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1Quel malheur pour la ville sanguinaire, pleine de mensonge, qui s'enrichit par la violence et sans cesse recourt au pillage !
2Voici qu'on y entend le claquement des fouets, le fracas des roues, le galop des chevaux et le roulement des chars de guerre.
3La cavalerie charge, les armes flamboient, les lances étincellent. Partout il y a des morts, les cadavres s'entassent, on ne peut les compter, on trébuche sur les corps !
4Ninive, la prostituée aux mille débauches, attirait par sa grâce et ensorcelait par sa beauté. Ses débauches et ses sorcelleries mettaient les peuples et les familles sur le marché des esclaves.
5Voilà pourquoi je vais intervenir contre toi, lui affirme le Seigneur de l'univers. Je relèverai ta robe jusqu'à ton visage, je te montrerai nue aux peuples étrangers : ils verront tous ton humiliation.
6Je déverserai des ordures sur toi, je te ridiculiserai et je te donnerai en spectacle.
7Tous ceux qui te verront prendront la fuite. « Ninive est en ruine, s'écrieront-ils, qui aurait pitié d'elle ? Où lui trouver du réconfort ? »
8Ninive, vaux-tu mieux que Thèbes, la ville installée sur les canaux du Nil, entourée d'eau, protégée par le rempart d'un fleuve grand comme une mer ?[#3.8 : voir Jér 46.25 et la note. En 663 avant J.-C. la ville avait été prise et pillée par le roi assyrien Assourbanipal. – : sens possible d'un texte hébreu difficile.]
9L'Éthiopie et l'Égypte lui fournissaient des ressources inépuisables. Les gens de Pouth et de Libye étaient ses alliés.[#3.9 : voir És 66.19 et la note.]
10Pourtant ses habitants, eux aussi, ont été emmenés en exil. Ses jeunes enfants eux-mêmes ont été écrasés à tous les coins de rues. Tous ses chefs ont été chargés de chaînes, ses notables ont été répartis entre les vainqueurs par tirage au sort.
11À ton tour, Ninive, tu seras ivre de douleur, tu te cacheras. À ton tour, tu chercheras un refuge pour échapper à tes ennemis.
12Tes fortifications sont toutes comme des figues déjà mûres : dès qu'on secoue le figuier, elles tombent dans la bouche de qui veut les manger.
13Il n'y a plus chez toi que des hommes ayant perdu leur virilité, les portes fortifiées du pays s'ouvrent d'elles-mêmes devant l'ennemi : leurs verrous ont été détruits par le feu.[#3.13 : le système de fermeture des portes était en bois. Le terme désignant les désignait aussi, au sens figuré, l'ensemble des forteresses qui défendaient l'approche de la ville.]
14Puise de l'eau en vue du siège que tu vas subir. Renforce les murs de défense, va dans la boue et piétine la terre argileuse, prépare le moule à briques.[#3.14 : il faut fabriquer des briques pour réparer les remparts.]
15Mais tu mourras, brûlée dans l'incendie de ta ville, ou tuée au combat. Tu seras détruite comme des feuilles dévorées par les hannetons.[#3.15 : sens possible d'un texte hébreu difficile.]
Ta population grouillait comme des essaims de sauterelles , comme des essaims de criquets.
16Tes marchands étaient plus nombreux que les étoiles dans les cieux, comme des hannetons qui dévorent et puis s'envolent, ils ont maintenant disparu.
17Tes inspecteurs pullulaient comme des sauterelles et tes fonctionnaires comme des grappes d'insectes qui se posent sur les buissons par temps froid. Lorsque le soleil se met à briller, ils disparaissent on ne sait où. Où donc sont-ils passés ?
18Roi d'Assyrie, tes dirigeants se sont endormis, tes généraux ne bougent plus. Ton peuple est dispersé sur les montagnes et personne ne le rassemble.[#3.18 : en 609 avant J.-C. les dernières troupes assyriennes, poursuivies par les Babyloniens, se dispersèrent dans les montagnes d'Arménie.]
19Tu as subi un désastre irréparable, tes blessures sont incurables. Tous ceux qui apprennent ton sort applaudissent à ton malheur. En effet, qui n'a pas été victime de ta cruauté incessante ?