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1Moi, Nabuchodonosor, je vivais tranquille dans ma maison et heureux dans mon palais.
2J'eus un rêve qui m'effraya ; les pensées dont j'étais poursuivi sur mon lit, les visions de mon esprit, me remplissaient d'épouvante.[#4.2 2.1+. – litt. des pensées sur mon lit et les visions de ma tête, de même dans la suite et en 7.1, cf. 2.28.]
3Je donnai l'ordre de faire venir devant moi tous les sages de Babylone afin de me faire connaître l'interprétation du rêve.
4Alors vinrent les mages, les envoûteurs, les chaldéens et les devins. Je leur racontai le rêve, mais ils ne m'en firent pas connaître l'interprétation.[#4.4 2.2.]
5En dernier lieu se présenta devant moi Daniel, nommé Belteshatsar d'après le nom de mon dieu, et qui a en lui le souffle des dieux saints. Je lui dis le rêve :[#4.5 le nom de donné à (1.6-7 ; 2.26) rappelle, dans sa forme araméenne, celui du dieu babylonien Bel (cf. Es 46.1) ; cependant il s'agit sans doute plus d'un jeu d'assonance que d'une véritable étymologie. – (ou l'esprit ) la version grecque de Théodotion (voir ) a traduit un esprit saint (ou l'Esprit saint ) de Dieu, de même au v. 6 ; cf. 5.11,14 ; Gn 41.38 ; Ex 31.3.]
6Belteshatsar, chef des mages, toi qui as en toi, je le sais, le souffle des dieux saints, et pour qui aucun mystère n'est difficile, dis-moi l'interprétation des visions que j'ai eues en rêve.[#4.6 2.48. – 2.18,28+,47. – litt. les visions du rêve que j'ai vu et son interprétation, dis ; cf. 2.6-10. La version grecque de Théodotion précise : écoute le rêve… et dis-m'en l'interprétation.]
7Voici ce que je vis, dans les visions de mon esprit, pendant que j'étais sur mon lit :[#4.7 Cf. Es 10.33–11.1 ; Ez 17.3-10,22-24 ; 31.3-9.]
Au milieu de la terre, un arbre très haut.
8Cet arbre était grand et fort,
sa cime atteignait le ciel,
et on le voyait de toutes les extrémités de la terre.
9Son feuillage était beau[#4.9 Mt 13.31s/ /.]
et ses fruits abondants ;
il portait de la nourriture pour tous ;
sous lui, les bêtes sauvages trouvaient de l'ombre ;
dans ses branches habitaient les oiseaux du ciel,
et tout être vivant tirait de lui sa nourriture.
10Voici ce que je vis, dans les visions de mon esprit, pendant que j'étais sur mon lit : un veilleur, un saint, descendit du ciel.[#4.10 cf. v. 14,20 ; 8.13 ; Za 14.5 ; Ps 89.6 ; Jb 5.1 ; 1 12.2 (à propos d'Hénoch enlevé au ciel) : « Ses travaux étaient avec les Veilleurs, et ses jours (s'écoulaient) avec les Saints. »]
11Il cria avec force :
Abattez l'arbre, et coupez ses branches ;
arrachez son feuillage, et dispersez ses fruits ;
que les bêtes fuient son abri,
et les oiseaux ses branches !
12Mais laissez en terre la souche avec ses racines,[#4.12 litt. la souche de ses racines, de même dans la suite.]
dans des chaînes de fer et de bronze,
au milieu de l'herbe des champs.
Qu'il soit trempé de la rosée du ciel,
et qu'il ait, comme les bêtes, l'herbe de la terre pour partage !
13Son cœur d'homme sera changé,[#4.13 c.-à-d. il perdra la raison ; autre traduction son cœur s'éloignera des hommes (cf. v. 29) ; voir aussi 7.4. – (même mot que 2.21) : c.-à-d. sept années, cf. v. 20 ; 7.25 ; 12.7 ; Ap 12.14.]
et un cœur de bête lui sera donné ;
et sept temps passeront sur lui.
14Cette sentence est un décret des veilleurs,[#4.14 v. 10. – cf. 2.44 ; Jr 27.5 ; Jb 36.7. – 1S 2.8 ; Lc 1.52.]
cette résolution est un ordre des saints,
afin que les vivants sachent que le Très-Haut est maître de la royauté des hommes, qu'il la donne à qui il veut, et qu'il peut y élever le dernier des hommes.
15Voilà le rêve que j'ai eu, moi, le roi Nabuchodonosor. Toi, Belteshatsar, dis-moi l'interprétation, puisque tous les sages de mon royaume ne peuvent me faire connaître cette interprétation ; toi, tu le peux, car tu as en toi le souffle des dieux saints.
16Alors Daniel, nommé Belteshatsar, fut un moment stupéfait ; ses pensées l'épouvantaient. Le roi reprit : Belteshatsar, que le rêve et l'interprétation ne t'épouvantent pas ! Belteshatsar répondit : Mon seigneur, que le rêve soit pour tes ennemis, et son interprétation pour tes adversaires !
17L'arbre que tu as vu, qui était devenu grand et fort, dont la cime atteignait le ciel, et qu'on voyait de toute la terre ;[#4.17 V. 7-12.]
18cet arbre, dont le feuillage était beau et les fruits abondants, qui portait de la nourriture pour tous, sous lequel s'abritaient les bêtes sauvages, et dans les branches duquel les oiseaux du ciel demeuraient,
19c'est toi, ô roi, qui es devenu grand et puissant, dont la grandeur s'est accrue au point d'atteindre le ciel, et dont le pouvoir s'étend jusqu'aux extrémités de la terre.
20Le roi a vu un veilleur, un saint, descendre du ciel et dire : « Abattez l'arbre, et détruisez-le ; mais laissez en terre la souche avec ses racines, dans des chaînes de fer et de bronze, au milieu de l'herbe des champs ; qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'il ait avec les bêtes sauvages l'herbe pour partage, jusqu'à ce que sept temps aient passé sur lui. »[#4.20 v. 10.]
21Voici l'interprétation, ô roi ; voici le décret du Très-Haut qui t'atteindra, ô roi :
22On te chassera d'entre les humains, tu auras ta demeure avec les bêtes sauvages, et on te donnera, comme aux bœufs, de l'herbe à manger ; tu seras trempé de la rosée du ciel, et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut est maître de la royauté des hommes, et qu'il la donne à qui il veut.
23L'ordre de laisser la souche de l'arbre avec ses racines signifie que ta royauté subsistera pour toi quand tu sauras que c'est le ciel qui est le maître.[#4.23 autres traductions sera affermie ou se prolongera pour toi. – cf. 1 3.18 : « Il importe peu au Ciel d'opérer le salut au moyen de beaucoup ou de peu d'hommes. » 2 Maccabées 9.4 : « La sentence du Ciel. » Voir aussi Mt 3.2 ; Lc 11.16+.]
24Aussi, ô roi, puisse mon conseil te plaire ! Mets un terme à tes péchés par la justice et à tes fautes par la compassion envers les pauvres, et ta tranquillité se prolongera.[#4.24 le verbe araméen, qui signifie d'abord rompre, est compris par certains au sens de racheter. – le mot est peut-être ici à comprendre au sens d'aumône ; cf. Mt 6.1-4 ; voir aussi Pr 16.6,8 ; 12.9 : « L'aumône délivre de la mort et elle purifie de tout . Ceux qui font l'aumône seront rassasiés de vie. » 3.30 : « Comme l'eau éteint le feu qui flambe, ainsi l'aumône efface les péchés. »]
25Tout cela arriva au roi Nabuchodonosor.
26Au bout de douze mois, comme il se promenait dans le palais royal à Babylone,[#4.26 Un texte araméen de attribue la même durée et une cause analogue à l'absence, plusieurs fois mentionnée dans les textes babyloniens, de Nabonide dans sa capitale (cf. Dn 5.1).]
27le roi dit : N'est-ce pas là Babylone la Grande, que j'ai bâtie comme résidence royale, par la puissance de ma force et pour l'honneur de ma gloire ?[#4.27 cf. Gn 11.2-4 ; Ap 14.8 ; 16.19 ; 17.5 ; 18.2. – litt. maison . – 2.37 ; 5.18.]
28La parole était encore dans la bouche du roi qu'une voix descendit du ciel : C'est à toi que l'on parle, roi Nabuchodonosor. Ta royauté s'est retirée de toi.[#4.28 cf. Mt 3.17+/ /.]
29On te chassera d'entre les humains, tu auras ta demeure avec les bêtes sauvages, on te donnera, comme aux bœufs, de l'herbe à manger ; et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut est maître de la royauté des hommes et qu'il la donne à qui il veut.
30Au même instant la parole s'accomplit sur Nabuchodonosor. Il fut chassé d'entre les humains, il se mit à manger de l'herbe comme les bœufs, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce que ses cheveux poussent comme les plumes des aigles, et ses ongles comme les griffes des oiseaux.[#4.30 sous-entendu dans le texte.]
31Après le temps marqué, moi, Nabuchodonosor, je levai les yeux vers le ciel, et la raison me revint. Je bénis le Très-Haut, je louai et glorifiai celui qui est vivant pour toujours,[#4.31 litt. à la fin des jours ; cf. v. 13. – litt. ma connaissance, de même au v. 33. – Voir – ou éternellement, 6.27 ; 12.7 ; Ap 1.18 ; 10.5s. – Ex 3.15 ; Dt 32.7 ; Es 34.10,17 ; 51.8 ; Ps 33.11 ; 45.18 ; 85.6 ; Pr 27.24.]
dont la domination durera toujours
et dont le règne subsiste de génération en génération.
32Tous les habitants de la terre comptent pour rien ;[#4.32 Cf. Es 40.15-17. – cf. Gn 2.1. – litt. qui frappe dans (ou avec, contre ) sa main ; on pourrait aussi comprendre : qui puisse lever la main contre lui. – Es 45.9 ; Jb 9.12 ; Rm 9.20.]
il agit comme il lui plaît
avec l'armée du ciel et avec les habitants de la terre,
et il n'y a personne qui lui résiste
et lui dise : Que fais-tu ?
33A ce moment, la raison me revint ; l'honneur de ma royauté, ma magnificence et ma splendeur me furent rendus, mes conseillers et mes grands me réclamèrent ; je fus rétabli dans ma royauté, et ma grandeur ne fit que s'accroître.
34Maintenant, moi, Nabuchodonosor, je loue, j'exalte et je glorifie le roi du ciel, dont toutes les œuvres sont vraies et dont les voies sont justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil.[#4.34 Ps 111.7s. – Voir – Ez 17.24 ; Ps 18.28 ; Pr 16.18 ; Lc 1.52.]