n'a pas de regret,

6puisqu'il laisse quelqu'un

qui saura le venger de ses ennemis

et montrer aux amis qu'il est reconnaissant.

7Qui est aux petits soins pour son fils

doit soigner tous les bobos de celui-ci ;

au moindre cri de l'enfant,

son cœur est bouleversé.

8Un cheval mal dressé devient dur à monter,

un fils laissé trop libre est vite insupportable.

9Si tu dorlotes ton enfant,

il te causera de mauvaises surprises ;

si tu partages ses jeux,

il te fera pleurer.

10Ne ris pas avec lui

pour éviter de souffrir par sa faute

et d'en grincer des dents.

11Tant qu'il est jeune, ne le laisse pas libre.[#30.11 Certains manuscrits grecs ajoutent ici]

12Dès son jeune âge, cogne-lui les côtes,

pour l'empêcher de devenir

têtu et désobéissant.

13Travaille donc à éduquer ton fils

pour n'avoir pas à affronter son insolence.

La santé

Rien ne vaut la santé

(30.14-20)

La santé n'a pas de prix. De nos jours, ce qui touche à la santé peut devenir source de profit considérable. Mieux vaut donc être pauvre mais en bonne santé que riche et maladif, littéralement « et fouetté dans son corps ». L'emploi du verbe « fouetter » indique que la maladie est considérée comme une épreuve envoyée par le Seigneur (18.19-29). Cette épreuve est éducative, car le fouet est le symbole de l'éducation et de la sagesse (22.6).

Ben Sira affirme que la mort et le repos éternel (22.11Job 3.111317-19) sont préférables à la maladie sans fin. Voilà qui remet en question l'acharnement thérapeutique qui se pratique quelquefois dans les pays riches !

Les v. 18-19 comparent les plats offerts à un malade aux mets présentés à une idole. Le geste est ridicule, puisque les idoles n'ont ni goût ni odorat (Ps 115.5-6), ni aucune capacité de manger (Dan grec 14.6-7).

14Mieux vaut être sans le sou

mais bien portant et vigoureux

que riche et maladif !

15Plutôt que tout l'or du monde,

je préfère une robuste santé,

et plutôt qu'une immense fortune

un vigoureux tempérament.

16Il n'y a pas de richesse[#30.16 Certains manuscrits grecs introduisent ici un sous-titre]

qui vaille un corps en bonne santé

ni de bien-être plus précieux qu'un cœur content.

17Plutôt la mort qu'une vie malheureuse,

plutôt le repos éternel

qu'une maladie sans fin !

18Les bons petits plats qu'on offre

à un malade sans appétit

sont comme la nourriture

qu'on présente à une idole :

19A quoi sert-il d'offrir cela à une idole ?

– A rien, puisqu'elle n'a ni goût ni odorat !

Tel est le sort du malade

que le Seigneur tourmente :

20il regarde ce qu'on lui offre et il soupire

comme soupire un eunuque

qui tient une jeune fille dans ses bras.

Chasser la tristesse

(Voir Ecclésiaste 11.9-10)

Danger de la tristesse

(30.21-25)

La tristesse ne favorise pas la bonne santé. Au contraire, la joie et le courage prolongent la vie. La santé n'est donc pas qu'une affaire physique, elle dépend aussi de l'équilibre psychologique (Prov 14.3017.22).

21Ne te laisse pas aller à la tristesse

et ne te crée pas toi-même des soucis.

22Pour vivre, l'homme doit avoir le cœur content ;

ce qui te réjouit prolongera ta vie.

23Change-toi les idées, donne-toi du courage,

écarte loin de toi la tristesse,

car elle a détruit beaucoup de gens

et elle ne sert à rien.

24L'envie et la colère abrègent l'existence

et les soucis font vieillir avant l'âge.

25Si on a le cœur gai, l'appétit est meilleur,

on est alors plus attentif à ce qu'on mange.

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society