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1Alléluia , vive le Seigneur !
Louez le Seigneur, car il est bon,
et son amour n'a pas de fin.
2Qui saura dire les exploits du Seigneur,
et faire entendre partout sa louange ?
3Heureux ceux qui observent le droit établi par Dieu
et font toujours ce qui est juste !
4Pense à nous, Seigneur, toi qui es bienveillant pour ton peuple.
Interviens pour nous, toi qui es le Sauveur.
5Alors nous ressentirons le bonheur de ceux que tu as choisis,
nous participerons à la joie qui anime ton peuple,
nous partagerons la fierté de ceux qui t'appartiennent.
Tout débute avec la sortie d'Égypte, terre d'esclavage. Premier obstacle sur le chemin de la liberté : une mer à franchir (Ex 14). Désespoir, péché du peuple, puis salut de Dieu. Au terme, Israël, dont ces événements signent la naissance comme peuple, loue son Dieu. Louange combien éphémère !
6Nous avons commis les mêmes fautes que nos ancêtres ;
nous avons mal agi, nous nous sommes condamnés nous-mêmes.
7Quand nos ancêtres étaient en Égypte,
ils n'ont pas compris les merveilles du Seigneur,
ils ont oublié ses nombreuses bontés.
Ils ont été rebelles près de la mer des Roseaux.
8Mais il les sauva par souci de son honneur,
pour montrer de quoi il était capable.
9Il menaça la mer des Roseaux,
elle se dessécha aussitôt ;
puis il fit marcher les siens au fond de l'abîme,
comme ils marchaient dans le désert.
10Il les sauva de ceux qui leur voulaient du mal,
il les arracha aux griffes de l'ennemi.
11Les eaux recouvrirent leurs adversaires,
aucun de ceux-ci n'en réchappa.
12Alors ils crurent à ce que Dieu avait dit
et le louèrent par leurs chants.
A peine le pied sur la terre ferme, Israël a déjà oublié l'œuvre divine. L'auteur commence par souligner trois fautes graves : l'obsession pour la nourriture (v. 14-15), le défi à l'autorité des chefs légitimes (v. 16-18 ; Nomb 16) et l'idolâtrie (v. 19-20 ; Ex 32).
Puis, la liste des infidélités s'allonge. Pour avoir douté de la promesse, le peuple mourra au désert ; seuls les descendants nés en cours de route entreront en terre promise. Le peuple succombe aux séductions des cultes païens, comme celui de Baal (Nomb 25). Il récrimine contre Dieu et Moïse à Mériba (Nomb 20). Dieu est à bout de patience. Heureusement, Moïse et le prêtre Pinhas, petit-fils d'Aaron, réussissent, à quelques années d'intervalle, à apaiser l'indignation du Seigneur.
Fautes d'hier, fautes d'aujourd'hui, fautes de toujours. Les idoles continuent à séduire, même si elles prennent d'autres formes que celle d'un veau d'or ou d'un dieu cananéen : argent, luxe, pouvoir, plaisir érigés en absolu.
13Ils oublièrent vite ce qu'il avait fait,
ils n'attendirent pas qu'il achève son plan.
14Ils eurent envie de ce qu'ils n'avaient pas,
au désert, ils mirent Dieu au défi.
15Et Dieu leur donna la viande qu'ils réclamaient,
il les en rassasia jusqu'à l'écœurement.
16Au camp, ils furent jaloux de Moïse
et d'Aaron , le serviteur consacré du Seigneur.
17Alors la terre s'entrouvrit, elle engloutit Datan,
elle recouvrit les complices d'Abiram.
18Un feu dévora leur bande,
une flamme consuma ces malfaisants.
19Au mont Horeb , ils se fabriquèrent un veau,
ils offrirent leur culte à un bout de métal.
20Ils remplacèrent Dieu, qui était leur titre de gloire,
par la statue d'un bœuf, un vulgaire herbivore.
21Ils oublièrent Dieu, leur sauveur,
qui avait fait ces grandes choses en Égypte,
22ces merveilles au pays de Cham,[#106.22 : Comparer 78.51 et la note.]
ces miracles à la mer des Roseaux.
23Dieu parlait alors de les exterminer,
mais celui qu'il avait choisi, Moïse, s'interposa
pour le retenir de tout détruire, dans sa colère.
24Puis ils ne voulurent plus rien savoir du pays de leurs rêves,
ils ne croyaient plus à la promesse de Dieu.
25Ils protestèrent sous leurs tentes,
ils n'écoutaient plus ce que disait le Seigneur.
26Alors, levant la main, il fit le serment
de les laisser mourir dans le désert,
27de disperser partout leurs descendants
et de les laisser mourir chez les païens.
28A Péor, ils se livrèrent au culte du dieu Baal ,
et mangèrent des viandes offertes en sacrifice à des dieux morts.
29C'était provoquer le Seigneur.
Un fléau s'abattit alors sur eux.
30Mais Pinhas était là, il fut le justicier,
et le fléau prit fin.
31Le Seigneur lui donna raison pour toujours,
pour toutes les générations à venir.
32Aux sources de Meriba, ils irritèrent le Seigneur,
et causèrent le malheur de Moïse :
33exaspéré par eux, il parla sans réfléchir.[#106.33 V. 32-33 : voir Ex 17.1-7 ; Nomb 20.1-13.]
Après l'Exode et la conquête, les rites païens ont contaminé Israël. Dans une barbarie sans frein, le peuple verse le sang et va jusqu'à immoler ses propres enfants, selon l'usage répandu de sacrifier les premiers-nés au dieu du territoire pour se concilier ses faveurs.
Jusqu'où l'être humain peut-il aller quand il laisse libre cours à ses instincts ?
34Ils n'ont pas éliminé les Cananéens,
contrairement à l'ordre du Seigneur.
35Mais ils se sont mêlés aux païens,
ils ont appris leurs pratiques,
36ils ont offert un culte à leurs divinités,
tombant dans le piège de l'idolâtrie.
37Ils ont même offert leurs fils et leurs filles
en sacrifice à des faux dieux.
38Ils ont répandu le sang des innocents
– le sang de leurs fils et de leurs filles,
sacrifiés aux dieux des Cananéens –
et ces meurtres ont souillé le pays.
39En agissant ainsi ils se sont rendus impurs ;
c'était une prostitution.
Le récit récapitule ici la longue période d'histoire qui va de l'établissement en terre promise jusqu'à l'épreuve de l'exil à Babylone (587 avant J.-C.).
Après tant d'abominations, la colère divine n'a rien de surprenant : pour le psalmiste, la défaite devant les ennemis concrétise le châtiment divin. Mais toujours Dieu se ravise. Face au péché, il réagit d'abord violemment en « plissant le nez », expression hébraïque qui désigne la colère (v. 40-42), puis il tend l'oreille et ouvre l'œil (v. 44). Finalement, c'est la tendresse qui prend le dessus (v. 45-46) : en hébreu, le même terme désigne le sein maternel et la miséricorde.
Quant au psalmiste, même s'il estime la punition méritée, il implore le pardon pour son peuple, au nom de la fidélité de Dieu et de tous les pardons déjà accordés.
40Alors le Seigneur fit éclater son indignation contre son peuple,
il prit en horreur ceux qui étaient son bien le plus personnel.
41Il les livra aux nations étrangères :
ils eurent comme maîtres des peuples qui les détestaient.
42Ils subirent l'oppression et l'humiliation
de la part de leurs ennemis.
43Bien des fois, le Seigneur les délivra,
mais ils restaient obstinément rebelles et enfoncés dans leur faute.
44Le Seigneur entendit leurs plaintes
et constata leur détresse.
45Il pensa à l'engagement qu'il avait pris à leur égard ;
il est si bon qu'il changea d'avis :
46il éveilla pour eux la pitié
de tous ceux qui les retenaient prisonniers.
47Seigneur, notre Dieu, sauve-nous,
arrache-nous aux nations étrangères et rassemble-nous.
Alors, en te louant, nous prononcerons ton nom unique,
nous nous réjouirons de t'acclamer.
48Merci au Seigneur, au Dieu d'Israël !
Remerciez-le en tout temps.
Que tous ceux qui sont présents disent :
« Amen , oui, qu'il en soit bien ainsi !
Alléluia, vive le Seigneur ! »