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Il convient de lire les Ps 42 et 43 en continu : en réalité, ils forment un seul poème.
Exilé au Nord, le psalmiste souffre d'être éloigné de Jérusalem. Il laisse remonter ses souvenirs : le temple, les processions, les chants rituels et la musique. Aux sources du Jourdain, certes, l'eau ne manque pas pour désaltérer sa gorge. Mais la distance géographique et le dépaysement social et culturel creusent en lui une soif spirituelle affreuse, impossible à étancher. Il lui reste l'espérance.
Combien de personnes se sentent déracinées, éloignées de leurs sources ! Du point de vue politique : réfugiés et déportés. Du point de vue social : étrangers et sans patrie, itinérants et sans papiers, expropriés et sans logis, masses refoulées dans les bidonvilles ou les quartiers insalubres. Du point de vue psychologique : personnes déprimées, déséquilibrées, esseulées, rejetées, abandonnées. Du point de vue spirituel : chercheurs de sens qui se nourrissent du pain de leurs larmes ou de leur révolte intérieure…
2Comme une biche soupire après l'eau du ruisseau,
moi aussi, je soupire après toi, ô Dieu.
3J'ai soif de Dieu, du Dieu vivant.
Quand pourrai-je enfin entrer dans son temple ,
pour me présenter devant lui ?
4Jour et nuit, j'ai ma ration de larmes,[#42.4 ou]
car on me dit sans cesse : « Ton Dieu, que fait-il donc ? »
5Je veux laisser revenir les souvenirs émouvants
du temps où j'avançais en tête du cortège
vers la maison de Dieu, avec la foule en fête,
criant à Dieu sa reconnaissance et sa joie.
6A quoi bon me désoler, à quoi bon me plaindre de mon sort ?
Mieux vaut espérer en Dieu et le louer à nouveau,
lui, mon Sauveur et mon Dieu !
7Au lieu de me désoler, je veux m'adresser à toi, ô Dieu,
de l'endroit où je suis, aux sources du Jourdain,
près du Mont-Petit dans les montagnes de l'Hermon.
8Tu fais gronder les torrents, un flot en appelle un autre,
tu les fais tous déferler sur moi, je suis complètement submergé.
9Que le Seigneur me montre sa bonté, le jour,
et je passerai la nuit à chanter pour lui,
à prier le Dieu qui me fait vivre.
10Je veux dire à Dieu, à mon Rocher :
« Pourquoi m'as-tu oublié, pourquoi dois-je vivre accablé,
pourquoi laisses-tu mes ennemis m'écraser ? »
11Me voilà complètement brisé par leurs insultes,
quand ils me disent sans cesse : « Ton Dieu, que fait-il donc ? »
12A quoi bon me désoler, à quoi bon me plaindre de mon sort ?
Mieux vaut espérer en Dieu et le louer à nouveau,
lui, mon Sauveur et mon Dieu !