Psaumes (79)

O Berger d'Israël, écoute !

Un roi et sa vigne

(Psaumes 80)

Un Dieu qui punit ?

(80.1-8)

Ce psaume utilise un langage imagé. Rien de mieux pour décrire l'action de Dieu, berger guidant son peuple, ou roi assis sur son trône au plus haut des cieux. Quand il se met en colère, la fumée lui sort par les narines ; il est aussi menaçant qu'un volcan prêt à exploser. Le psalmiste interprète les malheurs de son peuple (ici une défaite militaire) comme une punition divine pour les péchés.

Dieu, dans sa grandeur, échappe à l'intelligence humaine. Comme les auteurs bibliques, nous nous aidons d'images, de comparaisons et de symboles pour exprimer quelque chose du mystère divin. Le portrait se précise à la lumière de l'ensemble de l'Écriture.

2O Berger d'Israël, écoute ;

toi qui guides ton peuple comme un troupeau,

toi qui as ton trône au-dessus des chérubins ,

manifeste-toi.

3Sous le regard de tes tribus, Éfraïm, Benjamin et Manassé,

déploie ta puissance et viens nous sauver.

4Dieu, rétablis-nous,

fais-nous bon accueil et nous serons sauvés.

5Seigneur, Dieu de l'univers,

jusqu'à quand seras-tu fumant de colère

en réponse à la prière de ton peuple ?

6Tu nourris les tiens de chagrin,

tu les enivres de larmes à pleines mesures.

7Tu fais de nous l'enjeu des querelles de nos voisins,

à plaisir nos ennemis nous tournent en ridicule.

8Dieu de l'univers, rétablis-nous,

fais-nous bon accueil et nous serons sauvés.

Appel au grand jardinier

(80.9-20)

Le psalmiste compare Israël à une vigne, image classique dans la Bible. Il rappelle à mots couverts la sortie d'Égypte et l'établissement en terre promise. Libéré de l'esclavage, le peuple s'est développé, mais sa prospérité est restée passagère : Dieu, le vigneron, a livré sa vigne devenue stérile aux animaux sauvages et aux pillards. Pourtant, qui ne conserve pas une tendresse particulière pour l'arbuste planté de ses propres mains ? Ainsi raisonne le psalmiste, quand il demande à Dieu de sauver son peuple et le roi qui le représente.

Jésus, dans son enseignement, a repris à son compte l'image de la vigne (Jean 15.1-17). Il se présente comme la branche principale sur laquelle se greffent les sarments que sont les croyants. Impossible de se développer et de porter du fruit en se coupant du tronc qui distribue la sève !

9Tu as déplanté d'Égypte une vigne,[#80.9 Sur la comme image du peuple de Dieu comparer És 5.1-7 ; Ézék 15.1-8 ; Jean 15.1-10.]

tu as chassé des peuples pour la replanter,

10tu as fait place nette devant elle.

Alors elle poussa des racines, occupa tout le pays :

11elle couvrit les montagnes de son ombre ;

ses rameaux grimpèrent sur les plus grands cèdres.

12Elle étendit ses sarments jusqu'à la mer

et ses pousses jusqu'au fleuve.

13Pourquoi as-tu défoncé sa clôture ?

Tu laisses ainsi les passants la piller ;

14le sanglier des forêts la ravage,

les animaux sauvages viennent y brouter.

15Reviens, Dieu de l'univers ;

du haut du ciel , regarde, vois ce qui arrive

et interviens pour cette vigne.

16Protège ce que tu as toi-même planté[#80.16 : autre traduction (que tu as toi-même plantée). Le sens du terme hébreu correspondant est incertain.]

– ce fils que tu as fait grandir.

17Que ceux qui l'ont brûlée et rasée

disparaissent devant tes menaces.

18Que ta main reste posée sur le roi qui siège à ta droite,[#80.18 Comparer 110.1.]

sur cet homme que tu as fait grandir.

19Alors nous ne nous écarterons plus de toi,

tu nous rendras la vie et c'est toi que nous adorerons.

20Seigneur, Dieu de l'univers, rétablis-nous,

fais-nous bon accueil et nous serons sauvés.

Société biblique française – Bibli'O, 2004
Published by: French Bible Society