Cantique 6

1Dis-nous, la belle,

où est-il allé, ton amoureux ?

Quelle direction a-t-il prise ?

Nous voulons le chercher avec toi.

2Mon bien-aimé descendra à son jardin,

à ses plates-bandes odorantes,

pour y trouver sa pâture

et y cueillir les anémones.

3Je suis à mon bien-aimé,

et mon bien-aimé est à moi.

Il trouve sa pâture

là où poussent les anémones.

Portrait de la bien-aimée

4Tu es belle, ma tendre amie,

Une beauté si troublante !

(6.4–7.10)

L'amour ne se lasse pas de s'émerveiller et de choisir l'autre comme au premier jour ! Il décrit d'abord sa tête (dans des termes proches de 4.1-3), proclame son aspect incomparable, puis il la peint en train de danser, des pieds vers la tête, et il termine par l'image du palmier (7.7-10).

Tirsa (6.4) est l'ancienne capitale du royaume du Nord (1 Rois 15.33), et Jérusalem, la capitale du Sud, « ville de la paix » (Ps 122), dont la beauté vient de la présence de Dieu (És 60.14Ps 50.2). La bien-aimée incarne ainsi l'unité perdue d'Israël divisé en deux royaumes.

Il chante cette femme unique au monde (6.8-10), avec laquelle il n'envisage pas autre chose qu'une relation exclusive. En effet, comme Israël a été la nation choisie parmi toutes les autres, ainsi l'aimée est la préférée (Deut 7.6s). Elle n'est pas unique parce que plus méritante. Elle est unique parce qu'aimée. L'amour est au-delà des rivalités, des comparaisons.

comme la cité de Tirsa-la-Jolie,

ravissante comme Jérusalem,

troublante comme un mirage.

5Détourne un peu les yeux,

car ton regard me trouble.

Tes cheveux évoquent

un troupeau de chèvres

dévalant du mont Galaad.

6Tes dents me font penser

à un troupeau de brebis

qui remontent du point d'eau.

Chacune a sa sœur jumelle,

aucune ne manque à l'appel.

7Derrière ton voile

tes pommettes ont la rougeur

d'une tranche de grenade.

8Le roi peut bien avoir

soixante reines,

quatre-vingts concubines

et des jeunes femmes sans nombre,

9pour moi il n'y a

qu'une femme au monde,

c'est ma colombe, c'est mon trésor,

seule fille de sa mère

et son enfant préférée.

Les autres femmes, en la voyant,

vantent son bonheur.

Reines et concubines du roi

font d'elle cet éloge :

10« Quelle est donc cette femme,

qui a la fierté de l'aurore,

la beauté de la lune,

l'éclat du soleil,

et vous trouble autant qu'un mirage ? »

11Je suis descendu au parc des noyers,

pour voir les jeunes pousses

dans le vallon,

pour voir si la vigne bourgeonne

et si les grenadiers sont en fleur.

12Mais je n'y comprends plus rien ;

tu me fais perdre mes moyens,

fille de noble race.

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society